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LA PLANCHE A VOILE

Publié le 23/11/2011

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C'est Hoyle Schweitzer qui dépose, en 1967, le brevet de la première planche à voile : la Windsurfer. Cependant le vrai père de ce drôle d'engin fut un américain Newmann Darby qui, dès 1964, en avait commencé la construction de façon artisanale. Certes de nombreuses améliorations restaient à apporter à cette première ébauche, sa planche était très courte, très large, la voile était très réduite, mais il avait déjà mis au point, et ce fut là son trait de génie, le principe permettant de diriger la coque en déplaçant uniquement la voilure. Il avait inventé une articulation n'ayant pas d'angle mort : par un trou qui traversait la planche il avait fait passer un cordon fermé d'un noeud sous la planche dont l'autre extrémité glissée dans le mât en ressortait 10 cm plus haut pour se fixer à un taquet sur le mât.

« d'eau, qui restent encore au stade expérimental.

Si le flotteur sert de support, la voile étant la source d'énergie , le volant de l'engin est le wishbone , cerceau d'aluminium ou de bois qui, par une ouverture aménagée dans la chaussette , vient se fixer sur le mât.

Il joue le rôle de la bôme sur un voilier .

Près du mât, lui est attachée la tire­ veille, cordon qui rejoint le pied du mât et sert de moyen de traction au pratiquant pour tirer sa voile hors de l'eau.

L'élément de liaison entre la coque et le gréement est le pied de mât.

Servant d'articulation, il permet de diriger la planche en rendant le plan de voilure orientable.

Cette simple description d'une planche à voile, en révélant son extrême simplicité, peut expliquer son attrait.

Elle est relativement peu chère comparée au plus petit des voiliers, peu encombrante elle se range facile­ ment dans un garage.

Plus besoin de payer des gardien­ nages l'hiver ou un emplacement dans un port.

Son poids n'excédant pas 30 kg la rend aisément transporta­ ble.

Par son intermédiaire, c'est toute une nouvelle catégo­ rie socio-professionnelle qui a conquis la mer .

L'achat, l'entretien d'un voilier demandaient un certain niveau de vie, alors que, surtout depuis que le marché de l' occasion se développe, la planche est access ible à tous .

Le sport de mer, de tout temps réservé à une certaine catégorie, se voit ainsi largement démocratisé .

D'autant plus que le surf à voile se pratique en tous lieux : outre qu'avec l'étendue de ses côtes la France offre de nombreuses pos­ sibilités, le moindre plan d'eau intérieur peut aussi lui servir de support.

La planche et le corps forment un tout Extrême simplicité du matériel, extrême simplicité de manœuvre.

En quelques leçons, un novice peut diriger l'engin .

Dos au vent , debout sur le flotteur, les pieds écartés de chaque côté du mât pour garder l' équilibre , le pratiquant relève la voile en tirant sur la tireveille, il lui suffit ensuite pour avancer, ses deux mains tenant le wishbone, de basculer légèrement le gréement vers l'avant tout en tirant doucement sur la main arrière.

Pour se diriger, il ne lui reste plus qu'à bien positionner la voile par rapport au vent.

Si savoir nager est indispensable, il n'est pas néces­ saire, bien que fort utile reconnaissons-le, d'avoir prati­ qué la voile.

C'est un sport qui physiquement est à la portée de tous.

La seule condition physique pour réussir est non pas la force mais la souplesse : Robby Naish, couronné champion toutes catégories en 1976 aux Baha­ mas, alors qu' il était âgé de 13 ans et pesait 43 kg, a montré de façon éclatante ce que l'on peut faire avec le sens de l'équilibre et beaucoup de persévérance .

En fait un enfant peut commencer à naviguer sitôt que sa taille lui permet d'attraper le wishbone.

Si de 8 à 50 ans cha­ cun peut pratiquer le surf à voile c'est surtout parce que chaque individu fournit un effort adapté à ses conditions physiques.

Tout comme le vol libre qui a connu un déve­ loppement parallèle, c'est un sport qui se caractérise par son individualisme.

En dehors d'une grande liberté qui permet à chacun d'organiser individuellement ses loisirs sans être tributaire d'une équipe, ce qui en fait le charme c'est la grande maîtrise du corps qu'il réClame .

Dans la pratique le corps et la planche forment un tout; il est impossible de manœuvrer correctement sans avoir dominé son propre corps qui est le moteur de l' action.

Dès qu'il monte sur sa planche, le pratiquant forme un tout avec elle et découvre une intimité nouvelle de son être avec les éléments qui l'entourent .

C 'est un vrai dialo­ gue qui s'instaure entre son corps, l'eau et le vent, et la griserie naît de cette domination de la nature Le besoin permanent de se dépasser a d'ailleurs conduit à une évolution normale.

Très Vite, tirer des bords, même par gros temps, n'a plus suffit aux passion­ nés et c'est ainsi que l'on a vu naître à Hawaii et se déve­ lopper partout le Freestyle ou évolution libre ou Hot Dog Windsurfing, ainsi nommé par analogie avec les figures de Hot Dog des skieurs .

Toutes sortes d'acroba­ ties demandant chaque fois un plus grand équilibre sont effectuées sur la planche; on voit les véliplanchistes navi­ guer en tenant le wishbone les deux bras tendus dans le dos, manœuvrer debout sur la planche du flotteur les pieds posés sur l'arête supérieure ou sur la dérive, ou encore effectuer des sauts périlleux dans le wishbone sans que l'allure de leur engin en soit modifiée.

Autre évolution inéluctable, la découverte du saut des vagues : le pratiquant prenant appui sur une vague s'en­ vole à deux ou trois mètres de hauteur, faisant des bonds d'une vingtaine de mètres de longueur sur des planches spéciales, plus légères et .munies de deux ailerons.

Au départ, c'est aussi aux îles Hawaii que s'e&t développé ce phénomène, mais les côtes françaises aux conditions moins idéales commencent à le voir se propager actuelle­ ment.

De sport , le surf à voile est devenu spectacle .

Si son intérêt va croissant, c'est que dans cette recherche d'un nouvel équilibre entre nature et soi il répond à un irrésistible besoin d'évasion.

Il dépasse le simple besoin d'exercice ou de loisir actif et épouse ce phénomène de société actuelle qui veut· que vacances rythment avec détente et rupture de la mqnotonie.

Il est d'ailleurs à craindre que le charme de la.

pratique sau­ vage hors de tout règlement qu'ont connu les premiers pratiquants du surf à voile ne disparaisse de par un déve­ loppement excessif.

Tout en se réjouissant de voir cette discipline élevée à la dignité de sport à part entière puisque des véliplan­ chistes seront aux Jeux Olympiques de 1984 à Los Angeles, il faut souhaiter que ce qui en faisait l'attrait ne soit pas trop détruit par un encadrement trop rigide et l ' imposition de lois et de règles excessives .. »

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