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pourquoi le piment pique ?

Publié le 23/01/2013

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INTRODUCTION : Nous avons tous vécu ce moment désagréable après avoir mangé un piment. Cette impression de brûlure qui s'étend dans votre bouche, jusqu'à en devenir insoutenable. Mais d'où vient cette sensation de brûlure ? En est-ce vraiment une ? Qui est le responsable ? Et dans notre corps, que se passe-t-il lorsque l'on en mange un ? C'est à toutes ces questions que nous avons voulu répondre dans notre T.P.E. Nous avons résumé toutes ces questions en une : « Pourquoi le piment « brûle « ? «. Pour ce faire, nous nous intéresserons tout d'abord au piment en lui même, son histoire, ses différentes espèces ainsi que ses vertus. Dans un second temps, nous aborderons la molécule responsable du pouvoir piquant du piment ainsi que l'expérience que nous avons réalisé et pour finir, nous expliquerons le fonctionnement nerveux et plus particulièrement le système des récepteurs de la capsaïcine et des synapses. PARTIE 1 : o L'origine du piment Avant de commencer toute étude sur le piment et son pouvoir piquant, intéressons nous d'abord à l'histoire de cette petite baie piquante. Tout d'abord, le piment serait originaire de la Bolivie en Amérique Latine ainsi que ses régions avoisinantes. Il s'est rapidement étendu à toute l'Amérique centrale et le Mexique grâce à l'action des oiseaux qui ne ressentent pas son effet piquant, que l'on étudiera par la suite. Il aurait été découvert par Christophe Colomb en 1492 lorsque ce dernier s'embarqua dans un de ses voyages avec l'espoir de trouver une route vers les îles aux épices, il recherchait une source de poivre noir, le Piper nigrum. Christophe Colomb est en fait responsable de la confusion entre le piment et le poivre, qui persiste encore de nos jours, car non seulement il se trompa sur sa destination première et il fit l'erreur de supposer que l'épice employée dans la cuisine locale était le poivre noir. On attribue à Christophe Colomb l'introduction des piments en Europe où il en rapporta « de toutes les sortes et de toutes les couleurs « à son retour en 1493. o Les différentes familles de piment Les piments, les poivrons ainsi que les tomates, les pommes de terre, les aubergines, le tabac (industriel) et les pétunias composent la famille des solanacées. On compte plus de deux cents variété de piments, toutes membres de la famille des solanacées. Les différentes espèces de piments se reconnaissent par la forme de leur fleur. Il existe cinq espèces de piments, différenciées par leur fleurs : -Capsicum Annuum : C'est la plus cultivée comme le piment d'espelette et le poivron. -Capsicum Baccatum : Ce sont les plantes les plus grandes. -Capsicum Chinense : Cette variété voit pousser les piments les plus forts. -Capsicum Frutescens : Très peu cultivée cette espèce comporte néanmoins le célèbre «Tabasco«. -Capsicum Pubescens : Cette variété se reconnaît par ses fleurs violettes très délicates. o Les vertus du piment Outre l'effet piquant des piments, ces derniers présentent de nombreuses vertus. En effet, ces derniers réduiraient le taux de cholestérol tout en diminuant le risque de développer un diabète. On a remarqué que le taux de décès d'un maladie du coeur est deux fois moins importante dans les pays comme le Mexique que dans un pays comme la France. Ce phénomène est dû au fait qu'il mange beaucoup de piments, ce qui réduit le taux de graisse dans le sang. Le piment contient aussi du bêta-carotène, de l'acide folique et du potassium. Il stimule l'appétit et améliore la circulation sanguine, mais pris en excès, il peut irriter l'estomac. Le piment sert aussi de décongestionnant puissant capable de déboucher les sinus. De plus les piments sont une source de vitamines, ils contiennent:- des vitamines A qui facilitent le métabolisme, la fixation, ainsi