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Pouquoi l'homme peut-il être inhumain ?

Publié le 22/02/2012

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« humaine, c'est dire que l'homme, ce sont tous les hommes.

Non seulement ce serait confondre une définition avecles êtres à définir, mais de surcroît cela ne dit pas ce qui est commun à tous, donc ce qui leur est essentiel. - Réduire l'homme à ses propriétés biologiques n'élimine pas toutes les différences entre les individus parce qu'il enexiste qui sont biologiques justement : l'âge, le sexe, l'état de santé sont autant de différences biologiques entre lesindividus qui ne peuvent pas ici entrer en ligne de compte puisqu'on a décidé d'éliminer toutes les différences. - On ne peut pas se contenter d'une pareille définition de l'homme parce qu'il n'est pas sûr que ce qui fait le proprede l'homme puisse être saisi en terme biologique : on ne se voit soi-même seulement comme un être biologique et onne voit pas dans les autres seulement des corps et des membres d'une espèce animale. Réduire l'homme à ses propriétés biologiques, cela revient au fond à apparenter l'homme aux animaux que l'on définiteux aussi par ces mêmes propriétés.

Or, c'est un lieu commun de dire que si l'homme est un animal en tant qu'il a uncorps biologique, en tant aussi qu'il est le fruit de l'évolution des espèces, il n'en reste pas moins qu'il se distingued'eux.

Mais justement, en quoi se distingue-t-il d'eux ? Si on parvient à différencier l'homme des animaux, il serapeut-être alors possible de dire quelle est son essence. -------------------------------------------------------------------------------- Qu'est-ce qui distingue donc un homme d'un animal? Si l'homme est aussi un animal, en quoi se distingue-t-ilnéanmoins des autres animaux?C'est à cette question que peut répondre un extrait de La politique, d'Aristote.

Livre I, Chap.

2. " Il est manifeste, (…), que l'homme est par nature un animal politique, et que celui qui est hors cité, naturellementbien sûr et non par le hasard des circonstances, est soit un être dégradé soit un être surhumain, et il est commecelui qui est injurié en ces termes par Homère : "sans lignage, sans loi, sans foyer".Car un tel homme est du même coup naturellement passionné de guerre, étant comme un pion isolé au jeu detrictrac.

C'est pourquoi il est évident que l'homme est un animal politique plus que n'importe quelle abeille et quen'importe quel animal grégaire.Car, comme nous le disons, la nature ne fait rien en vain ; or seul parmi les animaux l'homme a un langage.

Certes lavoix est le signe du douloureux et de l'agréable, aussi la rencontre-t-on chez les animaux ; leur nature, en effet, estparvenue jusqu'au point d'éprouver la sensation du douloureux et de l'agréable et de se les signifier mutuellement.Mais le langage existe en vue de manifester l'avantageux et le nuisible, et par suite aussi le juste et l'injuste.

Il n'y aen effet qu'une chose qui soit propre aux hommes par rapport aux autres animaux : le fait que seuls ils aient laperception du bien, du mal, du juste, de l'injuste et des autres notions de ce genre." Commentaire : Aristote distingue l'homme des animaux de trois manières : par la vie sociale, par le langage et par la conception dujuste et de l'injuste. 1 ) L'homme est un animal politique.C'est sa nature et sa différence avec les autres animaux.

Il l'est par nature, c'est-à-dire que cette différence,l'homme la doit à la nature en tant qu'elle a produit cette nature de l'homme.Que signifie cette formule? Que l'homme vit en société, qu'il est sociable, que par nature il est disposé à vivre avecses semblables? Sans doute, mais cette lecture est insuffisante pour plusieurs raisons :- On pourrait en dire autant de certains animaux, comme les abeilles ou les fourmis, qui elles aussi vivent en sociétéet selon une organisation sociale complexe et efficace.

Or, la socialité est présentée par Aristote comme unedifférence spécifique.

Ce qui indique que la sociabilité n'est pas du même ordre chez l'homme que chez les animaux,qu'entre celle des hommes et celle des animaux il y a une différence de nature et non de degré.- On pourrait aussi dire exactement le contraire et cela passerait aussi pour exact, à savoir que l'homme est unanimal agressif, qui ne supporte pas tous ses semblables et qui n'hésite pas quelquefois à s'en prendre eux.

Ce quiindique que la sociabilité ne désigne pas ici une disposition bienveillante à l'égard de tout le monde.- Du reste, Aristote ne parle pas de sociabilité, mais de politique : cela veut dire que l'homme par nature est l'êtrequi vit en Cité, c'est-à-dire non seulement avec les autres, mais surtout en fonction de règles sociales et politiquesqui définissent l'ordre social et politique, le statut, les fonctions et la valeur de tous les individus par des lois qui sedoivent d'être justes.Alors, comment faut-il comprendre cette formule? Ce qu'il y ajoute permet de le comprendre : l'homme n'est pas tant un être doué de sociabilité qu'un être qui nedevient un homme que s'il vit avec les autres dans une Cité.

L'homme ne devient un homme que par cetteappartenance à une cité : on ne naît pas homme en tant que tel, on le devient en vivant dans un foyer, sousl'autorité des lois et avec la conscience d'appartenir à une lignée précise.

L'homme n'est pas seulement sociable, ilne devient homme qu'en société.

Qu'est-ce qui autorise cette lecture? Qu'Aristote parle d'hommes qui ne vivent pasen cité comme d'êtres qui ne sont pas des hommes, mais ou des êtres violents, dont la nature est la violence oudes êtres surhumains, des dieux.

Ces êtres, qui sont des membres de l'espèce humaine, ne sont pas devenus deshommes, ne sont pas des hommes accomplis parce qu'ils ne vivent pas en cité.

Dit autrement : ils sont des hommes,. »

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