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Plan de dissertation : Suis-je pour moi-même un étranger ?

Publié le 27/02/2008

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Plan de dissertation : Suis-je pour moi-même un étranger ?     I)                   de prime à bord, nous sommes à nous même une réalité familière plutôt qu'étrangère   -          Une proximité naturelle à soi. Nous qualifions de proche nos amis. Chacun peut considérer qu'il est un proche de lui-même -          Chacun a une connaissance intuitive de sa propre réalité : « Je pense donc je suis » (Descartes). Je suis là ou je pense, je pense donc je suis. -          L'expérience concrète : nous faisons tous de multiples expériences du lien qui nous rattache à nous même. Collé à soi même est une réalité de tous les instants      → L'expérience de notre nom propre, de l'image dans le miroir, de mes joies et peines,     de mes responsabilités qui sont là pour me rappeler le sens des réalités.   II)                Oui mais il nous arrive fréquemment de nous sentir étranger à nous même   -          Décliner l'étrangeté sur les plans évoqués précédemment -          Lorsque nous sommes victime de nos passions (jaloux, avare) -          Sur le plan moral et psychologique. L'aliénation au sens économique, social et politique.   III)             Synthèse   -          Chacun est pour lui-même à la fois le plus proche et le plus distant.

« Considérer que je suis un étranger pour les autres et que les autres le sont pour moi-même apparaît comme un lieu commun : ce qui est étranger à soi estpeut-être ce qui est hors de soi.

Je ne suis pourtant pas hors de moi, il semble donc paradoxal que je sois pour moi-même un étranger : par la conscience, jesuis constamment présent à moi-même.

Celui que je suis et que je prétends être est celui dont j'ai conscience.

Pourtant, le fameux « connais-toi toi-même » inscrit sur le temple de Delphes indique que cette transparence, cette familiarité n'est pas une évidence.

Il arrive en effet que je me surprenne, queje ne me reconnaisse pas dans mes actions, je peux aussi réaliser que je ne suis plus le même, que j'ai changé : l'unité du moi est donc remis en question.La conscience est-elle alors souveraine ? Peut-être que ce « je » inclut autre chose que la dimension consciente, et dans ce cas, cet autre chose peut-ilêtre étranger à cette même dimension consciente ? Suis-je pour moi-même un étranger ? Suis-je à la fois moi-même et autre que moi ? Surtout, puis-je meconnaître ? Le moi conscient est-il connaissable ? Etymologiquement, le terme conscience signifie « savoir ensemble » (« cum scienta ») : il traduit ainsi l'unité dusujet, par sa possibilité de se penser soi-même, c'est-à-dire se penser en tant que sujet (« je ») et comme objet par sa re-flexion.

Ainsi, il apparaît que le« je » conscient soit connaissable, par la possibilité de se réfléchir, comme l'énonce Descartes dans les premières et deuxièmes Méditations Métaphysiques : « je pense, je suis », or la conscience est pensée et connaissance, ainsi « je me pense, je me connais ».

Donc, la conscience semble être un moyen pour accéder à une certaine connaissance de soi.

Pourtant, se penser est-ce se connaître ? Si la conscience me permet d'effectuer une réflexion sur moi-même, je réfléchis non sur moi, mais sur mesactions.

Ainsi, en me plaçant comme objet, j'abandonne mes singularités et mon regard sur moi-même m'est étranger : je deviens autrui pour moi-même.Or, si je me place comme objet, j'abandonne le sujet : certes le sujet réfléchit sur l'objet, mais pas sur lui-même.

Ainsi, il apparaît impossible de seconnaître en tant qu'objet et sujet simultanément, puisque la conscience consiste en une focalisation sur l'objet que je suis.

Il semble donc que déjà au seindu moi conscient, des divisions apparaissent, entre l'objet réfléchit et le sujet réfléchissant.

La question qui se pose est alors : par la réflexion sur l'objet,puis-je me connaître ?L'assimilation conscience/connaissance apparaît comme un paralogisme.

En effet, comme l'a énoncé Kant, avoir conscience de soi n'est pas se connaître.Se réfléchir, c'est se penser non pas sur ce que l'on est mais sur ce que l'on fait.

Ainsi si le « je » empirique est sujet à connaissance, le « je »transcendantal reste lui inconnaissable pour deux raisons : premièrement, la conscience effectue une synthèse des actions du « je », qui mène ainsi au« je » empirique.

Deuxièmement, le « je » est en constante évolution, il est ainsi impossible de lui « coller une étiquette » (Bergson).

Définir le « je » est figeret cacher la chose en lui collant une étiquette.

Suis-je donc inconnaissable ? A utrui ne peut-il pas me permette de me connaître ? En tant qu'égo et alter-égo, autrui constitue une réflexion de soi etune réflexion sur soi.

Mais, étant autre que soi, le regard d'autrui, donc extérieur, est une interprétation de mes actions.