que l'assimilation des acides aminés et des protéines. - des vitamine E qui freinent les phénomènes d'oxydation avec les antioxydants qui ont pour rôle de neutraliser les radicaux libres, endommageant des composants cellulaires comme les protéines, les lipides ou l'ADN pour réduire leur nocivité. - des vitamine C : Chaque fois que notre organisme est affaibli et exposé au agents pathogènes, nous avons besoin de vitamine C pour soutenir notre système immunitaire qui agit à travers les globules blancs. Le piment est particulièrement riche en acide ascorbique ( renforce les parois des capillaires dans la circulation veineuse périphérique) : cent grammes de produit sec contiennent cent vingt milligrammes de vitamine C.- des vitamine K : C'est une vitamine reconnue pour son pouvoir coagulant dans le sang et de son action cicatrisante. PARTIE 2 : o La capsaïcine, c'est quoi ? Mordre dans un piment et ressentir une sensation de brûlure est un phénomène tout à fait normal. La responsable ? La capsaïcine. C'est la molécule qui cause l'effet piquant du piment. C'est un composant actif du piment. La capsaïcine est un irritant de l'épithélium des cellules des mammifères, elle produit une sensation de brûlure dans la bouche. Du point de vue biologique, ce composé permet à la plante qui le produit d'être moins exposée à la prédation, en effet les piments sont piquants car las capsaïcinoïdes permettent d'éliminer leurs prédateurs naturels. En étudiant des plants sauvages de piments, des chercheurs ont montré que les capsicum « se pimentaient « en fonction de la densité de leurs ennemis : quand les insectes sont nombreux, les plantes sont plus souvent pimentées, et quand les attaques de champignons se multiplient, ils sont encore plus piquants ! Au contraire, sans nuisible, les piments sont doux. La molécule est classée parmi les métabolites secondaires. Les métabolites secondaires sont spécifiques aux plantes, bactéries et champignons. Un métabolite secondaire est une molécule qui, par exclusion, n'appartient pas au métabolisme primaire. Ce dernier est indispensable à la nutrition, il assure la croissance, le développement d'un organisme. Les métabolites primaires rassemblent les acides aminés, les lipides, les sucres ou les acides nucléiques, par exemple. Formule topologique de la capsaïcine o L'echelle de Scoville : Il existe une échelle permettant de mesurer la force des piments et donc leur teneur en capsaïcine. Cette échelle a été inventée en 1912 par le pharmacologue Wilbur Scoville. Cet outils permettant de comparer l'intensité de brûlure que provoque les différents piments à été établie à partir d'une expérience qui consistait à préparer une solution de piments frais écrasés mélangés avec de l'eau sucrée. On faisait ensuite tester cette préparation à un groupe de personne et tant que ces dernières ressentaient encore un effet piquant, Scoville continuait à augmenter la dilution en eau sucrée. Lorsque aucun effet piquant se faisait ressentir, la solution était terminée. La valeur de la dernière dilution servait de mesure à la force du piment. Par exemple, un piment doux, ne contenant pas de capsaïcine, avait un degré de zéro, ce qui signifie aucune sensation de brûlure détectable même sans dilution. À l'opposé, pour les piments les plus forts, un taux de 300 000, signifiait que leur extrait devait être dilué 300000 fois avant que la capsaïcine ne devienne indétectable. Un des points faibles du test de Scoville était l'imprécision de ses résultats. En effet, la subjectivité humaine ne la rendait pas fiable : un homme ayant une consommation de piment régulière a une sensibilité plus faible. Un piment peut être considéré comme très fort par une personne peu habituée au piment et sembler doux à une personne en consommant fréquemment. C'est pourquoi on utilise aujourd'hui la chromatographie en phase liquide pour mesurer le taux de capsaïcine