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LA PREMIERE SATIRE de Juvénal

Publié le 16/07/2011

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Quelles avaient été, à Rome, les destinées de ce genre, la satire, au moment où Juvénal entreprit d'y mettre sa marque, à son tour ?

Avant même que Juvénal commençât à écrire, le critique Ouintilien avait déjà formulé, au Xe livre de son Institution Oratoire l, l'appréciation souvent citée où se trahit une satisfaction un peu orgueilleuse qui ne lui est pas coutumière (non plus qu'aux Romains en général), dans l'ordre des choses de l'esprit. « La satire, avait-il écrit, est entièrement nôtre « « Satira tota nostra est «. Il voulait dire : la satire est une forme littéraire qui nous appartient en propre, et dont on ne retrouverait nulle part l'analogue dans la littérature grecque, où nous cherchons d'ordinaire nos modèles et nos inspirations.

« PREMIÈRE SATIRE dre,l'affirmation deOuintilien. Essayons d'en retracer les grandes lignes. Le mot satura (telle en est l'épellationauthenti que x) appartenait au plus ancien fond de la lan gue.

Il désignait une sorte de macédoine formée de raisinssecs, de bouillied'orge, d'amandes de pins comestibles, le tout arrosé de vin et de miel ;cer tainsyajoutaient encore des pépins de grenade 2. Onappelait aussi satura lanxdans la langue reli gieuse (lanx, substantif féminin, signifie « plat »), une offrande formée des prémices de toute espèce derécoltes qui était présentée aux dieuxdanscer tains sacrifices. Enfin l'expression fer saturant, « pêle-mêle » étaitpassée en usage, spécialementà propos des lois dont le vote était proposé « en bloc », sans discussion sur les articles 3. L'idée de «miscellanée », de « pot-pourri », était sous-jacente à cesdiverses acceptions. C'est,semble-t-il, Ennius(lepolygraphe le plus remarquable de la poésielatinedans sa tardive périoded'élaboration) qui, vers ledébutdu second siècle avant l'ère chrétienne, la transposa dans i. C'est leféminin do l'adjectif satur. L'orthographe satyra implique uneétymologie savante, dérivée du grec aàtupo;. 2. D'après Varron, cité par le grammairien Diomède (éd. Keil, I,485). 3. On disait encore :donner per saturant son avis dans une délibération. Et cela équivalait à « demultis rébuswtatn sen- tentiam dicere», sans indiquer les distinctions souvent néces saires.Vov. lascholiede Bobbio sur lePro Milone de Cicéron, CXVII, 7.. »

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