Or une interprétation se base surdes signes choisis arbitrairement, en toute subjectivité, et ne mène alors pas à la connaissance du « je » transcendantal.

Ainsi, même si par le regardd'autrui je peux me porter un jugement, je ne peux pas me connaître.

Déjà au sein du moi conscient apparaissent des divisions du « je » entre objet et sujet et une impossibilité de se connaître, ni par soi-même, ni par unautre que soi ; ainsi, ce que l'on nomme l'inconscient apparaît comme une division supplémentaire du « moi ».Mais dans quelle mesure l'inconscient fait-ilpartie de moi ? Parfois, il peut nous venir des pensées que l'on ne peut expliquer, des réactions incompréhensibles, comme par exemple des phobies inexplicables, entout cas pour le moi conscient.

Si c'est le « je » qui pense, alors de quelle partie de ce « je » proviennent ces névroses ? Je sais déjà qu'elles parviennentd'un endroit autre que la partie consciente de mon psychisme, puisque cette dernière ne peut les expliquer.

Proviennent-elles alors d'une partie non-consciente, soit « inconsciente » ? Or, si certains aspects de moi-même proviennent d'une partie non-consciente, cela remet alors en cause le « savoirensemble » et donc l'unité du sujet.

Une partie inconsciente du psychisme implique que « je ne me sais pas » : l'inconscient est donc inconnaissable.

Maisd'où provient cet inconscient ? Pour le psychanalyste Freud, l'inconscient provient de la confrontation entre des désirs refoulés et les règles socio-culturelles.

Par la censure du « sur-moi », le désir inadéquat ne m'est pas ou plus accessible.

Pourtant, ce désir était le mien, m'appartenait et constituait une partie de moi-même, et s'il réapparait sous forme de névrose, il fait toujours partie demoi, il n'est pas autre que moi.

Donc s'il n'est pas possible de connaître l'inconscient, ce dernier fait tout de même partie de moi : il est une dimension du« je ».

En effet, si au sens strict l'inconscient ne fait pas partie de « moi » mais du « sur-moi », le « je », c'est-à-dire l'être, est lui constitué à la fois duconscient, et de l'inconscient qui continue à agir sur celui-ci : si l'inconscient agit sur le conscient, c'est qu'il est toujours présent.

Ainsi, l'inconscient estétranger au « moi » mais non pas au « je ».

Ainsi, la partie inconsciente de mon psychisme est inconnaissable, mais n'est pourtant pas autre que moi.

Si l'inconscient fait partie de moi, est-il pourautant égal au conscient : pose-t-il une barrière supplémentaire à la connaissance du moi-conscient ? Au travers des névroses il est possible de constater que l'inconscient continue d'agir sur le conscient.

Prenons par exemple le cas d'Anna O, patiente enproie à des névroses : par exemple, il lui était impossible de fermer les yeux, sans raison consciente apparente, mais pourtant inconsciente.

C'est ce queFreud nomme le « déterminisme » : en déterminant mon moi conscient, l'inconscient pose-t-il une barrière à la connaissance de celui-ci ? Si mon inconscient influe sur mon moi conscient, celui me devient par conséquent inconnaissable : en effet, si quelque chose que je ne connais pasinflue sur mon conscient, je ne peux alors connaître celui-ci.

En effet, pour connaître le sens d'une action il faut avoir conscience de ce qui la détermine, dela cause de cette action.

Or si cette cause est inconsciente, il est logique que je ne puisse avoir conscience de celle-ci, et donc connaître à la fois la raisonde mon action et mon action elle-même : l'inconscient m'empêche de me connaître, ou en tout cas de connaître dans les limites du possible le « je »empirique.

Mais, il faut repréciser que s'il m'est impossible de me connaître, le déterminisme de l'inconscient sur le conscient montre que celui-ci est partintégrant de moi-même : s'il remet en question la possibilité de connaître cette unité, il ne remet pas en cause cette même unité.

De plus, par la psychanalyse il est possible de faire revenir à la conscience les causes et l'origine inconsciente de ses névroses, et donc de lesconnaître, ou plutôt de les re-connaître.

Mais faire revenir les causes et origines des névroses à la conscience ne permet pas pour autant de connaître lesujet en lui-même dans sa totalité, la conscience étant elle-même inconnaissable.

Pour conclure, si les parties conscientes et inconscientes de mon psychisme me sont inconnues, et donc étrangères à moi-même, elles font tout demême partie de moi, c'est-à-dire qu'elles ne sont pas autre que moi.

Je sais que je suis mais non pas qui je suis.

A insi, si on considère la notion d'étrangerdans ses deux sens, le « je » est à la fois étranger à lui-même et non étranger à lui-même.

Cela pose un problème au niveau de la liberté humaine et de laresponsabilité personnelle : mon action est effectivement la mienne, mais ai-je agit en toute liberté ? Si c'est moi qui agit, est-ce que je sais pour autantpourquoi ?. »

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