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Pourquoi l'homme peut-il parfois désirer l'inconscience ?

Publié le 15/07/2010

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La thèse de Socrate « Nul n'est méchant volontairement « explicite clairement l'idée selon laquelle l'action ne peut aller à l'encontre du savoir. L'homme ne choisit jamais consciemment le mal. Quand il le fait, c'est qu'il est inconscient (=ignorant) des conséquences de ses actes. L'homme de la caverne qui choisit les ombres pense faire le bien.   - Cependant, choisir délibérément d'agir par inconscience peut être l'indice que l'on cherche à remplir un vide. Telle est la définition qu' Aristote du plaisir : remplir un vide. Or la course effrénée aux plaisirs traduit, d'une part, l'absence de raison, de maîtrise de soi. Ce sont les passions qui gouvernent, comme l'écrit Rousseau.  Nous sommes dans le cas de l?inconscience au sens d?absence de conscience de soi. D'autre part, ce choix délibéré traduit la crainte de la mort.

 

L’inconscience est un état d’esprit qui se caractérise par une absence de jugement, de conscience de soi, d’ignorance. Désirer l’inconscience reviendrait à désirer ne pas savoir ce qu’on fait. Or désirer est synonyme de souhaiter, d’aspirer à.

Peut-on aspirer consciemment à agir sans conscience ?

La question soulève un double paradoxe : la conscience choisit consciemment d’agir inconsciemment. Ce qui impliquerait que l’inconscience est consciente de son inconscience et que la raison assume ce choix qui a une portée morale certaine : choisir de fuir devant la responsabilité. Ou encore choisir de ne pas avoir à choisir. Or comme le dit Sartre, ne pas choisir, cela relève déjà d’un choix.

 

« Il existe bien des stratégies de fuite dans l'inconscience.

On peut chercher à oublier une vie malheureuse dansl'alcool, le jeu, ou toute forme d'étourdissement.

Le désir de l'inconscience est la porte de sortie commune, pour quiéprouve son existence dans un malaise profond et ressent un moment une propension à la fuir. Cependant, que fuit-on exactement ? Toutes les motivations qui poussent à l'inconscience se valent-elles ?.

C'estune chose que de prendre une drogue pour se donner une euphorie qui vous fait oublier la conscience du réel, maisc'est est une autre que de s'en aller dormir le soir ; et pourtant ce sont deux formes d'inconscience.

Elles nerépondent pas aux mêmes raisons. Pourquoi l'homme peut-il donc parfois désirer l'inconscience ? Faut-il voir dans ce désir une faiblesse psychologique,ou un besoin naturel ? En quel sens est-ce une caractéristique humaine ? Cette question implique aussi de vérifier sic'est exactement l'inconscience qui est désirée ou si ce n'est pas autre chose qui est en jeu au travers del'inconscience. Mais tout d'abord, dans la question posée, que devons-nous entendre par " i inconscience "? Il y a plusieurs formesd'inconscience.

1° On peut appeler inconscience naturelle, ce besoin que chaque être humain satisfait dans lesommeil profond et dans le rêve.

Le sommeil profond, ou sommeil sans rêve, est un état d'inconscience dans un sensparticulier : il est torpeur, mutisme, ignorance du monde extérieur, réclusion en soi-même, mais aussi paix sereinedue à l'absence de tout conflit entre le moi et le monde.

Nous pourrions déjà repérer ici ce qui peut-être attirantdans cette aspect de inconscience : cette délivrance vis à vis des soucis et des peines, des tiraillements de l'étatde veille, un état de bonheur paisible.

C'est déjà une tentation qui peut expliquer que parfois certains ressentent lebesoin de faire une cure de sommeil dans une période de dépression grave.

Même si évidemment cela ne résout rien,dormir, c'est se débarrasser du monde, se débarrasser de autres et aussi de soi-même.

Dans le sommeil, il n'y a plusde conscience de rien, l'ego lui-même a disparu.

Ce qui est étrange, c'est qu'en plus cette disparition du moi soitplutôt bien vécue.

Nous disons " j'ai bien dormi ", " j'étais bien dans le sommeil ", comme si cette mort de l'ego dansl'inconscience donnait un réel bonheur. L'état de rêve, présente une autre aspect de l'inconscience naturelle, la possibilité de laisser la pensée à elle-mêmedans l'imaginaire.

Le rêveur est bien inconscient au sens où on l'entend couramment, il a perdu les repères, lesinterdits, le sens du respect d'autrui.

Il peut jouir de ses fantasmes hors des limites de l'état de veille.

C'est unetentation offerte au désir que la satisfaction dans l'imaginaire.

Chacun peut trouver dans le rêve une revanchecontre la vie.

Dans le rêve, on peut-être la plus belle, la plus désirable, le plus fort, le meilleur, le plus riche ou leplus envié.

Nul doute que si on fabriquait une pilule pour rêver 24 heures sur 24, ceux qui souffrent seprécipiteraient pour fuir la grisaille, la tristesse de la vie ordinaire, pour fuir une forme corporelle que l'on déteste,une condition sociale désastreuse, la dureté et la médiocrité de la vie.

La publicité le sait bien, elle qui pousseconstamment les gens à rêver, comme le dit une agence de voyage " rêvez, nous ferons le reste ".

La propension àfuir dans le rêve est facile à exploiter commercialement, il suffit de faire croire que l'on vend le rêve et l'on fait baverd'envie tous ceux qui souffrent de frustrations sans nombre et qui n'aspirent qu'à cela.

" Ailleurs c'est toujours mieuxqu'ici " pense en elle-même cette vie qui n'arrive pas à vivre et qui souffre d'elle-même. On peut appeler inconscience morale le comportement de celui qui semble aveugle aux interdits, qui perd le sens durespect de l'autre, de ses responsabilités, des limites à ne pas franchir, des conséquences d'une action, pourcommettre un acte qu'il regrettera la plupart du temps ensuite, " un acte d'inconscience ".

c'est par exemple legeste négligeant d'une fille qui en riant jette dans le fourré son mégot de cigarette allumé, alors que l'été adesséché toute végétation.

Ce geste fat " comme ça ", " sans en avoir l'air ", indique que l'on se moque éperdumentdes conséquences, de la possibilité d'incendie.

L'aveuglement typique de l'inconscience va ici avec l'étourdissementque l'on se donne à " s'amuser " avec d'autres.

Il y a ainsi des choses que l'on ne ferait pas tout seul, mais que parentraînement on fera dans l'a gaieté collective : par pure inconscience.

Cela veut dire qu'il n'y a pas exactement demauvaises intentions, sinon ce ne serait plus de l'inconscience, mais une sorte de fuite en avant dans une impulsion.On est à un moment comme aveuglé, on agit de manière écervelée, on ne se rend pas compte de ce que l'on fait. En criminologie, il faudra alors distinguer le meurtre prémédité (répondant à un projet, une intention), du meurtre dûà une perte de conscience momentané (sans projet sur la durée).

Ce qui montre à quel point l'homme est un êtredangereux, non seulement en vertu de sa liberté il peut commettre le mal intentionnellement, mais il peut aussi "faire mal ", par inconscience.

Inversement, quand nous sommes vigilants, nous gardons un sens de l'interdit et deslimites à ne pas franchir.

Nous avons devant autrui une certaine retenue, le sens du respect, nous ne perdons pas. »

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