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Pourquoi échangeons-nous ?

Publié le 14/01/2005

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On voit ici qu'il ne suffit plus de dire que les hommes échangent entre eux : les échanges sont marqués par des positions de domination ou d'infériorité, par des visées stratégiques ou des revendications de justice. La pratique des échanges devient alors un domaine dont le lien avec les besoins réels n'est plus direct. II. Une pratique sociale. Dérivés d'une fonction économique mais informés par la culture, les échanges ont alors, plus ou moins explicitement, une fonction sociale primordiale. * La reconnaissance des consciences. Pourquoi échangeons-nous? En partie pour manifester une reconnaissance mutuelle. Nous n'échangeons qu'avec d'autres hommes; dans les sociétés à castes, on n'échange qu'avec un individu de même caste, de même rang. L'échange est la marque tangible de la réciprocité, le contraire donc de l'agression.

« une fonction sociale primordiale. • La reconnaissance des consciences. Pourquoi échangeons-nous? En partie pour manifester une reconnaissance mutuelle.

Nous n'échangeons qu'avecd'autres hommes; dans les sociétés à castes, on n'échange qu'avec un individu de même caste, de même rang.L'échange est la marque tangible de la réciprocité, le contraire donc de l'agression. • Sociabilité et rivalité. Et pourtant l'échange peut être un substitut de l'agression.

Les sociologues se sont très tôt intéressés à la pratiqueindienne du « potlatch » ou guerre des dons : les rivaux se font des cadeaux de plus en plus importants jusqu'à ceque l'un des deux ne puisse plus surenchérir; il a alors perdu la face. • L'échangeable et l'inaliénable. Le cycle des échanges permet également de hiérarchiser les possessions il y a les biens que l'on échangecouramment ou qui sont même en propriété collective, il y a ceux qu'on n'échange que de façon exceptionnelle etavec une valeur symbolique forte; il y a ceux enfin qui sont strictement inaliénables. III.

Identité et altérité. On voit donc que nous échangeons à la fois pour vivre et pour manifester une certaine identité.

C'est pourquoil'évolution très rapide des modalités et de l'échelle des échanges depuis quelques décennies fait de la question unenjeu polémique important : que doit-on privilégier entre la puissance économique et l'identité sociale? • Libre-échange ou protectionnisme? Le débat n'est pas nouveau et aboutit depuis toujours à une alternance de mouvements d'expansion ou de repliautarcique.

Les échanges doivent-ils être ouverts sur l'extérieur ou fonctionner en circuit fermé? • Mondialisation et identité. L'actualité récente montre bien les risques liés à l'absence de cloisonnement dans les échanges : les problèmessanitaires ou économiques s'exportent autant que les produits eux-mêmes; la rançon de la nouveauté est ladisparition de produits traditionnels qui symbolisaient une certaine identité ...

Le développement des échangessuscite souvent des peurs et des crispations identitaires. • Les risques de l'autarcie. S'il est certain que la dérégulation systématique des échanges entraîne de lourds problèmes, il faut cependant bienréfléchir aux risques de l'autarcie complète : notre identité se construit toujours par l'intégration d'apportsextérieurs, dans une relation vivante qui est une relation d'échanges.

Une identité ne peut se construire par la pureabsorption passive d'éléments extérieurs, mais en se coupant de tout rapport d'échange elle se voue à la sclérose. Conclusion. La réponse à la question « Pourquoi échangeons-nous ?» est donc plurielle et doit le demeurer afin que lesdifférentes composantes puissent s'équilibrer mutuellement.

Comprendre la raison d'être des échanges dans uneseule perspective à laquelle toutes les autres seraient subordonnées, que ce soit celle du profit économique, de lapuissance politique ou de l'identité nationale, ne peut que nuire à la qualité des échanges.. »

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