d'une variété de piment. Ce type de chromatographie repose sur la séparation de composés entraînés par un liquide (phase mobile) à travers un solide (phase stationnaire) qui est placé dans un tube. o Notre expérience Préambule Au préalable nous voulions isoler le composé chimique responsable des sensations de brûlures causées par le piment : la capsaïcine ! Pour cela nous avons décidé de réaliser une expérience en 4 étapes, celles ci consistaient à extraire, filtrer, décanter et distiller. Mais nous n'avons pas pu dépasser la phase de filtration nous avons donc choisi de nous rediriger vers une chromatographie pour comparer notre filtrat et une bombe lacrymogène aussi appelée gaz poivre. SOMMAIRE A - Extraction B - Filtration C - Chromatographie 1/ Explication 2/ Réalisation 3/ Exploitation D - Conclusion A - Extraction o Liste du matériel utilisé : -Un cutter -Des piments -Un erlenmeyer -Un mortier et un pilon -De l'éthanol -Un agitateur magnétique -Une spatule Tout d'abord il faut savoir que la capsaïcine, la molécules qu'on cherche à isoler, est présente dans l'intégralité du piment. On en trouve donc dans la chair, la peau mais aussi dans les graines. De plus, nous avons décidé de réaliser cette extraction avec des piments secs, cela nous a permis d'avoir à la fin de l'expérience un broyat très concentré en capsaïcine, en effet si les piments avaient été plus hydratés notre broyat aurait été beaucoup trop dense et donc moins concentré en capsaïcine. On commence donc par découper les piments en lamelles avec le cutter, on les met dans le mortier et on broie les piments en ajoutant un peu d'éthanol au fur et à mesure. On ajoute de l'éthanol et non un autre liquide car la capsaïcine est extrêmement soluble avec l'éthanol, c'est donc avec cette substance qu'on obtiendra une concentration maximale en capsaïcine. On transvase ensuite notre broyat à l'intérieur d'un erlenmeyer équipé d'un agitateur magnétique. On laisse mélanger le broyat pendant 15 minutes afin qu'un maximum de capsaïcine se dissout dans l'éthanol, puis on laisse reposer pendant deux semaines pour les mêmes raisons. L'extraction est terminée. B - Filtration o Liste du matériel utilisé : -Un büchner -Une fiole à vide -Un papier filtre -Une trompe à eau -Notre broyât de piment et d'éthanol Après avoir récupérer le broyât ayant macéré lors des vacances de noël. On filtre le broyât pour ne garder que le liquide riche en capsaïcine et en éthanol, pour cela on utilise un büchner et une fiole à vide, reliés à une trompe à eau pour accélérer le processus de filtration. Nous obtenons donc un filtrat sans impuretés riche en capsaïcine. C - Chromatographie 1/ Explication Tout d'abord la chromatographie est une technique utilisée pour comparer deux mélanges d'espèces chimiques. Celle que nous avons utilisée s'appelle la « chromatographie sur couche mince «. Il s'agit de comparer deux ou plusieurs mélanges chimiques liquides pour mettre en évidence leurs similitudes. On trace un trait, nommé la « ligne de dépôt «, à 1cm du bas de la plaque, appelée « chromatogramme «. On y fait des marques que l'on légende, suffisamment espacées pour que les produits n'entrent pas en contact. On fait ensuite le dépôt des produits à l'aide d'un capillaire sur leurs marques correspondantes. Après, on procède à ce que l'on appelle « l'élution «. On met la plaque (en la tenant par deux doigts ou au moyen d'une pince) dans une cuve qui contient de « l'éluant «, c'est à dire un solvant qui par sa progression sur le chromatogramme entrainera les échantillons et séparera les différentes espèces de celles-ci. Attention, le niveau de l'éluant dans la cuve ne doit pas dépasser la ligne de dépôt. On couvre ensuite la cuve avec un couvercle et on laisse diffuser jusqu'à ce que le solvant atteigne le « front de l'éluant « c'est à dire environ 1cm avant le haut du chromatogramme. Nous avons donc réaliser une chromatographie