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Polisario, front

Publié le 05/04/2013

Extrait du document

1   PRÉSENTATION

Polisario, front (Front populaire pour la libération de la Saguia el-Hamra et du Río de Oro), mouvement nationaliste sahraoui fondé en 1973, militant pour l’indépendance du Sahara-Occidental.

2   REVENDICATIONS TERRITORIALES

Les tribus qui peuplaient à l’origine ce qui fut le Sahara espagnol (Saguia el-Hamra et Río de Oro) étaient des Berbères Sanhajas et Zanatas et des Berbères arabisés, les Beni Hassan. Ces peuples, à vocation guerrière ou religieuse, nomadisaient dans un espace compris entre le cap Bon et le Sud marocain dans des zones qui relèvent aujourd’hui de la souveraineté de trois États : la Mauritanie, le Maroc, l’Algérie.

En mai 1973, à la veille de la décolonisation du Sahara occidental, les nationalistes sahraouis créèrent le front Polisario et revendiquèrent l’indépendance du territoire. L’armée de libération populaire sahraouie entama le combat contre les troupes espagnoles, tandis que le Maroc revendiquait haut et fort son droit sur ce territoire, entraînant la Mauritanie dans son sillage. En décembre 1973, l’Assemblée générale des Nations unies affirma « son attachement au principe de l’autodétermination « ; la Cour internationale de justice fut également consultée et rendit en 1975 un avis défavorable vis-à-vis des revendications marocaines, estimant qu’il n’y avait aucun lien de souveraineté territorial entre le Sahara occidental et le royaume chérifien. Le roi Hassan II entama alors une « Marche verte « qui aboutit aux accords de Madrid, en novembre 1975, par lesquels l’Espagne accorda l’administration du Sahara occidental au Maroc et à la Mauritanie.

La majeure partie des supplétifs sahraouis de l’armée espagnole (dont les aînés avaient fait partie des divisions maures de Franco) passa au front Polisario, lui impulsant une force nouvelle, au moment même où les forces marocaines et mauritaniennes occupaient le pays. Le 27 février 1976, le Front proclama la République arabe sahraouie démocratique. Soutenue activement par l’Algérie, la guérilla du Polisario obligea la Mauritanie, incapable de soutenir un tel effort de guerre, à signer un traité de paix avec la République sahraouie en août 1979 à Alger, cédant au front Polisario la partie du territoire qu’elle détenait et qui fut aussitôt occupé par le Maroc.

3   CONFLIT ARMÉ ET RECONNAISSANCE INTERNATIONALE

La partie se joua en 1979-1980. Les colonnes mobiles du Polisario, abondamment approvisionnées en matériel par l’Algérie, taillèrent en pièces à plusieurs reprises les unités de l’armée d’Hassan II dans le djebel Ouarkziz, les combattants sahraouis poussant leurs incursions jusque dans le Sud marocain. La France fournit alors un appui aérien au Maroc qui put réorganiser son armée et fit ériger cinq murs défensifs pour protéger la zone « utile « du territoire (les gisements de phosphate et la capitale El-Aïun) des attaques du front Polisario. Entre-temps, de nombreux pays avaient reconnu le Polisario et rompu leurs relations avec le Maroc.

En 1984, le Polisario siégea comme membre à part entière à l’OUA. Ces succès diplomatiques et la reconnaissance de la République arabe sahraouie démocratique par de nombreux pays ne purent compenser le déséquilibre militaire aggravé par la perte du soutien actif de l’Algérie et par le ralliement d’une petite minorité du Front au Maroc. Sur la proposition du roi Hassan II, l’ONU envoya une mission pour préparer la tenue d’un scrutin d’autodétermination. Toutefois, le problème du recensement des votants a longtemps empêché l’organisation de cette consultation, prévue pour décembre 1998, le front Polisario craignant que de nombreux colons marocains ne soient recensés comme Sahraouis.

Aujourd’hui, les forces du Polisario regroupent environ 15 000 hommes ; avec les dizaines de milliers de Sahraouis réfugiés dans le Sud algérien, ils forment l’ossature de cet État sans territoire. L’activité militaire est au point mort, en raison du veto de l’armée algérienne à une reprise des opérations militaires et de la tactique du secrétaire général du Front, Mohamed Abdelaziz, qui cherche à négocier une issue honorable à un conflit meurtrier.

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