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Platon: La politique (résumé)

Publié le 14/01/2004

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Platon: La politique

Tout le débat du Politique de Platon a pour objet de fonder l'efficacité de la législation et de l'art politique sur la science la plus exacte possible. C'est pourquoi il ne faut pas figer cette science dans le carcan d'un système de lois écrites intangibles. La loi doit pouvoir évoluer car «aucune chose humaine n'étant, pour ainsi dire, jamais en repos, il n'y a place, dans aucun art et dans aucune matière, pour un absolu qui vaille pour tous les cas et par tous les temps«. Si bien que ce n'est pas tellement à la loi qu'il

importe de donner la toute-puissance. La science royale est celle qui doit commander à toutes les autres dans la mesure où elle sait quelles sont les occasions favorables ou défavorables aux cités pour entreprendre une quelconque action. On peut donc comparer l'art royal à celui du tissage, c’est un art qui consiste à concilier les contraires et à les tisser ensemble. Le roi, au-dessus des lois écrites, est comme un tisserand qui doit unir, dans un même tissu, des fils de couleurs et de qualités différentes.

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« contradictoire où s'enchaînent et s'entraînent questions et réponses sans que l'ironie soit jamais totalementabsente, est-il seulement légitime de dégager une doctrine ? Derrière la fausse simplicité d'une conversation entrephilosophes, l'art du dialogue soulève d'insurmontables difficultés qu'il nous faudra ici ignorer pour tenter de cernerl'image du politique qui se dégage de la « République ». Dans cet ouvrage, Socrate présente donc l'idée qu'il se fait de la cité idéale.

Il décrit une société fortement hiérarchisée au sein de laquelle les « gardiens » forment une classe dans laquelle règne une communauté parfaite. Au livre V, Glaucon , qui est l‘un de ses principaux interlocuteurs, demande à Socrate si une cité aussi parfaite que celle qu'il a décrite peut exister dans la réalité.

Avec beaucoup de prudence, car il sait ce que sa réponse peut avoirde ridicule et de scandaleux, Socrate répond qu'une seule réforme est nécessaire à qui veut changer radicalement la société: il suffit que se conjuguent le pouvoir politique et la philosophie.

Socrate déclare : « Tant que les philosophes ne seront pas rois dans les cités, ou que ceux qu'on appelle aujourd'hui rois et souverains ne seront pasvraiment et sérieusement philosophes ; tant que la puissance politique et la philosophie ne se rencontreront pasdans le même sujet ; tant que les nombreuses natures qui poursuivent actuellement l'un ou l'autre de ces buts defaçon exclusive ne seront pas mises dans l'impossibilité d'agir ainsi, il n'y aura de cesse, mon cher Glaucon , aux maux des cités, ni, ce me semble, à ceux du genre humain, et jamais la cité que nous avons décrite tantôt ne seraréalisée, autant qu'elle peut l'être, et ne verra la lumière du jour. Voilà ce que j'hésitais depuis longtemps à dire, prévoyant combien ces paroles heurteraient l'opinion commune.

Il esten effet difficile de concevoir qu'il n'y ait pas de bonheur possible autrement, pour l'Etat et pour les particuliers.

» Socrate va s'attacher à justifier une proposition qui, aux yeux de ses interlocuteurs, ne peut être reçue que comme un insoutenable paradoxe. Pour ce faire, il entreprend de construire une définition de la philosophie.

En ce sens, la « République » est autant un traité de la philosophie qu'un traité de la politique.

Par là même se marque combien, aux yeux de Platon , sont indissociables ces deux dimensions : celle du savoir et celle du pouvoir. Encore faut-il s'entendre sur ce que sont les « vrais philosophes ».

Socrate les présente comme « ceux qui aiment le spectacle de la vérité ».

Mettant en place l'opposition, fondamentale dans la doctrine Platon icienne, entre la science et l'opinion, il oppose les vrais philosophes à ceux qui, amoureux des apparences, sont incapables des'élever jusqu'à la vision du Beau et du Juste, et qui ne méritent pas le nom de « philosophe » - « qui aime la sagesse » - mais celui de « philodoxe » - « qui aime l'opinion ». C'est aux philosophes et non aux philodoxes que doit revenir le gouvernement de la cité.

Au début du livre VI,Socrate trace des premiers un portrait particulièrement élogieux : le philosophe est « par nature, doué de mémoire, de facilité à apprendre, de grandeur d'âme et de bonne grâce » ; il est « parent de la vérité, de la justice, du courage et de la tempérance ».

Comment dans ces conditions, lui refuser le gouvernement de la cité ? Rendant hommage à l'habileté de la démonstration de Socrate , un autre des interlocuteurs ( Adimante ) s'insurge contre les conclusions auxquelles il aboutit.

Il objecte : « On voit bien que ceux qui s'appliquent à la philosophie, et qui, après l'avoir étudiée dans la jeunesse pour leur instruction, ne l'abandonnent pas mais y restent attachés,deviennent pour la plupart des personnages tout à fait bizarres, pour ne pas dire tout à fait pervers, tandis queceux qui semblent les meilleurs, gâtés néanmoins par cette étude que tu vantes, sont inutiles aux cités.

» Socrate n'en disconvient pas.

Il souligne cependant que l'inutilité de la philosophie n'est pas le fait des philosophes, mais des citoyens qui se refusent à chercher conseil auprès d'eux.

Socrate s'explique au moyen d'une image.

Il compare la société à un navire dans lequel les marins, ignorants es lois de la navigation, se disputent le gouvernailet méconnaissent le seul vrai pilote qui pourrait les guider, préférant le tenir pour un « bayeur aux étoiles », « un vain discoureur » et « un propre à rien ». En ce qui concerne la perversité des philosophes, Socrate s'attache à en expliquer les causes.

Il décrit les dégradations du naturel du vrai philosophe en montrant que celui-ci, doué à l'origine de toutes sortes de hautesqualités, peut déchoir si de néfastes influences s'exercent sur lui : « Si donc ce naturel que nous avons attribué au philosophe reçoit l'enseignement qui lui convient, c'est une nécessité qu'en se développant il parvienne à toutes lesvertus ; mais s'il a été semé, a grandi et a puisé sa nourriture dans un sol ne lui convenant pas, c'est une nécessitéqu'il produise tous les vices, à moins qu'un dieu ne lui porte secours. » Or, dans la société telle qu'elle est, les jeunes gens doués de toutes les qualités qui font les philosophes vont sedétourner de la vérité et gaspiller leurs talents pour assurer leur réussite personnelle et celle de leur famille.

Dèslors, seuls les moins aptes à la philosophie se consacreront à elle : « Donc, ces hommes, nés pour la philosophie, s'en étant éloignés et l'ayant laissée seule et inféconde, pour mener une vie contraire à leur nature et à la vérité,d'autres, indignes, s'introduisent auprès de cette orpheline abandonnée de ses proches, la déshonorent, et luiattirent les reproches dont tu dis que la chargent ses détracteurs : à savoir que de ceux qui ont commerce avecelle, certains ne sont bons à rien, et la plupart méritent les plus grands maux. » La solution passe donc, poursuit Socrate , dans une nouvelle attitude adoptée par la cité à l'égard de la philosophie. Il ne faut pas enseigner la philosophie aux enfants pour qu'ils oublient celle-ci une fois arrivés à l'âge adulte mais,tout au contraire : « donner aux adolescents et aux enfants une éducation et une culture appropriées à leur jeunesse, prendre grand soin de leur corps à l'époque où il croit et se forme, afin de le préparer à servir la. »

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