en comparant notre solution de capsaïcine et d'éthanol avec de la bombe lacrymogène. Notre but étant d'essayer de prouver la présence de capsaïcine dans notre solution. C'est pourquoi nous avons choisi d'utiliser la bombe lacrymogène car celle ci contient une très forte concentration de capsaïcine (dans une fourchette de 2,000,000 à 5,300,000 sur l'échelle de Scoville). Nous avons donc dû trouver un éluant adapté pour ces deux substances, pour cela nous avons utilisé 3 éluants mis à notre disposition dans l'établissement : une solution de propan-2-ol et d'eau, une solution contenant 50% d'éther de pétrole et 50% de cyclohexane, et une solution contenant 90% d'éther diéthylique et 10% d'acétone. Pour faciliter la compréhension nous allons nommé la solution de propan-2-ol et d'eau : l'éluant A, la solution d'éther de pétrole et de cyclohexane : l'éluant B et la solution d'éther diéthylique et d'acétone : l'éluant C. 2/ Réalisation Après avoir suivi ce protocole, nous avons remarqué que la chromatographie réalisée avec l'éluant A n'était pas utilisable car la capsaïcine n'est pas soluble dans l'eau or comme nous l'avons précisé un éluant doit être soluble avec les échantillons testés, aucune comparaison n'était donc possible. Contrairement à l'éluant A, les éluants B et C ont permis de comparer les deux échantillons mais pas à l'oeil nu, en effet nous avons eu besoin d'utiliser une technique de révélation pour pouvoir distinguer les différentes « tâches « des espèces de chaque échantillon. On appelle « technique de révélation « un procédé chimique ou physique permettant de mettre en évidence les espèces des échantillons testés. Nous avons d'abord essayer la révélation aux rayons UV mais cela n'a rien donné. Puis nous avons tenter la révélation au permanganate de potassium, cette fois cela a permis de distinguer clairement des similitudes entre notre filtrat et la bombe lacrymogène. 3/ Exploitation Les deux chromatogrammes obtenus lors de la première élution n'étaient pas vraiment exploitable comme on peut le voir. Les tâches ne sont pas assez dissociées. Mais on perçois quand même des similitudes entre les deux échantillons, par exemple sur le chromatogramme utilisé avec l'éluant B on observe bien deux tâches distinctes pour notre solution mais pour la solution de bombe lacrymogène les espèces sont confondues, une tâche se prolonge le long du chromatogramme. En revanche avec l'éluant C on a deux tâches moins visibles mais qui ont l'air de correspondre avec les tâches de la solution de bombe lacrymogène qui cette fois sont plus dissociables. On peut supposer que les dépôts étaient trop important pour le solution de bombe lacrymogène et pas assez pour notre solution. Nous avons donc réalisé une deuxième chromatographie avec les éluants B et C en dosant mieux les dépôts sur le chromatogramme. Ces deux chromatogrammes obtenus en réitérant notre expérience avec les éluants B et C permettent de mieux discerner les différentes espèces de nos échantillons. Les cercles mettent en valeur les tâches situées au même niveau. On peut voir que sur les deux chromatogrammes une espèce semble récurrente, il s'agit des premières tâches entourées sur chaque chromatogramme. o Liste du matériel utilisé : -Solution de bombe lacrymogène -Une pince -Notre solution -Des lunettes (cf bombe lacrymogène) -Des capillaires -Permanganate de potassium -5 chromatogrammes -Des gants -3 cuves -Une lampe UV -éluants A, B et C D - Conclusion Avec cette expérience nous voulions montrer les similitudes entre une solution à base de piments broyés et d'éthanol et le liquide présent dans une bombe lacrymogène. Puisque notre expérience était totalement expérimentale on ne peut rien affirmer sur les résultats obtenus, cependant nous pouvons émettre des hypothèses. On peut supposer que les tâches récurrentes sur les chromatogrammes, puisqu'elles sont à la même hauteur pour les