Le possible
Publié le 10/06/2012
Extrait du document
L'être n'est pas seulement actuel ou existant en acte. Il peut n'avoir qu'une existence possible, c'est-à-dire n'exister que dans ses causes, à titre de potentialité. Comme tel, le possible est encore de l'être, car il n'est pas un néant absolu, mais seulement partiel ou relatif. C'est de cet être non-actuel qu'il est maintenant question.
Mais cette possibilité intrinsèque ne suffit pas. Il faut encore, pour qu'une essence soit absolument possible, c'est-à-dire capable d'exister en acte, qu'il y ait quelque cause capable de lui conférer l'existence. En effet, nulle essence non existante en acte ne peut se donner à elle-même l'existence. Il n'y a donc possibilité d'être totale et parfaite pour une essence vraie qu'en tant qu'il existe une cause capable de la faire exister: c'est ce qu'on appelle sa possibilité extrinsèque....
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~13 3.
Conditions absolues des possibles.
a)
Ordr~ métaphysique et ordre physique.
De l'analyse qui
précède, il résulte qu'une essence
n'est réellement possible
que sous la double condition qu'il existe une intelligence pour
la concevoir et une puissance active capable de la faire exister.
Ces deux conditions sont absolument nécessaires.
En effet,
le possible se définit intrinsèquement en termes d'intelligibilité, ce
qui implique un esprit pour le penser comme vrai et réalisable.
-D'autre part, le réalisable ne se réalise pas de soi, puisque
rien ne passe de soi de
la puissance à l'acte, ce qui implique la
réalité préalable d'un
être en acte qui à la fois conçoive les pos
sibles et puisse leur conférer l'existence.
De là résulte la distinction qu'il convient de faire entre
l'ordre métaphysique
et l'ordre physique.
L'ordre métaphysique
es~ relatif aux pures essences et aux énoncés nécessaires qui les
concernent: cet ordre est celui de
l'intelligence.- L'ordre phy
sique est relatif aux existences et aux énoncés qui les con
cernent : cet ordre est celui de la volonté.
Comme l'ordre phy
sique (réalisation existentielle des essences) dépend de l'ordre
métaphysique,
à savoir de la possibilité intrinsèque ou intelli
gibilité des essences, il n'y a de physiquement possible que ce
qui est métaphysiquement possible, mais bien des choses sont
physiquement impossibles (faute de causes capables· de les
produire), qui ne le sont pas métaphysiquement.
b)
Le problème du fondement ultime des possibles.
Les obser
vations qui précèdent laissent en suspens la question du pour
quoi absolu des possibles.
Ce n'est qu'en Théodicée que nous
serons
à même de répondre à cette question, en montrant que
la possibilité intrinsèque des essences dépend de Dieu seul,
considéré non pas dans sa puissance infinie
et dans sa volonté
libre, mais dans son intelligence
et finalement dans son essence,
en
tant qu'imitable par des êtres finis.
§ 2.
LES PROPRIÉTÉS DES ESSENCES.
214 Les possibles ou essences idéales comportent des caractères
qu'il faut dès maintenant noter, encore que
le problème qu'ils
posent (et qui
se confond avec celui du fondement ultime des
possibles) ne puisse
être résolu que par la Théologie naturelle.
1.
Les essences sont éternelles.
-Les essences sont éter
nelles, négativement du moins, en tant qu'elles font en elles-.
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