Est-il possible de vouloir sans désirer ?

« On ne peut pas vouloir ce que l'on ne désire pas A partir du moment où je veux, c'est que je désire.

La volonté est à l'image d'une machine: elle a besoin d'être alimentée en énergie.

Le premier moteur de toute action volontaire est le désir.

J'ignore pourquoi je veux A insi que Nietzsche l'a si bien montré, rattacher la volonté à la conscience est une grave erreur psychologique.

Je suis sans doute conscient de ce que je •les hommes désapprou· vent toujours tout ce qu'ils ne sont pas capables de faire.• Christine de Suède, Maximes veux.

C'est en conscience que je mesure ce que je dois faire pour parvenir à mes buts.

Mais l' ori­ gine même de ma volonté m'échappe.

Mon désir n'est pas monolithique M ême si je renonce, pour des raisons morales, à nuire à autrui alors que je pourrais tirer avantage du tort que je lui cause, je désire encore ce renonce­ ment.

Le désir ne se rattache pas seulement à la chair.

Freud, par­ lant de sublimation, a montré que le désir , même s'il est d'origine sexuelle, se retrouve à tous les niveaux de la vie de l'esprit, y com­ pris ceux qui concernent la conscience morale.

La force de la volonté vient du désir U ne volonté sans désir est une vo­ lonté soumise à une contrainte extérieure.

Je veux réussir parce que mes parents le veulent.

Ou bien cette volonté est frappée d'impuis­ sance.

Je choisis telle profession parce qu'elle est à la mode, et non parce que je le désire sincèrement.

En ce cas, je ne serai jamais qu'un médiocre exé­ cutant.

Je ne peux vouloir que ce que je désire.

Si je nie cette évidence, je me retrouve dans l'incapacité de définir la volonté.

Il est absurde de dire que je veux vouloir.

Je désire d'abord et veux ensuite.. »