deux échantillons, sont la même espèce et donc la capsaïcine. Néanmoins il nous est impossible de confirmer cette hypothèse bien qu'elle soit plausible. PARTIE 3 : Dans cette troisième partie, nous allons aborder ce qu'il se passe au niveau du fonctionnement nerveux. Nous aborderons dans un premier temps le fonctionnement du récepteur appartenant à la famille des canaux ioniques lorsque qu'une molécule de capsaïcine vient à se fixer sur celui-ce. Puis, dans un second temps, le parcours qu'effectue le message nerveux et pour finir, le fonctionnement d'une synapse. o Loupe au niveau des récepteurs Le message nerveux nociceptif (fonction défensive, d'alarme. C'est l'ensemble des phénomènes permettant l'intégration au niveau du système nerveux central d'un stimulus douloureux via l'activation des nocicepteurs (récepteurs à la douleur) cutanés, musculaires et articulaires.) est conduit jusqu'à la moelle épinière où il va être intégré. Ce message nerveux permet l'excitation des neurones qui va transmettre ce message aux neurones situé dans le cerveau grâce à des fibres nerveuses nociceptives, composées de dendrite et d'axone. Dans ce premier point nous allons nous intéresser aux canaux ioniques et voir comment ces-derniers parviennent à conduire le message de la capsaïcine. Le canal ionique Lorsque la capsaïcine entre en contact avec les cellules sensitives des épithéliums, la molécule peut générer un potentiel d'action au niveau des fibres nerveuses du type C, fibre nerveuse transportant lentement le message nerveux. Les fibres nerveuses lentes sont plus petites en diamètre et n'ont pas de myéline, le message nerveux à du mal à passer. La myéline sert à isoler et à protéger les fibres nerveuses, comme le fait le plastique autour des fils électriques. Pour faire apparaître à elle seule un message nerveux, elle aura besoin d'un intermédiaire qui transformera une message chimique (molécule) en un message électrique. C'est le phénomène de transduction. La capsaïcine fait partie de la famille des vanilloïdes, famille de composés irritants d'origine végétale. Tous les membres de cette famille stimule le même récepteur : TRPV1 qui appartient à la famille des canaux ioniques TRP composé de sept sous-famille : - les TRPC1-7 ( canonique)- les TRPV1-6 ( vanilloïde)- les TRPM1-8 (mélastatine) - les TRPP1-3 (polycystine) - les TRPML (mucolipine)- les TRPN (nompC) qui n'existent pas chez les mammifères Les canaux TRP contiennent plus de 50 canaux laissant passer les cations. Ils ont pour but de faire intégrer à l'organisme les informations issues de l'environnement extérieur. Ces canaux sont présents dans une grande variété de type cellulaire, chez l'homme, il se situent sous la peau, la bouche, les muscles et les reins. Les canaux ioniques TRPV1 qui nous concernant sont capables de détecter les variations de température, ce qui en fait un élément clé dans la détection de la douleur. Les TRPV1 sont localisés au niveau de l'extrémité périphérique des neurones sensitifs de petit diamètre. Ils sont situés au niveau de l'enveloppe cutanée, des muqueuses et dans certaines régions du système nerveux central. Chacun des récepteurs thermosensibles réagit à un intervalle de température spécifique, le TRPV1 est celui qui agit lorsque les températures sont supérieures à 44°C. Lorsque le TRPV1 est soumis à une stimulation, ici la capsaïcine, le récepteur est activé, ce qui provoque une ouverture du canal cation. L'extérieur de la membrane plasmique chargé positivement et l'intérieur négativement s'inverse lors dès l'entrée par le canal ionique des ions Ca++ et Na+. Présents en grande quantité dans le cytoplasme de la fibre nerveuse, ils engendrent une dépolarisation suffisamment efficace pour créer un potentiel d'action et donc un message nerveux nociceptif. Schéma de la dépolarisation Le potentiel d'action est divisé en trois phases : - la dépolarisation : la membrane