Devoir de Philosophie

PLAN ANTITHETIQUE. LA PETITE VILLE.

Publié le 28/04/2011

Extrait du document

   Texte extrait du chap V. des Caractères. On étudiera comment l'effet de l'antithèse est avivé par l'apparente nonchalance de la première partie, qui suit complaisamment l'ordre de découverte, pour se heurter brusquement à l'accumulation d'une longueur et d'une lourdeur calculées de la deuxième partie.    J'approche d'une petite ville, et je suis déjà sur une hauteur d'où je la découvre. Elle est située à mi-côte ; une rivière baigne ses murs et coule ensuite dans une belle prairie ; elle a une forêt épaisse qui la couvre des vents froids et de l'aquillon . Je la vois dans un jour si favorable que je compte ses tours et ses clochers ; elle me paraît peinte sur le penchant de la colline. Je me récrie et je dis : Quel plaisir de vivre sous un si beau ciel et dans ce séjour si délicieux ! Je descends dans la ville, où je n'ai pas couché deux nuits que je ressemble à ceux qui l'habitent : j'en veux sortir.    Il y a une chose que l'on n'a point vue sous le ciel et que, selon toutes les apparences on ne verra jamais : c'est une petite ville qui n'est divisée en aucuns  partis, où les familles sont unies et où les cousins se voient avec confiance ; où un mariage n'engendre point une guerre civile ;où la querelle des rangs ne se réveille pas à tous moments par l'offrande, l'encens et le pain bénit, par les processions et par les obsèques ; d'où l'on a banni les caquets, le mensonge et la médisance ; où l'on voit parler ensemble le bailli et le président, les élus et les assesseurs ; où le doyen vit bien avec ses chanoines ; où les chanoines ne dédaignent pas les chapelains et où ceux-ci souffrent les chantres.    La Bruyère.

Liens utiles