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« La poésie n'est pas un ornement, elle est un instrument », Victor Hugo

Publié le 29/04/2013

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Sujet : « La poésie n'est pas un ornement, elle est un instrument «, Victor Hugo Mots-clés : « poésie, ornement, instrument «. Question fermée donc plan dialectique Pb : la poésie sert-elle à « faire joli « ? Doit-elle être « utile « ? Pb définitive : la poésie doit-elle toujours s'engager ? I/La poésie instrumentalisée : 1/Tribune pour défendre ses idées, ses valeurs : Littéraires : « Art poétique « de Boileau pour donner des règles au mouvement classique, « Réponse à un acte d'accusation « de Victor Hugo, pour défendre le romantisme, « Art Poétique « de Verlaine pour défendre sa conception de la poésie en tant que musique? Politiques : Les Châtiments, de Victor Hugo qui défend les valeurs républicaines contre le despotisme de Napoléon III, les poètes de la négritude défendent les valeurs du monde noir : « Ma négritude n'est pas une taie d'eau morte sur l'?il mort de la terre/ma négritude n'est ni une tour ni une cathédrale/elle plonge dans la chair rouge du sol/elle plonge dans la chair ardente du ciel « (Cahier d'un retour au pays natal , Aimé Césaire)? Religieuses : Les Tragiques, d'Agrippa d'Aubigné qui défend la religion protestante. 2/Tribune pour dénoncer : La poésie engagée vit avec son temps, elle permet donc de dénoncer les déviances : sociales : « Les Animaux malades de la peste « dans les Fables de Jean de La Fontaine qui dénonce une justice adaptée au niveau social : «Selon que vous serez puissant ou misérable,/ Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. « - le travail des enfants par Victor Hugo dans « Melancholia «, Les Contemplations - l'esclavage dans « Les Blancs disent «, d'Aimé Césaire, in Cahier d'un retour au pays natal, le racisme dans « Nuit blanche « de Léon-Gontran DAMAS, in Pigments ? politiques : la guerre (Jacques Prévert dans « Barbara « (in Paroles) : « Quelle connerie la guerre ! «) - les totalitarismes (l'occupation allemande en France est dénoncée par les poètes de la résistance : Paul Eluard rejoint Victor Hugo : « La poésie doit avoir pour but la vérité pratique « ou « c'est vers l'action que les poètes à la vue immense sont, un jour ou l'autre entrainés « in L'honneur des Poètes, recueil collectif imprimé sous l'occupation allemande. Louis Aragon, « J'écris dans un pays dévasté par la peste «,...

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« ma Dame,/Las ! le temps non, mais nous nous en allons », Continuations des Amours , « Le Lac », Méditations poétiques , d’Alphonse de Lamartine dans lequel le poète pleure la mort de sa bien-aimée et demande au Lac de garder le souvenir de leur amour, thème de la fuite du temps à travers la prosopopée faisant parler Julie Charles : « O temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices ! Suspendez votre cours… » - « La Nuit de Décembre », in Les Nuits d’Alfred de Musset qui, à travers une allégorie de la solitude, compagne de tous les jours, exprime son mal-être - Victor Hugo dans Les Contemplations exprime sa douleur suite à la perte de sa fille « Oh, je fus comme fou dans le premier moment/Hélas ! Et je pleurai trois jours amèrement » - Charles Baudelaire exprime son spleen dans quatre poèmes du même nom : « Et de longs corbillards, sans tambour ni musique,/Défilent lentement dans mon âme ; l’Espoir, / Vaincu, pleure, et l’Angoisse atroce, despotique, / Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.

» Les Fleurs du mal … 3/La visée purement esthétique de la poésie ­ La poésie qui prône la beauté du langage, la valorisation de la langue (jeux de mots, jeux sonores dans les blasons par exemple : « Blason du beau tétin » de Clément Marot avec son allitération en [t] et ses anaphores) – langage précieux multipliant les périphrases, les allégories, les métaphores, la polysémie dans la poésie baroque)… ­ La poésie qui innove, qui veut « changer la poésie » : révolution romantique avec ses auteurs qui veulent rompre avec la poésie classique centrée sur l’imitation des Anciens, faisant ainsi preuve d’une réelle volonté de « dépoussiérer » le vers et notamment l’alexandrin en systématisant par exemple les enjambements–- modernité de Verlaine qui déclare : « les poètes ne sont pas seulement les hommes du beau, ils sont encore et surtout les hommes de la nouveauté.

