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le pouvoir de la rue

Publié le 17/02/2013

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Dossier d'ECJS : Le pouvoir de la rue : utopie ou réalité ? Amandine NOMINE, Annabelle ABDUL, Claire ROBINET, Nelly DIDELOT 1ère L1 Document 1 : Constitution 1946 Préambule : 1. Au lendemain de la victoire remportée par les peuples libres sur les régimes qui ont tenté d'asservir et de dégrader la personne humaine, le peuple français proclame à nouveau que tout être humain, sans distinction de race, de religion ni de croyance, possède des droits inaliénables et sacrés. Il réaffirme solennellement les droits et libertés de l'homme et du citoyen consacrés par la Déclaration des droits de 1789 et les principes fondamentaux reconnus par les lois de la République. 2. Il proclame, en outre, comme particulièrement nécessaires à notre temps, les principes politiques, économiques et sociaux ci-après : 3. La loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l'homme. 4. Tout homme persécuté en raison de son action en faveur de la liberté a droit d'asile sur les territoires de la République. 5. Chacun a le devoir de travailler et le droit d'obtenir un emploi. Nul ne peut être lésé, dans son travail ou son emploi, en raison de ses origines, de ses opinions ou de ses croyances. 6. Tout homme peut défendre ses droits et ses intérêts par l'action syndicale et adhérer au syndicat de son choix. 7. Le droit de grève s'exerce dans le cadre des lois qui le réglementent. 8. Tout travailleur participe, par l'intermédiaire de ses délégués, à la détermination collective des conditions de travail ainsi qu'à la gestion des entreprises. 9. Tout bien, toute entreprise, dont l'exploitation a ou acquiert les caractères d'un service public national ou d'un monopole de fait, doit devenir la propriété de la collectivité. 10. La Nation assure à l'individu et à la famille les conditions nécessaires à leur développement. 11. Elle garantit à tous, notamment à l'enfant, à la mère et aux vieux travailleurs, la protection de la santé, la sécurité matérielle, le repos et les loisirs. Tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique, se trouve dans l'incapacité de travailler a le droit d'obtenir de la collectivité des moyens convenables d'existence. 12. La Nation proclame la solidarité et l'égalité de tous les Français devant les charges qui résultent des calamités nationales. 13. La Nation garantit l'égal accès de l'enfant et de l'adulte à l'instruction, à la formation professionnelle et à la culture. L'organisation de l'enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l'Etat. 14. La République française, fidèle à ses traditions, se conforme aux règles du droit public international. Elle n'entreprendra aucune guerre dans des vues de conquête et n'emploiera jamais ses forces contre la liberté d'aucun peuple. 15. Sous réserve de réciprocité, la France consent aux limitations de souveraineté nécessaires à l'organisation et à la défense de la paix. 16. La France forme avec les peuples d'outre-mer une Union fondée sur l'égalité des droits et des devoirs, sans distinction de race ni de religion. 17. L'Union française est composée de nations et de peuples qui mettent en commun ou coordonnent leurs ressources et leurs efforts pour développer leurs civilisations respectives, accroître leur bien-être et assurer leur sécurité. 18. Fidèle à sa mission traditionnelle, la France entend conduire les peuples dont elle a pris la charge à la liberté de s'administrer eux-mêmes et de gérer démocratiquement leurs propres affaires ; écartant tout système de colonisation fondé sur l'arbitraire, elle garantit à tous l'égal accès aux fonctions publiques et l'exercice individuel ou collectif des droits et libertés proclamés ou confirmés ci-dessus. Document 2 : La mobilisation des jeunes C'est l'un des enjeux de la journée: le nombre de jeunes dans les cortèges. Jusque là, leur présence était plutôt discrète, mais les premières manifestations proprement lycéennes, la semaine dernière, pourraient changer la donne. Selon l'Union nationale lycéenne, 15.000 d'entre eux sont descendus dans la rue jeudi et vendredi. Dans les universités, la participation aux assemblées générales a augmenté un peu partout. Le gouvernement craint l'entrée de la jeunesse dans la mobilisation, et a tenté ces derniers jours tantôt d'amadouer les jeunes, tantôt de les décrédibiliser, invoquant «l'irresponsabilité« de ceux qui appellent à manifester, à l'image de François Fillon ce midi (12/10). Comme il l'avait déjà dit, vendredi dernier, traitant d'«irresponsables« ceux qui «invitent les lycéens« à défiler, le conseiller social de l'Elysée, Raymond Soubie appelle, sans rougir, les lycéens et les étudiants à défendre une réforme «d'abord faite pour eux« dans un entretien au site challenges.fr. Ils ne sont pas très nombreux ce mardi matin dans l'amphi de la fac Paris VII, tout près de la bibliothèque François Mitterrand, à Paris. Une soixantaine tout au plus. «C'est clair qu'on n'est qu'au début de la mobilisation des étudiants, va falloir continuer à distribuer des tracts à l'entrée des amphis... Mais faut être réaliste, on n'est pas encore en mesure de bloquer la fac. Ya encore du travail«, développe un étudiant devant l'AG. Quentin, du mouvement des jeunes socialistes, rappelle la priorité du jour: passer du soutien passif à une vraie mobilisation des jeunes. Il s'enflamme: «C'est quand même extraordinaire. Avec cette réforme, encore une fois, le gouvernement sucre nos droits à la retraite sur notre dos et il a le culot de dire que c'est pour notre bien.