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Pourquoi l'exil est-il si cruel ?

Publié le 16/05/2012

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Et pourtant nous ne nous éloignons du village natal que pour aller habiter une ville voisine, tout au moins une cité française, où nous appellent notre devoir ou nos intérêts : la satisfaction du devoir accompli et des services rendus, comme l'espoir de faire notre fortune, peuvent ranimer notre courage et nous rendre la séparation moins pénible: ce n'est pas là l'exil...

« 23i RECUEIL Développement.

Pourquoi l'exil est-il si cruel? Pourquoi la.

patrie est-elle si chère? Pourquoi ne pouvons-nous quitter sans déchirements le village où nous sommes nés, la maison paternelle et le clos qui l'entoure, l'église où nous avons prié, le ,ci· metière où dorment nos aïeux, les champs et les bois que, enfants, nous avons parcourus tant de fois? C'est que nos parents sont là, nos parents qui sont nos meil­ leurs amis, notre ancien maître, nos camarades d'en­ fance, les vieux serviteurs de notre famille, tout ce que nous avons aimé, hommes et choses, toutes nos affec­ tions, tous nos souvenirs! Et pourtant nous ne nous éloignons du village natal que pour aller habiter une ville voisine, tout au moins une cité française, où nous appellent notre devoir ou nos intérêts : la satisfaction du devoir accompli et des services rendus, comme l'espoir de faire notre fortune, peuvent ranimer notre courage et nous rendre la sépa­ ration moins pénible: ce n'est pas là l'exil.

Car c'est toujours une terre française que nous fou­ lons aux pieds; ce sont toujours les accents de la langue maternelle qui frappent nos oreilles; ce sont les mêmes mœurs: au milieu des Français, un Français n'est ja­ mais complètement étranger, les mêmes sentiments fai­ sant battre à l'unisson les cœurs de tous les habitants d'un même pays.

Certes, Je paysan alsacien qui aban­ donne la riche vallée du Rhin pour échapper au joug allemand, pour rester Français, consomme un lourd sa­ crifice, et cependant ce sacrifice n'est pas si crùel que celui que l'on impose à l'exilé.

Oui, il est encore plus à plaindre celui qui est obligé. »

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