PORTRAIT D'AMBROISE VOLLARD de PICASSO

« PORTRAIT D' AMBROISE VOLLARD 1909-1910 Peintre espagnol Analyse ~ Vingt ans après Cézanne, c' est Picasso qui immortalise les traits d'Ambroise Vollard, le célèbre marchand de tableaux impressionnistes et postimpressionnistes.

Le Portrait d'Ambroise Vollard appartient à la période cubiste de l'artiste qui, abandonnant courbes et formes sinueuses , parvient à traduire le visage du marchand par un jeu de plans et de lignes droites quasi monochromes .

On reconnaît en effet le visage massif d'Am­ broise Vollard, sa calvitie, son nez caractéristi­ que , rendus avec un minimum de moyens plasti­ ques.

Car au-delà de l'effet de dispersion des plans dans l'espace, de cette explosion de l a forme qui a suscité tant d'ironie, Picasso a mis en place tous les éléments nécessaires à l'identifica­ tion de son modèle .

Outre la morphologie du marchand, il a décrit avec humour la pochette glissée dans la poche de la veste, ainsi que les objets si souvent représentés dans les natures mortes cubistes : une bouteille et un livre.

ne siècle Huile sur toile 92 x 65 cm L 'artiste s' est servi de tons neutres - gris, marron, ocre, beige et blanc -pour créer un effet d'ombre et de lumière qui met en évidence le front du modèle, ainsi que « le devant de la chemise »dont la représentation avait donné tant de mal à Cézanne .

La lumière joue en effet un rôle de premier plan dans les œuvres cubistes de cette période où Braque et Picasso évoluent vers un art de plus en plus abstrait; c' est elle qui dématérialise les formes et fait vibrer la surface picturale.

L'œuvre C Le portrait a été réalisé en 1910 et fait partie , avec le Portrait de Daniel-Henry Kahnweiler (Chicago Art Institute) et le Portrait de Wilhelm Uhde (coll.

privée , États-Unis), d 'une séri e de trois portraits d'amis et marchands du peintre.

Le tableau qui a appartenu à Chtchoukine est entré au musée Pouchkine à la suite de la Révolution de 1917 .

Les diverses tendances cubistes + Le terme « cubes », appliqué pour la pre­ mière fois par Matisse en 1908 , se référait à une œuvre de Georges Braque.

Mais c'est en 1910- 1911 que le terme de « cubisme » se diffuse.

L'a nnée suivante, en 1913, le poète Guillaume Apollinaire publie «Les Peintr es cubistes .

Médita­ tions esthétiq u es» où il met en évidence des tendances distinctes au sein du mouvement.

En pr e mier il distingue le cubisme « scie ntifique » de Picas so, Braque , Gleizes et Gris , lesquel s repré- sente nt la réalité réduite à l'essentiel.

Pu is vie nt la tend a nce « physique » qui s'attache moins à l a pureté formelle de J'œuvre qu'à sa fonction socia le ; elle est représentée par Le Fauconnier e t Léger.

Il invente par ailleurs le terme de cubisme « orphique » pour définir la valeur poé­ tique et colorée des œuvres de De launay.

Enfin il note une tendance «insti nct ive », issue des recherches impressionnistes et représentée par Jacques Villon.

D u même peintr e · PIC TO 942 à 953 Photo Scala , Florence .

© Nardin i E ditore , 1994.

V PC Larousse-Laffont pour l'éditi on française 1994 ©P.

P icasso by S .I.A.E .

28 -34. »