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Le pouvoir des fables

Publié le 30/01/2011

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La fable est un genre ancien qui existe depuis l’antiquité grecque, La Fontaine le renouvelle au XVII Siècle. « Le pouvoir des Fables » est un apologue original dans la mesure ou le moraliste ne l’intéresse pas pour une fois, directement aux animaux ou aux hommes mais au gêne lui-même. C’est ainsi que ce texte nous propose une fable qui en contient une autre, l’occasion pour le moraliste de faire un véritable éloge du genre. Nous analyserons tout d’abord la construction du texte puis nous étudierons comment cet emboîtement de récits valorise l’apologue plaisant aux dépends des discours sérieux. 

 

La mise en scène de la fable, d’un point de vue narratif, le discours et l’apologue deviennent les personnages de la fable vers 29 « par l’apologue réveillée. » La Fontaine retrace une anecdote se déroulant à Athènes, le récit est encré dans la Grèce antique comme nous le montre les vers suivant: « République » vers 4; « serres » Vers 16; « Les grecs » Vers 26; « Philippe » Vers 27. L’orateur dont il est question est Démade, c’est un argument d’autorité parce que son histoire est connu. C’est de la narration, ce texte est un récit. Le discours et l’apologue nous montres une situation de crise parce que la patrie est en danger, il faut donc convaincre le peuple. Il y a un conflit militaire, conflit intérieur c’est-à-dire un conflit de bien et de mal comme: « Le choix de venir ou de ne pas venir» . C’est un dilemme et il va entraîner des péripéties… S’il y a une crise il y a un conflit, donc c’est une narration. La situation de parole dans ce texte est une anecdote rapporter par un orateur désigné aussi comme arrangeur de manière péjorative. Il s’adresse au peuple pour le conduire à Agile . Nous avons donc une histoire de prise de parole, comme en témoigne les champs lexicaux de la parole: « parla fortement » vers 5; « tonna » vers 9; « cria tout d’une voix » vers 21; «  fit parler les morts » vers 9. Il montre une gradation, une parole forte tyrannique. La parole est mise en scène au vers 16 et 17  il y a un recourt au style direct, donc La Fontaine actualise le débat. Au vers 32 «  nous sommes tous à Athéne en ce point, et moi-même, » il s’inclut dans le discourt et devient expressif. Ces arguments révèlent la vivacité du texte du discourt et réveille le lecteur. En utilisant le présent de narration.  

Dans la fable que nous allons étudier, « Le Pouvoir des Fables », La Fontaine parvient à intégrer deux fables dans une, afin de mieux dénoncer la légèreté parfois inconsciente des êtres humains. Il y en a qui pensent que la fable n’est pas noble, ce sont les détracteurs de La Fontaine , ceux qui pensent que la rhétorique est mieux que la fable, et utilisent les mots suivants: « les comptes d’enfants »; « si peau d’âne m’était conté »; « l’animal aux têtes frivoles »… cette mise en Abîme permet de débattre des arguments en faveur et défaveur de la fable. 

 

 

Ce récit s’organise en deux temps, un discourt sérieux mais vain, et un apologue futile mais efficace, se qui fait la supériorité de la persuasion sur la conviction. L’orateur parle et veut montrer que la patrie est en danger en faisant un discourt sérieux: « il parle fortement sur le commun salut » vers 5, mais c’est a la foi dévalorisant pour lui, parce que personne ne l’écoute: « on ne l’écoutait pas » vers 9. Il emploie des champs lexicaux de la violence pour expliquer ce que l’orateur a de l’art tyrannique.  vers 4 « forcer »; vers 5 « fortement »; vers 6 « tonna »; vers 7 « violentes »; vers 15 « harangueur ». Il y a un argument

d’autorité , une technique de rhétorique c’est-à-dire une prosopopée « il fit parler les morts » vers 9. Les morts sont respectés, tout à coup les morts parlent comme s’ils sortaient du ciel. Le public ne peut pas être trompé par cette langue de bois car ils sont habitués.  L’orateur va changer sa stratégie de discourt, abandonne l’art de convaincre, et raconte une fable. Il change de « tour » (changer de tour = changer de  manière), de manière implicite. L’orateur emprunte les même éléments traditionnels de l’apologue en mettant en scène des animaux « l’anguille » qui représente l’eau, « l’hirondelle » qui représente l’air et a recourt à la divinité avec la déesse « Cérès ». Le récit est mis en scène par un voyage. Il s’adresse au lecteur sous forme de question au style direct, ou sous forme d’une interpellation « que fit-elle? » vers 21.Il y a une ponctuation expressive pour capter le lecteur, des enjambements pour accélérer le récit, des phrases courtes « un trait de fable en eut l’horreur » et des verbes d’actions « courut »; « nageant »; « volant ». La morale est complexe, et les reproches de l‘orateur ont un humour qui se dégage venant de l’antithèse avec  le public. Il emploie de l’ironie pour montrer par cette fable la naïveté du peuple. Il met les citoyens au bord du suspense par l’utilisation du pronom « vous » vers 27. Il emploie aussi le style indirect libre:  « quoi … » . L’orateur fait parler la déesse à travers lui, se qui donne un poids et une certaine force sur le peuple, pour montrer que le peuple ne tient pas compte du péril qui le menace. Mai aussi le style libre dans le discourt direct est employé comme « que … » qui est une interrogation ironique et pleine de reproches. Puis il emploie aussi des vers cours: « se donne » vers 30; « un fleuve » vers 18; « entière » vers 30 qui représente l’unanimité c’est-à-dire tous les gens, les juxtapositions nerveuses et efficaces ainsi que l’utilisation du présent de narration. La confidence personnelle apparaît sous forme conviviale: « nous » vers 23, mais aussi par l’utilisation du « Moi » vers 32. Il y a une revendication du plaisir du conte, et il généralise un vieux monde. L’utilisation du mot « enfants » vers 24, 37, 14 apparaît trois fois dans le texte et représente une revendication du plaisir, c’est-à-dire qu’il prend les hommes tels qu’ils sont.

 

C’est ainsi que ce texte nous propose une fable qui en contient une autre, l’occasion pour le moraliste de faire un véritable éloge du genre. 

 

 

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