de vient de plus en plus chargée en cations. Sa tension passe de 70 mV à 0 mV et peut atteindre jusqu'à 35mV maximum. - la repolarisation : les cations ressortent de la membrane, la valeur de la tension revient à la valeur initiale : -70 mV. - l'hyperpolarisation : les cations sortent en massent de la membrane, ce qui la rend encore plus chargée négativement. Ce mécanisme dure environ 3 ms. Les différentes phases du potentiel d'action o Le circuit du message nerveux Une fois que le message nerveux nociceptif est crée par le potentiel d'action, il effectue un circuit. Ce dernier est porté par trois types de neurones successifs. (schéma représenté sur une pancarte lors de l'exposé du jour de l'examen) Le message nerveux passe dans l'ordre par : - Le neurone nociceptif périphérique : il s'étend de la muqueuse à la moelle épinière, faite de substance grise. Son prolongement constitue les fibres nerveuses de type C, c'est une fibre qui n'est pas myélinisée et qui rend donc la conduction de message nerveux beaucoup plus lente. La douleur n'est donc pas perçue immédiatement. Son corps cellulaire est situé dans le ganglion rachidien. - Le neurone nociceptif médullaire : il s'étend de la moelle épinière jusqu'au noyau gris central ou le thalamus. - Le neurone cérébral : il s'étend du thalamus jusqu'au cortex cérébral, lieu de perception consciente de la douleur. Chacun de ces neurones est constitué d'une dendrite, d'un corps cellulaire contenant le noyau et enfin d'un axone. Le long de ce circuit on observe deux synapses neuroniques ou relais synaptiques. Le premier se trouve dans la moelle épinière et le second dans le thalamus. Dès lors, un problème apparaît, le message de nature électrique ne peut franchir directement cet espace synaptique. o Le fonctionnement d'une synapses Les synapses constituent les zones de jonction entre deux neurones et permettent la transmission d'une information de l'un à l'autre. Dans une synapse chimique, l'extrémité de l'axone du neurone pré-synaptique contient des vésicules synaptiques remplies de neurotransmetteurs excitateur de la douleur ou substance P. L'arrivée d'un potentiel d'action provoque la migration des vésicules synaptiques et leur fusion avec la membrane du neurone. A l'arrivée d'un message nerveux, les vésicules synaptiques se déplacent vers la membrane. Cette fusion permet la libération de la substance P dans l'espace synaptique. Ces molécules vont ensuite se fixer sur les récepteurs membranaires spécifiques de la cellule post-synaptique, ce qui déclenche chez cette dernière la genèse (naissance) d'un nouveau message nerveux permettant la propagation de la douleur. Transmission du message nerveux au niveau d'une synapse Nous venons donc de voir que la synapse permet de laisser passer le message nerveux nociceptif vers le cerveau et ainsi de continuer la propagation de la douleur. Cependant il existe un mécanisme permettant d'atténuer ou de supprimer cette douleur. Le mode d'action des enképhalines Nous allons étudier un système anti-douleur naturel. Les enképhalines (catégorie de neurotransmetteurs libérés par des neurones lors d'une sensation douloureuse trop intense) interviennent dans le fonctionnement normal du message nerveux, et notamment dans les mécanismes de suppressions ou atténuation de la douleur. Ce sont des opioïdes (anti-douleur naturel). Les enképhalines sont des neurotransmetteurs sécrétés par des interneurones situés dans la substance grise de la moelle épinière. Ces interneurones sont en contact direct (par une synapse) avec les neurones nociceptifs de la moelle épinière. Les enképhalines se fixent sur les récepteurs spécifiques aux opioïdes de la membrane post-synaptique situés sur le neurone nociceptif post-synaptique. Le résultat de cette fixation est de bloquer (ou atténuer) la transmission du message nociceptif vers le cerveau et donc de la sensation douloureuse. Inhibition