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Platon, La République, livre I

Publié le 27/02/2008

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platon
- Ne dit-on pas toujours qu'un art se distingue d'un autre en ce qu'il a un pouvoir différent, et chacun ne nous procure-t-il pas un certain bénéfice particulier et non commun à tous, comme la médecine la santé, le pilotage la sécurité dans la navigation, et ainsi des autres ? - Sans doute. - Et l'art du mercenaire le salaire ? Car c'est là son pouvoir propre. Confonds-tu ensemble la médecine et le pilotage ? Ou, à définir les mots avec rigueur, si quelqu'un acquiert la santé en gouvernant un vaisseau, parce qu'il lui est avantageux de voyager sur mer, appelleras-tu pour cela son art médecine ? - Certes non, répondit-il - Ni je pense l'art du mercenaire, si quelqu'un acquiert la santé en l'exerçant ? - Certes non. - Mais quoi ! Appelleras-tu la médecine art du mercenaire parce que le médecin, en guérissant, gagne salaire... et cesserait-il d'être médecin en donnant ses soins gratuitement ? - Non, bien sûr. - Nous disons donc que les artisans gagnent salaire parce qu'ils ajoutent à leur art celui du mercenaire. Dès lors, ce n'est pas de l'art qu'il exerce que chacun retire ce profit qui consiste à recevoir un salaire ; mais, à l'examiner avec rigueur, la médecine crée la santé, et l'art du mercenaire donne le salaire ; l'architecture édifie une maison, et l'art du mercenaire qui l'accompagne, donne le salaire, et il en est ainsi de tous les autres arts. (Platon, La République, livre I, 346a-d.)
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« salaire.

A l'évidence, cet art, comme son nom l'indique, a pour objet le salaire et pour fonction le gain de ce salaire.Or on s'aperçoit que la médecine et le pilotage, les deux exemples pris par Socrate pour représenter l'ensemble desarts, reçoivent également un salaire.

Doit-on alors les confondre en un seul et même art, celui du « mercenaire » ? Ilest vrai que tous les arts semblent recevoir un salaire, mais là n'est pas leur fonction propre.

Le salaire n'est jamaisvisé en tant que tel, il n'est qu'une compensation du travail de l'artisan.

Ainsi, l'objectif spécifique du médecin est lasanté de son patient, mais son objectif indirect est le gain du salaire qui lui permet de continuer à exercer son art.C'est justement parce que chaque artisan n'agit pas dans son intérêt propre qu'il est obligé de joindre à son art« l'art salarial » qui lui permet d'assurer ses besoins et son confort de vie. Le fait de gagner un salaire ne distingue nullement les arts puisque tous y on recours.

Ce qui fait d'un art saspécificité, c'est le bénéfice particulier qu'il apporte à un objet propre. 3ème partie : L'intérêt personnel ne dépend pas de l'art exercé. Socrate tire les conclusions de ce qui vient d'être établit : si les arts visent l'intérêt particulier de l'objet sur lesquelsils portent, et que les artisans ont besoin d'un salaire pour satisfaire leur intérêt propre, alors aucun art ne visel'intérêt de l'artisan.

L'artisan ne tire pas profit de la spécificité de son art, puisque quelque soit son art, son intérêtsera satisfait par le salaire qui en dérive, et non par son action particulière sur un objet donné.

Le médecin, commele pilote ou l'architecte, ne tire pas profit de son art propre mais du salaire qu'il gagne en pratiquant cet art.

Ainsi, lemédecin ne se donne pas à lui-même la santé, le cordonnier ne fait pas des chaussures pour lui-même, mais ils fontbénéficier de leur art à ceux qui en ont besoin, tandis qu'eux-mêmes se dédommagent par un salaire qui resteindépendant de leur aptitude spécifique.

(On peut imaginer que chaque artisan reçoive le même salaire, dans unesociété ou la répartition des biens serait égale aux besoins, et que par conséquent, peu importe l'art exercé parchacun puisque l'intérêt personnel est identique). Conclusion : Si le juste est l'intérêt du plus fort comme le pense Thrasymaque, alors le dirigeant de la cité dirige dans son intérêt.Or aucun art ni aucune fonction de direction ne vise l'intérêt de celui qui agit, mais l'intérêt de l'objet qui lui estpropre.

Le médecin agit en vue de la santé de son patient, et non pour son intérêt propre.

De même, le dirigeantagit pour la cité, et non pour lui-même.

Le juste n'est donc nullement l'intérêt du plus fort, et la thèse deThrasymaque est réfutée. Ce que Socrate va affirmer à la suite de cette démonstration, c'est que ce n'est ni pour les richesses ni pour leshonneurs que les hommes de bien (c'est-à-dire les hommes justes) consentent à diriger.

Diriger est une contrainte,mais les meilleurs hommes s'y soumettent pour éviter la peine pire d'être dirigés par plus médiocre qu'eux.. »

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