« Comment mobiliser? Au tableau, un étudiant écrit avec application, à côté de la colonne revendications, les «perspectives du mouvement«. Lues dans le désordre: faire un petit discours en début de chaque TD pour convaincre les autres qu'il faut se bouger et que les autres facs sont mobilisées, organiser une nouvelle AG dès demain, aller manifester devant le Sénat jeudi midi, etc. «Surtout, surtout, il faut qu'on reste tous ensemble à la manif cet après-midi, c'est hyper important«, s'accordent certains. L'organisation du mouvement, trois semaines tout juste après la rentrée, n'est pas encore calée. Parmi la trentaine de lycées parisiens -sur un total de 102- mobilisés ce mardi (12/10), il y a le lycée Voltaire, dans le 20e arrondissement parisien. Après un blocus à demi-échoué le 23 septembre, un groupe d'élèves retente le coup. «On est beaucoup plus nombreux que la dernière fois«, se réjouit Clémence, élève en seconde et déléguée UNL, le premier syndicat lycéen. La veille, réunis en assemblée générale, ils ont voté à main levée pour le blocage reconductible de leur établissement, à 90 voix contre 30. Dès 7h, une quarantaine de lycéens parcourent les rues aux alentours pour en ramener poubelles et barrières. Une demi-heure plus tard, les lycéens déboulent devant les hautes portes de l'entrée principale, pour y amasser leurs provisions. Le piquet installé, les lycéens entonnent quelques slogans. «Sarko, t'es foutu, la jeunesse est dans la rue«, menacent-ils. Si certains avouent ne pas se sentir touchés directement, ils affirment leur désaccord devant une réforme absurde: «Les jeunes, on ne les met pas au travail et on veut que les vieux y restent«, résume Selma, en première. «La réforme des retraites, c'est juste l'élément déclencheur. Celle du lycée est tout aussi pourrie«, défend Etienne. Après le blocage, les lycéens font route vers le cortège. Quant à tenir le piquet jusqu'à samedi, nouvelle journée de mobilisation, «c'est possible, dans certains endroits, indique Quentin Delorme, du bureau national de l'UNL, venu soutenir les troupes voltairiennes. Ca dépendra de la mobilisation globale, et s'il y a beaucoup de jeunes dans les cortèges«. Le collectif «la retraite, une affaire de jeunes!« doit également tenir se réunir ce mardi soir, pour discuter des suites du mouvement. Selon le ministère de l'Education, quelque 350 lycées étaient touchés par des actions de blocages ou de barrages filtrants, ce mardi (400 selon l'UNL). « Les lycéens étaient peu présent dans les premières manifs parce que c'est difficile de se mobiliser en pleine rentrée, mais là, ça s'organise. Les jeunes comprennent que c'est maintenant qu'il faut se bouger. A court terme, pour avoir un emploi avant 30 ans, et à long terme pour avoir une retraite décente«, plaide Juliane Charton, trésorière de l'Union nationale lycéenne (UNL). Quentin Delourme, l'un des secrétaires nationaux de l'UNL, indique que certains de ces mouvements sont à l'initiative de son organisation. «Pour d'autres, c'est plus spontané«, dit-il. Le jeune militant ne se dit pas surpris pour autant: «Depuis le 7 septembre, nous essayons d'amplifier la mobilisation, en appelant à tracter, à organiser des assemblées générales. Il semble qu'ont ait gagné la bataille de la mobilisation«, analyse-t-il. Il rappelle également que, la semaine dernière, quelques manifestations avaient déjà eu lieu. La journée d'aujourd'hui reste la plus forte. «C'est la première fois que les lycéens sortent, sur la revendication des retraites, sans qu'il y ait d'appel au niveau des salariés«, souligne Quentin Delourme, qui espère que la journée «permettra aux lycéens de prendre conscience qu'il se passe quelque chose, pour venir grossir les cortèges le 12 octobre«. D'ici là, le syndicat lycéen annonce des tractages lundi dans les lycées et appelle à des assemblées générales mardi, qui pourraient déboucher localement sur des blocages des lycées. «L'objectif, affirme Quentin Delourme, c'est d'être là le 12, et après si besoin«. De son côté, la FCPE, la première fédération de parents d'élèves, appelle dans un communiqué «les parents qui le peuvent« à «encadrer les cortèges lycéens dans les manifestations«, afin d'éviter «d'éventuels affrontements avec les forces de l'ordre ou des casseurs«. Cela étant dit, la FCPE «ne peut accepter que le mouvement social en cours soit prétexte pour le gouvernement à une nouvelle stigmatisation des jeunes et de leurs parents prétendument "irresponsables"«. «La démocratie s'apprend aussi à l'Ecole. Les établissements scolaires doivent faire respecter les droits d'expression et de réunion des lycéens, notamment en permettant la tenue des assemblées générales«, a ajouté la FCPE. Sa veste en cuir noire est recouverte d'autocollants: les désormais incontournables «je lutte des classes« et «rêve générale«, à côté de ceux aux couleurs de la Fidl (deuxième syndicat lycéens). Maurane a quinze ans, en seconde depuis deux mois et n'a «pas du tout parlé de la réforme avec les profs«. C'est plutôt à la maison qu'elle en discute avec sa mère. «Elle trouve très bien que je manifeste, elle dit que c'est une bonne cause.« Plus que le fait de travailler plus longtemps, cette jolie brindille s'inquiète du montant des pensions. «C'est le pire, si on travaille tout ce temps et qu'on n'a rien à la sortie«. Quant aux propos de Luc Chatel sur les jeunes qui n'ont rien à faire ...

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