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POURQUOI REFUSE-T-ON LA CONSCIENCE SUJET A L'ANIMAL ?

Publié le 14/03/2004

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conscience
.L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature ; mais c'est un roseau pensant. Il ne faut pas que l'univers entier s'arme pour l'écraser : une vapeur, une goutte d'eau, suffit pour le tuer. Mais, quand l'univers l'écraserait, l'homme serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu'il sait qu'il meurt, et l'avantage que l'univers a sur lui, l'univers n'en sait rien.Toute notre dignité consiste donc en la pensée. C'est de là qu'il nous faut relever et non de l'espace et de la durée, que nous ne saurions remplir. Travaillons donc à bien penser : voilà le principe de la morale. » (Pascal, « Le roseau pensant » dans Pensées.)  L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible des roseaux, mais c'est un roseau pensant. (Pensées) On retrouve dans cette phrase le thème pascalien de la misère de l'homme, faible comme un roseau parce que mortel, et de la grandeur de l'homme parce qu'il dispose de la raison.
conscience

« pensant » dans Pensées.) • « Le moi n'est pas maître dans sapropre maison » écrit Freud en 1917.

Lamise en évidence d'une activité souterraine indépendante de la conscience,remet en jeu la définition de l'homme comme sujet entièrement libre.

Et l'onpeut se poser la question : l'inconscient, animalité ou humanité ?Alain écrit : « Le freudisme, si fameux, est un art d'inventer en chaquehomme un animal redoutable.

» N'oublions pas cependant que c'est un êtreconscient qui prend conscience de cet inconscient.• La conscience a peut-être suivi une évolution et l'animal peut alors s'éleverà la conscience : seul l'être vivant a une conscience.

L'animal est bien unvivant.

Bergson pense que la conscience est coextensive à la vie.

Il y a unehiérarchie des êtres (cf.

Leibniz) et l'animal, doué de sentiments et demémoire, possède un certain degré de conscience.

N'oublions pas quel'homme parfois perd conscience (évanouissement, rêve, amnésie).• L'homme est donc à la fois conscience et inconscient, maître de lui etsoumis à ses pulsions.

Le refus d'une conscience à l'animal ne dépend-il pasalors de la conception du monde que nous avons ? III.

Importance philosophique de la conception humaine de l'animalité • L'animal est un des aspects de l'humain : seule l'enveloppe extérieurechange.

Nous trouvons cette conception chez les peuples qui possèdent des totems.

L'homme, associé à son totem, est son totem.

Par exemple, le roi est un homme qui a pour totem lapanthère.

Il est à la fois et homme et panthère.• Pour les philosophies indiennes, l'homme et l'animal participent de la même essence.

Dieu est en tout, la nature estdieu.• Par contre, les religions monothéistes séparent radicalement l'homme de l'animal.

L'homme est fait à l'image deDieu et ainsi il est « maître et possesseur de la nature » (Descartes).L'animal, la nature sont là pour lui.

C'est pourquoi Descartes considère les animaux uniquement comme desmécanismes : théorie des animaux-machines (5e partie du Discours de la méthode). La cinquième partie du "Discours de la Méthode" expose la physique cartésienne, forme résumée du Traité du monde; c'est une déduction rationnelle des principales lois de la nature à partir d'un chaos initial fictif.

« Démontrant leseffets par les causes » (V), il s'appuie sur le principe mécaniste d'une nature explicable par figure et mouvement, etfait ainsi l'économie du recours à la notion d'âme (il développe l'exemple de ses travaux sur les fonctionscardiaques).

C'est particulièrement dans l'étude du vivant qu'un tel geste se trouve mis en relief.

De là, le modèle dela machine ou de l'automate pour penser le corps animal et ses divers mouvements, l'image technique ayant pourvocation de souligner ici l'approche mécaniste du monde naturel.

Mais, là où l'animal peut s'y réduire complètement(car il est tout matière), on doit reconnaître en l'homme, et en l'homme seulement, une composition de deuxsubstances : machine jusqu'à un certain point (le corps), ce qui le caractérise en propre reste l'exercice de lapensée qui, elle, est immatérielle.

Parler avec à propos est le signe extérieur d'une telle spécificité. La biologie, chapitre de la physique (Descartes).Descartes, préoccupé de physique et, en particulier, de mécanique (= étude de l'enchaînement des causes, qui sedit en grec : mékanè), a considéré curieusement que les animaux sont des machines (théorie de l'animal-machine).

«C'est la nature qui agit en eux, selon la disposition de leurs organes; ainsi qu'on voit qu'un horloge (— une horloge),qui n'est composé que de roues et de ressorts, peut compter les heures, et mesurer le temps, plus justement quenous avec toute notre prudence » (Discours de la Méthode, 1637). Le problème de l'union de l'âme et du corps. a) La hiérarchie des âmes selon Aristote.

Aristote distinguait, dans son Traité de l'Ame :• L'âme végétative, principe de la nutrition et de la croissance des plantes;• L'âme sensitive, principe de la sensation et de la locomotion chez les animaux;• l'âme rationnelle (ou dianoétique), qui — chez l'homme — couronne les deux précédentes. b) Chose qui pense ou matière brute.

Descartes rejette absolument ces distinctions.

« Il n'y a en nous, écrit-il,qu'une seule âme, et cette âme n'a en soi aucune diversité de parties : la même qui est sensitive est raisonnable, ettous ses appétits sont des volontés » (Traité des Passions, art.

47; 1649).

Ceci implique que les animaux, qui nepensent pas, ne connaissent ni le plaisir ni la douleur. c) L'insoluble question de l'union de l'âme et du corps.• Le corps de l'homme aussi est donc en tous points comparable à une machine (un médecin du XVIIIe s.

écriramême un ouvrage intitulé : L'Homme-machine, 1748).

L'homme-machine dérive de l'animal-machine de Descartesmais La Mettrie entend pousser le mécanisme cartésien jusqu'au maximum de ses conséquences logiques: tout ceque la métaphysique cartésienne attribuait à l'âme (pensées, ides innées) peut être expliqué matériellement.

Touten l'homme n'est que mécanisme et il revient à la science d'en rendre compte.• Comment expliquer alors l'union vécue de la « substance étendue » (= la matière) du corps et de la « substancepensante » (= l'âme) ? Descartes localise bizarrement dans la glande pinéale (petite glande située au-dessus du. »

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