» - les Calligrammes de Guillaume Apollinaire. ­ La poésie qui refuse le lyrisme romantique : le « je » disparaît au profit de la beauté formelle : « Le Poète, l’amour du Beau, voilà sa Foi », Prologue des Poèmes Saturniens , Paul Verlaine.

Dans les poèmes de Verlaine le « je » se dilue au profit d’une réalité indéfinissable dans des poèmes où le vers est très travaillé (Ariette I : « C’est l’extase langoureuse/C’est la fatigue amoureuse »).

La beauté de toutes les formes d’art et leurs points communs sont mis en exergue : Paul Verlaine toujours qui veut faire de ses poèmes de la musique (« De la musique avant toute chose » in « Art poétique » + titre de certains de ses poèmes (les « Ariettes oubliées »)), voire même des tableaux (son utilisation de la langue est proche de la technique des impressionnistes : il procède par juxtaposition, par petites touches…)).

Les Parnassiens rejettent toute représentation d’une figure personnelle du poète au profit de l’impersonnalité.

­ La poésie qui refuse de s’engager et prône « l’Art pour l’Art » : les poètes parnassiens dénient toute utilité à la poésie s’inspirant en cela de Baudelaire qui avait dit avant eux : « La poésie […] n’a d’autre but qu’elle-même ».Théophile Gautier : « Il n’y a vraiment de beau que ce qui ne peut servir à rien : tout ce qui est utile est laid ». III/ Cependant la séparation entre instrument et ornement est superficielle 1/ les poètes engagés ont utilisé « l’ornement » ­ L’expression poétique se prête à la dénonciation, elle dispose de moyens que la prose n’a pas : texte court, elle frappe par sa chute (« Le Dormeur du Val », Rimbaud : « Tranquille.

Il a deux trous rouges au côté droit » : le poète dénonce les ravages de la guerre). ­ Les figures de style et notamment celles d’insistance appuient le message : Anaphore de « valsé » dans le poème de Damas qui dénonce le racisme ambiant de l’entre-deux guerres).

Les antithèses souvent utilisés par Hugo (« Innocents dans un bagne, anges dans un enfer » dans « Melancholia ») accentue le pathétique de la scène et permet de provoquer la compassion envers des enfants qui travaillent au lieu de s’amuser. ­ Le rythme propre à la poésie permet également l’accentuation : Dans « Les Blancs disent », la phrase isolée « C’était un très bon nègre » sonne comme un refrain lancinant et l’ironie n’en est que mieux palpable. ­ Enfin, ce sont souvent ceux qui se sont engagés qui sont aussi capables des plus beaux poèmes lyriques : se servir de la poésie comme instrument ne les a pas empêchés de l’utiliser à des fins plus personnelles : on peut citer côté à côte : « Discours des misères de ce temps » et « Mignonne allons voir si la rose » de Pierre de Ronsard, « Ma bohême » et « Le dormeur du val » de Rimbaud, « Ariette 1 » et « Monsieur Prudhomme » de Verlaine, « Liberté » et « Notre vie » de Paul Eluard et surtout l’auteur de la citation étudiée qui dans une même œuvre Les Contemplations consacre certains poèmes à l’expression de la douleur suite à la perte d’un enfant « Demain dès l’aube », d’autres à l’évocation de ses combats artistiques « Et sur les bataillons d'alexandrins carrés,/Je fis souffler un vent révolutionnaire » (« Réponse à un acte d’accusation ») et certains à la dénonciation des atrocités sociales (« Mélancholia »).

Preuve s’il est besoin que « instrument » et « ornement » sont conciliables. 2/la poésie a une fonction que n’évoque pas Hugo.

Elle utilise les ressources langagières pour recréer le monde : ­ étymologie « poiein » = créer : modernité de Baudelaire qui veut extraire du laid le Beau et qui affirme « Le poète sait descendre dans la vie.

De la laideur, il fera naître un nouveau genre d’enchantement.

» ( Le Peintre de la vie moderne ).. »

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