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Pourquoi les hommes éprouvent-ils le besoin de commémorer leur passé ?

Publié le 07/01/2004

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Toute commémoration a pour but de revivre un instant historique et décisif dans l’histoire d’un pays. La commémoration à parfois des airs de fête, d’autres signalent des moments plus sombres de l’histoire d’un pays, elle rend hommages aux morts et aux combattants. A première vue ces commémorations se justifie par le besoin que l’homme éprouve de se souvenir à ce qui le relie à son passé, dans sa volonté de rendre hommage à ce qu’il juge être ses racines. Mais ces commémorations peuvent être aussi instrumentalisées à des fins politiques, et la commémoration peut devenir une cérémonie forcée, une marque d’obéissance à un pouvoir. Y a t- il un réel besoin de commémorer le passé ou n’est-ce qu’un instrument politique ?

« doit donc retrouver cette dimension du passé et sa valeur cultuelle.

Walter Benjamin souhaitera regagner ce rapportpoétique au passé et redonner à la matière son aspect magique.

Aussi, le passé ne peut se retrouver que dansl'objet vieilli, qui a subi les épreuves du temps.

Les objets du passé sont l'occasion de la redécouverte d'un passémémoriel.

Ce passé à dimension existentielle doit se perpétuer d'une manière quasi-corporelle dans l'homme.

C'esttoute une époque que l'on peut rejoindre à travers l'objet.

Par exemple, la fameuse madeleine de Proust porte enelle toute l'enfance de l'écrivain, c'est un souvenir involontaire qui vient présentifier le passé pour contrecarrer letemps du vieillissement. 2) Un besoin de commémorer le passé pour forger la nation. Les rites ou pratiques marquent, en liaison avec les mythes, l'unité et l'identité de la formation ethnico-nationale,sa supériorité ou son refus de la supériorité des autres.

Ils définissent, proclament et inculquent un système devaleurs qui structure moralement le groupe, appelle au dévouement en sa faveur.

Ainsi en est-il des fêtes religieuseset des sacrifices communs au dieu ethnarque, des commémorations d'événements réels ou imaginaires qui auraientmarqué la fondation et la vie du groupe, des prières et jeûnes publics, des pèlerinages nationaux.

Il ne s'agit passeulement de rites publics, mais aussi de rites privés qui marquent l'appartenance de l'individu au groupe.

Lacirconcision israélite en est le type le plus achevé, mais il faut tenir compte aussi des divers rites de passage où lacollectivité intervient (ainsi les funérailles nationales).

Aussi, la commémoration du passé, de certains faits parrapport à d'autres constitue le fond des valeurs nationales.

La commémoration de l'armistice, de la libération, de laprise de la Bastille, sont l'occasion de rassembler les individus autour de la commémoration de faits jugés fondateursde la nation.

Il y a aussi un risque d'instrumentalisation, d'utilisation politique de faits passé pour justifier unecertaine politique.

Chaque nouveau régime impose de nouvelles commémorations.

Les fêtes de l'Ancien Régime nesont pas celle de la République. 3) La tradition comme perpétuation permanent du passé. L'acte de transmettre et l'acte d'inventer constituent deux opérations spécifiquement humaines, car aucune espèceanimale n'est capable d'adapter la continuité de ses acquis expérimentaux anciens à la discontinuité de sesdécouvertes, de ses inventions et de leurs expériences nouvelles.

C'est pourquoi la tradition ne se borne point à laconservation des éléments d'une culture, c'est-à-dire à leur maintien dans le même état.

Une invention qui ne seraitpas transmise devrait être sans cesse réinventée.

Inversement, en l'absence de toute invention, les traditions del'âge paléolithique seraient encore les nôtres et nos cultures n'auraient jamais pu apparaître ni s'édifier.

À sacapacité passive de conservation toute tradition ajoute ainsi sa capacité active d'intégration d'existants nouveauxpar leur adaptation à des existants antérieurs.

L'invention et la découverte, d'ailleurs, ne se rapportent pasnécessairement à un équipement matériel ni à des réalités visibles.

La découverte de la valeur morale et spirituellede la liberté, par exemple, a exercé sur nos cultures une influence aussi profonde que l'invention du feu sur lespremières communautés humaines.

Historiquement, l'idée de l'immortalité individuelle et ses conséquences ontproduit des transformations culturelles et sociales plus importantes que l'invention de la roue.

Le préhistoriencontemporain V.

G.

Childe a montré que la notion d'« équipement spirituel » joue un rôle déterminant dans l'évolutionde l'humanité.

« Les sociétés, dit-il, ont à réagir autant à leur milieu spirituel qu'à leur milieu matériel, et c'estpourquoi elles se sont donné un équipement spirituel sans se borner à un matériel d'armes et d'outils.

» Aussi, lepassé, la tradition, la commémoration ne cessent d'évoluer.

La commémoration du passé ne doit pas être stérile.Cette commémoration doit être fructueuse pour l'action et ne doit pas se résumer à une admiration d'antiquairecomme le souligne dans ses Secondes considérations inactuelles .

L'homme doit trouver dans son passé, l'inspiration pour bien agir dans le présent. Conclusion. Il faut comprendre que la commémoration est besoin naturel.

Mais il ne doit pas prendre toute la place au risque defaire sombre l'homme dans la nostalgie, la mélancolie.

Revenir sur son propre passé et sur le passé de sa Nation oucommunauté est sain et peut être positif pour donner un nouvel élan à l'action.

Mais cette commémoration du passéa toujours la possibilité d'être instrumentalisée, utilisée par des régimes politiques peu scrupuleux.

Cettecommémoration ne peut être que de façades, purement politique et intéressée.

Ce qui ne doit faire passer pourréactionnaire et nationaliste toute commémoration du passé.. »

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