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La poésie n'est grande que si elle complète le rêve par l'idée, l'idée par l'action. (Clovis Hugues, Credo poétique)

Publié le 15/05/2012

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clovis

La poésie, dit Fénelon, est plus utile et plus sérieuse que le vulgaire ne le croit. C'est vrai, à condition de ne pas y voir seulement un jeu d'esprit sans rapport avec la vie. Comme le dit Clovis Hugues ....

clovis

« 152 liU JETS G~N~RA UX BT PENS~ES qui est eelui du rêve et de l'art, se tenir à l'écart de la foule et se contenter de créer de la beauté, sans se préoccuper des questions morales ou politiques qui passionnent les hommes.

C'est la théorie de l'Art pour l'Art.

• Il n'y a de vraiment beau, dit Th.

Gautier, que ce qui ne peut servir à rien; tout ce qui est utile est laid.

• La forme est tout.

La poésie n'a même pas à se compléter par l'idée, elle se suffit à elle-même et ne doit se sou­ mettre à aucune autre fin, si noble qu'on la suppose.

La poésie ainsi comprise risque de se réduire à' un jeu supérieur et savant, n'intéressant que quelques initiés.

2.

Ce n'est, d'ailleurs, pas absolument la conception classique.

Nos grands poètes du xvii• siècle ont nettement distingué la poésie de l'action, mais non pas de la vie.

L'art est pour eux un délassement raffiné, mais non pas inutile.

Ils prétendent tous viser à l'instruction du lecteur, même La Fontaine et Molière, ~t ne se considèrent pas comme de simples amuseurs.

Pour eux la poésie se complète par l'idée.

1 S.

Faut-il aller plus loin et compléter l'idée par l'action? Beaucoup de poètes l'ont pensé, surtout les Romantiques qui se sont cru la mission non 10eulement de consoler et d'éclairer l'humanité, mais de prêcher et de réformer la société, et non contents de l'influence que pouvaient avoir leurs vers, sont descendus dans l'arène politique et sociale.

II.

Exemples de poètes qui ont été en même temps des hommes d'action.

1.

Voltaire.

Aucune vie n'a été plus remplie et plus agitée.

Il a lutté pour la raison, la justice, la tolérance.

Mais bien que ses poèmes (Henriade, tragédies, etc.) aient pour but de pro­ pager ses idées, ce n'est pas sur eux qu'il comptait le plus pour les faire triompher.

Il est beaucoup plus hardi et plus redou­ table en prose qu'en vers.

2.

Chez Lamartine, l'homme d'action complète vraiment le poète.

C'est la même inspiration généreuse qui anime ses vers et ses discours.

C'est le poète qui « siège au plafond "• qui écrit l'Histoire des Girondins, qui fait triompher le drapeau trico­ lore.

Mais enfin il affectait de ne voir dans la poésie qu'un simple passe-temps, une prière, un chant intérieur.

La Muse n'a d'ailleurs jamais servi ses passions politiques.

Il ne l'a pas attelée hurlante au char des /actinm1 ( J.

Némésis.). »

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