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LE POUVOIR SE MESURE-T-IL AU SAVOIR ?

Publié le 22/03/2004

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Mersenne, je croirais n'y rien savoir, si je ne savais que dire comment les choses peuvent être, sans démontrer qu'elles ne peuvent être autrement ». Cette connaissance des rapports nécessaires, caractéristique de l'authentique savoir, n'est pas impliquée dans le pouvoir, tant s'en faut : à en croire J. Rostand, « à proportion que la science élargit son pouvoir, elle se tient moins assurée de son savoir ». Que si nous passons du pouvoir sur les choses au pouvoir sur les hommes et sur nous-mêmes, la réalité d'un pouvoir qui ne doit rien à un véritable savoir est plus indiscutable encore : il est une autorité naturelle et un don du commandement, une sorte de sens psychologique joint à l'art de se faire agréer, qui ne doivent rien à ce qu'on apprend dans les cours et dans les livres. On ne peut donc pas dire que tout pouvoir est conditionné par un savoir. B. Inversement, il y a diverses sortes de savoir qui ne procurent pas eux-mêmes de pouvoir. C'est le cas du savoir des spécialistes des langues mortes et plus généralement des philologues ou de ceux qui possèdent des connaissances littéraires fort étendues. L'histoire peut bien servir à l'action politique mais l'historien lui-même ne tire pas des résultats de ses recherches un pouvoir particulier. Les mathématiques, données, non sans raison, comme le type même du savoir, sont bien devenues l'instrument universel des sciences qui augmentent le pouvoir de l'homme ; mais, prises en elles-mêmes, elles ne procurent pas un pouvoir particulier à celui qui consacre sa vie à les étudier.

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