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Pour qui l'homme est-il « une corde tendue entre la bête et le surhumain » ?

Publié le 22/02/2012

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« La volonté de puissance, volonté forte et ascendante, par laquelle chaque corps a de quoi se former comme«devenir en tant qu'invention, vouloir, négation de soi, acte de se surmonter soi-même», se mue en sonaffaiblissement qui lie de façon décadente et les forts et les faibles, saisis par le désir non-créatif qui se construitfantomatiquement un monde de valeurs dont la vie est exclue, alors que : le monde apparent, c'est un monde vu selon des valeurs, ordonné, choisi d'après des valeurs, donc à un point devue utilitaire, dans l'intérêt de la conservation et de l'augmentation de puissance d'une certaine espèce animale. C'est ce pragmatisme vital qui fait toute la différence entre la volonté de puissance, comme morale aristocratique (celle des forts qui surmontent désir et danger) et, pourrait-on dire, la volonté d'impuissance comme morale duressentiment du faible qui se venge de la vie, ou du fort qui se laisse appâter par le désir ou apitoyer par faiblesse. Croyez-moi! Le secret pour récolter la plus grande fécondité, la plus grande jouissance de l'existence, consiste àvivre dangereusement ! Le droit des autres est une concession faite par notre sentiment de puissance au sentiment de puissance de cesautres.

Si notre puissance se montre profondément ébranlée et brisée, nos droits cessent : par contre, si noussommes devenus beaucoup plus puissants, les droits que nous avions reconnus aux autres jusque là cessentd'exister pour nous. Et il en est de même de l'Etat comme de l'individu, mutatis mutandis : La démocratie moderne est la forme historique de la décadence de l'Etat. L'Etat, c'est le plus froid de tous les monstres froids : il ment froidement et voici le mensonge qui rampe de sabouche : «Moi, l'Etat, je suis le Peuple». Que Nietzsche, dans sa présentation expérimentale et utopique du Surhumain, ne s'adresse pas à l'homme du platbonheur, mais à l'homme capable de se surmonter, d'être toujours au-delà de lui-même en des actes dont lagrandeur, la force et la passion seraient dignes d'un« éternel retour», il n'est peut-être manière plus exacte de lacomprendre que dans ces deux aphorismes d'un nietzschéisme cinglant : Si la foi ne rendait pas heureux, il n'y aurait pas de foi : combien peu de valeur elle doit donc avoir. Nous éclatons de rire rien qu'à voir «l'homme et le monde» placés l'un à côté de Vautre, et séparés par la sublime prétention du petit mot «et». Que cette volonté de puissance puisse être mal comprise, les exemples ne manquent pas, qu'elle ne soit pas sans«danger» pour qui tente la vivre, l'exemple de la vie de Nietzsche le confirmerait plutôt, qu'elle soit tragique etenivrante, dionysiaque et pourtant apollinienne aussi, c'est ce qui en fait, entre autres, l'opposé exact du savoirtotal hégélien : un gai savoir qui toujours se surmonte jusqu'à l'amour du destin (amor fati). De son œuvre, citons au moins les titres principaux : La naissance de la tragédie (1872) Humain, trop humain (1878) Le gai savoir (1881-1882) Ainsi parlait Zarathoustra(1884) Le crépuscule des idoles ou Comment philosopher à coups de marteau (1888) et son œuvre posthume : La volonté de puissance. Comme ces étudiants qui n'ayant pas assez de temps pour étudier tout sacrifient, au petit bonheur-la chance, telleou telle partie de leurs cours, nous aussi, mais pour d'autres raisons, connues du lecteur, nous ferons l'impasse surde pourtant aussi considérables penseurs que Stuart-Mill, Spencer et Schopenhauer. A tout le moins voilà leurs noms cités ici : coups de chapeau à ces oncles que nous n'avons pas invités, faute deplace.. »

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