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Portnoy et son complexe de Philip Roth

Publié le 29/09/2013

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Bruno Bettelheim ( 1903-1990), célèbre élève de la fille de Freud, qui fut déporté, émigra aux USA où il dirigea l'école orthogénique de Chicago, spécialisée dans le traitement de l'autisme infantile, a publié dans Survivre une interprétation très subtile du roman (Robert Laffont, Paris, coll. Pluriel, 1981 ), mais conforme à l'orthodoxie. Il imagine qu'il est le Dr Spielvogel et qu'il écoute Alexander Portnoy. Si ce jeune Juif très intelligent, se dit-il, essaie de retourner la situation oedipienne, c'est d'abord pour «se moquer de moi, comme il le fait avec tout le monde, affirmant ainsi sa supériorité sur moi et sur la psychanalyse elle-même«.

« ( 1981 ), La Contrevie ( 1986) semblent autant de variations sur le même thème, ou autour de la même obsession : les difficultés du passage à l'âge adulte chez les jeunes Juifs américains, leurs années d'apprentissage, leur éducation sentimentale et sexuelle.

Parfois, Roth change de registre : dans Tricard Dixon et ses copains (Our Gang, 1971 ), sa veine est celle d'un satiriste féroce de la politique améri­ caine (la guerre du Viêt-nam, les manipulations média­ tiques).

De plus en plus, dans ses derniers livres, Roth poursuit une réflexion sur la création littéraire, les préroga­ tives du romancier, libre de créer par son écriture vies et contrevies (suivant le titre du récit de 1986), ou d'offrir plu­ sieurs versions de la même existence (La Vie d'Homme, 1974), et de rendre indiscernable la distinction du masque et du visage (Mensonges, 1990).

LE ROMAN Un jeune Juif américain, Portnoy, chez son psychana­ lyste, le docteur Spielvogel.

Comme il se doit, Portnoy ne cesse de parler, de se raconter.

Il dit sa peur mêlée d'amour envers sa mère dominatrice, castratrice, et les dérives de sa sexualité pour échapper à cette peur.

Au terme de cette logorrhée, /'analyste estime qu'on va pou­ voir commencer.

Le récit est la relation de ce qu' Alexander Portnoy dit, étendu sur le divan, à son psychanalyste, le docteur Spiel­ vogel.

Il est donc, d'un bout à l'autre, une narration à la pre­ mière personne, le docteur Spielvogel n'intervenant que pour énoncer le «mot de la fin».

Le premier chapitre («L'être le plus inoubliable que j'aie jamais rencontré») est consacré aux «divinités tutélaires» de l'enfance: le père, petit courtier en assurances velléitaire, doux, soucieux de la réussite de ses enfants, et la mère. »

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