post-synaptique Ainsi, la synapse est inhibitrice et l'enképhaline est un neurotransmetteur inhibiteur. Il existe une autre hypothèse en ce qui concerne le mode d'action des enképhalines. Il se pourrait que l'inhibition soit de type présynaptique. En effet, les interneurones synthétisent et libèrent des enképhalines dans les synapses établies entre les interneurones et l'extrémité des axones des neurones nociceptifs périphériques . Les enképhalines se fixeraient sur des récepteurs spécifiques et le résultats de cette fixation est de bloquer ou diminuer la libération de la substance P et ainsi d'empêcher ou diminuer la transmission du messages nociceptif. Conclusion Suite à ces recherches sur le piment, nous pouvons dire que c'est principalement à cause de la capsaïcine que le piment « brûle «. En effet celle-ci va se fixer sur les récepteurs de chaleurs de la peau et le message nerveux va transmettre un message de chaleur au cerveau qui va le traduire en sensation de brûlure alors que la température n'augmente pas. C'est pour cela qu'on a l'impression que le piment brûle lorsqu'on mange un piment. Mais attention, boire un verre d'eau n'atténuera pas la « brûlure «, en effet la capsaïcine est hydrophobes, c'est à dire qu'elle n'est pas soluble dans l'eau donc même après avoir bu un verre d'eau la capsaïcine restera. Petite astuce, la capsaïcine est liposoluble, c'est à dire qu'elle est soluble dans le gras, c'est pourquoi le lait, le beurre ou les crèmes glacées sont efficaces pour soulager la sensation de brûlure. Lexique - Solanacées : ou Solanaceae, est une famille de plantes vivant des les régions tempérées à tropicales comme les pommes de terre, les aubergines, les tomates, les piments ou encore les poivrons. - bêta-carotène : forme la plus commune du carotène, c'est un pigment de couleur orange - acide-folique : vitamine hydrosoluble également appelée vitamine M. - potassium : élément chimique, de symbole K, c'est un métal alcalin mou, d'aspect blanc. métallique - sinus : poche ou cavité entourant un organe ou un tissu. - capsaïcine : molécule responsable du pouvoir piquant du piment. - épithélium : tissus composé de cellules jointives. - broyat : produit obtenu après broyage - éthanol : liquide de la famille des alcools incolore, miscible à l'eau en toutes proportions. - chromatographie : procédé visant a comparer plusieurs mélanges d'espèces chimiques. - canal ionique : protéine membranaire qui permet le passage à grande vitesse d'un ou plusieurs ions. - myéline : substance constituée principalement de lipides et sert à isoler et à protéger les fibres nerveuses. - synapse : espace d'environ 20 nm assurant la connexion entre deux neurones ou un neurone et une autre cellule. - nociceptif : fonction défensive, d'alarme. C'est l'ensemble des phénomènes permettant l'intégration au niveau du système nerveux central d'un stimulus douloureux via l'activation des nocicepteurs (récepteurs à la douleur) cutanés, musculaires et articulaires. - dendrite : porte d'entrée des neurones. - axone : porte de sortie des neurones. - potentiel d'action : dépolarisation transitoire, locale et brève de la membrane plasmique des neurones. - transduction : processus par lequel un message passe de chimique à électrique. - substance grise : partie des tissus du système nerveux central composé des corps des neurones et de de la moelle épinière. - substance blanche : partie des tissus du système nerveux central qui contient les axones. - thalamus : partie profonde du cerveau. - cortex cérébral : siège des fonctions neurologiques élaborées comme l'intelligence, la sensibilité... - vésicules synaptiques : petits compartiments des terminaux présynaptiques des neurones, stockant des neurotransmetteurs - neurotransmetteur : composés chimiques libérés par les neurones agissant sur les neurone postsynaptique.

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