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Un pouvoir peut-il s'exercer sans chercher à se justifier ?

Publié le 01/03/2009

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Un pouvoir peut-il s'exercer sans chercher à se justifier ?

 

Analyse du sujet

·         Éléments de définition

-         Pouvoir = Avoir la faculté, le droit et le moyen de faire quelque chose. En ce sens et dans cette perspective, il y a autorité.

-         Justification = Justifier, c'est rendre légitime. Il s'agit alors de trouver des raisons valables, justes et légitime de rendre compte, d'expliquer, quelque chose. Un exercice justifié est un exercice juste et légitime. Se justifier, c'est rendre raison de son existence et de ce qu'on fait.

·         Angles d'analyse

-         Dans une République démocratique il est claire que les nombreuses conférences de presse, communiqués officiels, allocutions présidentielles et autres sont là pour expliquer, et donc a fortiori pour justifier l'exercice légitime d'un pouvoir (celui d'un Président élu au suffrage universel). Pourtant, tous les pouvoirs n'ont pas cette transparence et cette clarté en ce qui concerne ses actions politiques.

-         En effet, le pouvoir, qu’il soit politique, intellectuel ou physique revient à l’exercice d’une certaine forme de domination. En ce sens, il ne semble pas dépendre de l’idée de justification, et peut tout à fait s’exercer sans chercher à se légitimer. Pourtant, cette légitimation n’est-elle pas indispensable dans la mesure où elle seule peut garantir la pérennité d’un tel pouvoir, et par là le rendre acceptable ?

-         C'est donc bien la nature du pouvoir qui est ici mis à la question. Car si l'exercice du pouvoir ne tire sa légitimité que de lui-même, alors qu'est-ce qui nous garantit les possibles dérives tyranniques d'un pouvoir (et probable dans le cas où la justification ne serait pas intrinsèquement lié à tout exercice du pouvoir) ?

-         Il s'agit donc d'étudier les rapports entre exercice du pouvoir, en ce qu'il a de factuel, et un éventuelle nécessité d'auto-analyse de sa propre légitimité, justification. C'est donc, en d'autres termes, la nature, l'essence même du pouvoir en tant qu'exercice qui est ici en jeu, et avec lui les différentes formes légitimes d'exercice du pouvoir. Si en réalité l'exercice du pouvoir peut tout à fait s'effectuer sans justification, sans compte rendu, alors qu'est-ce qui le distingue de la simple force. Le pouvoir tire-t-il sa légitimité de lui-même, du simple fait de son exercice ?

Problématique

            Si de fait certains pouvoirs ne se justifient pas, ne s'auto-légitiment pas, est-ce, en droit, légitime? En réalité, ce qu'il s'agit de se demander ici c'est si la possibilité de fait d'exercer un pouvoir sans le justifier s'accorde avec la possibilité de droit : en droit, un pouvoir, s'il veut lui-même garantir sa pérennité et sa légitimité, peut-il se passer de toute justification quant à ses propres actions? 

 

 

I- L'exercice du pouvoir peut de fait se faire sans justification

 

II- Mais, en droit, cette recherche constante de légitimation est intrinsèquement lié à tout pouvoir

III- Une justification comme signe d'un pouvoir légitime et source de dynamisme sociale et politique : la condition d'un progrès politique et social

 

 

« moment de l'élection, au moment du suffrage universel, que le gouvernement élus acquiertlégitimité pour la durée de son mandat.

À partir du moment où il entre en exercice, et en tant qu'ilest le garant élu, la voix du peuple, il est tout à fait légitime.

Son exercice s'inaugure par unelégitimation suprême, celle que lui confie le peuple, mais après cela, il ne semble pas nécessairepour ce gouvernement de justifier ses actions (objet auparavant d'une délibération et d'uneélection). - Il semble donc, de fait, qu'exercice politique et recherche de justification (et donc de légitimité) entretiennent des rapports non pas de nécessité mais de contingences. II- Mais, en droit, cette recherche constante de légitimation est intrinsèquement lié à tout pouvoir - Pourtant, cette liaison purement contingente entre exercice du pouvoir et recherche de justification a pour conséquence de réduire, d'identifier le pouvoir à la force.

Or, il semble tout àfait illégitime de procédé à une telle identification.

Car sinon, qu'est-ce qui différencie encorel'exercice démocratique du pouvoir et l'exercice tyrannique par exemple? - En réalité, il faut, à ce niveau de l'analyse, distinguer le fait et le droit.

Si de fait, un pouvoir politique semble pouvoir se passer de justification, il n'en va pas de même en ce qui concerne dedroit. - C'est précisément parce qu'un pouvoir recherche nécessairement à se justifier et à justifier ses actions qu'il est un pouvoir légitime et non pas une simple domination physique (très précaired'ailleurs). - En effet, c'est cette recherche permanente de justification (par l'exercice du pouvoir lui- même) qui lui garantit sa pérennité.

Le pouvoir politique qui utilise la seule force commejustification est très précaire : sa force dure aussi longtemps qu'il apparaît le plus fort.

Mais, iln'est pas rarement qu'un plus pouvoir plus fort cherche à écraser le second et s'établisse.

Rien nel'en empêche puisque la seule justification de celui-ci repose justement sur la force et ladomination physique.

C'est ce que Rousseau dans le Contrat Social dénonçait d'ailleurs. - Sur le plan du droit, le lien qui doit unir exercice du pouvoir (qui doit se distinguer de la seule force) etrecherche d'auto-justification est un lien de nécessité, ildoit être irréductible.

C'est par la recherche de justification(qu'il exerce lui-même sur lui-même) que le pouvoir devientproprement pouvoir et non pas simple force.

C'est par cetterecherche que la simple force se mue en pouvoir politiquelégitime. - En tant que garant de la volonté générale, seule souveraine, le pouvoir politique, pour durer, et plusprofondément encore pour être légitime, doit justifier sesactions auprès de la volonté générale dont il tire tout sonpouvoir et dont il doit dépendre entièrement.

Il semble donctout à fait nécessaire qu'un pouvoir communique sur sesactions et ses décisions, explique ce qu'il fait et pourquoi ille fait. - On comprend alors que la nécessité de droit (qui doit être, de manière asymptotique, de fait) pour un pouvoir enexercice de se justifier lui-même apparaît comme lacondition d'un débat social et politique fécond et doncmoteur de progrès. III- Une justification comme signe d'un pouvoir légitime et source de dynamisme sociale et politique : lacondition d'un progrès politique et social - En réalité, la nécessité qui lie, en droit, recherche de justification et exercice du pouvoir, semble avoir de répercussion conséquentes dans les faits.

En réalité, cette recherche dejustification de et par le pouvoir en exercice constitue la condition de possibilité du toutdynamisme et de toute progression sociale et politique.. »

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