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Présentation de Jean de La Fontaine + Anthologie de textes

Publié le 21/02/2011

Extrait du document

fontaine

Issu d'une famille relativement bourgeoise, Jean de La Fontaine passe toute son enfance et son adolescence en Champagne puis s'installe à Paris, où il fait la connaissance de Nicolas Fouquet, surintendant des Finances de Louis XIV qui le prend sous sa protection et lui accorde une pension. La Fontaine dédie le poème épique « Adonis «, tiré d’Ovide et élabore un texte composite à la gloire du domaine de son patron, « le Songe de Vaux «, qui restera inachevé, car Fouquet est arrêté sur ordre de Louis XIV ; La Fontaine écrit en faveur de son patron en 1662, « l’Ode au Roi « puis « l’Élégie aux nymphes de Vaux «. Certains biographes ont soutenu que cette défense de Fouquet lui avait valu la haine de Louis XIV lui-même. La Fontaine publie ensuite des 'Contes et nouvelles', d'inspiration libertine, qui lui valent ses premiers grands succès. Il est élu à l'Académie française où une polémique éclatera avec la Querelle des Anciens et des Modernes, l’un soutenant une conception de la création littéraire comme imitation des auteurs de l’Antiquité dont La Fontaine en fera partit, et l’autre soutenant le mérite des auteurs du siècle de Louis XIV. C'est en 1668, que Jean de la Fontaine fait paraître son premier ouvrage : « Les Fables Choisies «. Ce recueil contient 124 fables, dédié au Dauphin, écrites en vers et dont la plupart mettent en scène des animaux personnifié et contenant une morale au début ou à la fin. Dédié au Dauphin, ce recueil eut un succès éclatant. Il publiera ensuite régulièrement de nouvelles fables jusqu’a son dernier recueil en 1693. Inspirée principalement d'Esope, mais aussi d'Epicure et des Stoïciens, Jean de La Fontaine donnera ses lettres de noblesse à la fable, genre populaire et rustique par excellence car 'plaire' et 'instruire', telle est sa devise.    Présent dès l’Antiquité, avec Esope et Phèdre , la fable triomphe avec La Fontaine mais se poursuit au XXéme siècle, par exemple chez Anouilh. Il est intéressant d’étudier les fables au XXIéme siècle, car celles-ci permettent de voir les Formes Argumentative de l'apologue, au programme de première. De plus, les « Fables «de La Fontaine constituent la principale œuvre poétique du classicisme, et est sans doute l’un des plus grands chefs d’œuvre de la littérature française, incontournable donc. Le tour de force de La Fontaine est de donner par son travail une haute valeur à un genre qui jusque là n’avait aucune dignité littéraire et était réservé aux exercices scolaires de rhétorique et de latin. La fable a toujours été pour La Fontaine le meilleurs moyen de faire passer des idées et en général de critiques de l’homme et de la société à travers des animaux pour éviter la censure. Les dix fables que nous allons présenter ont été choisie en rapport avec ce thème.  Si je devrais choisir mes deux fables préférés, je citerais premièrement « Les animaux malades de la peste «. C’est surtout sa morale que j’apprécie :" Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir."  C’est le message de La Fontaine sur la variabilité de la justice en fonction du pouvoir, de l'influence et de l'argent qui fait de cette morale toute sa puissance.  Pour deuxième fable, ce sera l’incontournable « La cigale et la fourmi «. Elle est la première fable du livre I de Jean de La Fontaine. Cette fables nous informe que la fourmi triomphe sur la cigale, puisqu'elle a, au cours de l'été, préparé de quoi se nourrir tout l'hiver. C'est la chute de la cigale, sa perte. J’aime cette fables car elle reste ouverte, on a donc une donc absence de moralité. C’est là toute la subtilité de la fable puisque La Fontaine ne peut condamner la cigale pour avoir méprisé le temps afin de se consacrer à l'art, puisqu'il est lui-même artiste et vit comme elle. Condamner la cigale et condamner l'art au profit de la vie aurait été se condamner lui-même.    « La Cigale et la Fourmi «    La Cigale, ayant chanté  Tout l'été,  Se trouva fort dépourvue  Quand la bise fut venue :  Pas un seul petit morceau  De mouche ou de vermisseau.  Elle alla crier famine  Chez la Fourmi sa voisine,  La priant de lui prêter  Quelque grain pour subsister  Jusqu'à la saison nouvelle.  "Je vous paierai, lui dit-elle,  Avant l'Oût, foi d'animal,  Intérêt et principal. "  La Fourmi n'est pas prêteuse :  C'est là son moindre défaut.  Que faisiez-vous au temps chaud ?  Dit-elle à cette emprunteuse.  - Nuit et jour à tout venant  Je chantais, ne vous déplaise.  - Vous chantiez ? j'en suis fort aise.  Eh bien! dansez maintenant.    « La Cour du Lion «  Sa Majesté Lionne un jour voulut connaître  De quelles nations le Ciel l'avait fait maître.  Il manda donc par députés  Ses vassaux de toute nature,  Envoyant de tous les côtés  Une circulaire écriture,  Avec son sceau. L'écrit portait  Qu'un mois durant le Roi tiendrait  Cour plénière, dont l'ouverture  Devait être un fort grand festin,  Suivi des tours de Fagotin.  Par ce trait de magnificence  Le Prince à ses sujets étalait sa puissance.  En son Louvre il les invita.  Quel Louvre ! Un vrai charnier, dont l'odeur se porta  D'abord au nez des gens. L'Ours boucha sa narine :  Il se fût bien passé de faire cette mine,  Sa grimace déplut. Le Monarque irrité  L'envoya chez Pluton faire le dégoûté.  Le Singe approuva fort cette sévérité,  Et flatteur excessif il loua la colère  Et la griffe du Prince, et l'antre, et cette odeur :  Il n'était ambre, il n'était fleur,  Qui ne fût ail au prix. Sa sotte flatterie  Eut un mauvais succès, et fut encore punie.  Ce Monseigneur du Lion-là  Fut parent de Caligula.  Le Renard étant proche : Or çà, lui dit le Sire,  Que sens-tu ? Dis-le-moi : parle sans déguiser.  L'autre aussitôt de s'excuser,  Alléguant un grand rhume : il ne pouvait que dire  Sans odorat ; bref, il s'en tire.  Ceci vous sert d'enseignement :  Ne soyez à la cour, si vous voulez y plaire,  Ni fade adulateur, ni parleur trop sincère,  Et tâchez quelquefois de répondre en Normand.    La Fontaine critique ici la cour et surtout Louis XIV, représenté par le lion qui symbolise la brutalité. La leçon que l’on peut tirer de cette fable est une leçon de sagesse et de prudence. Il faut savoir mesurer ses paroles et ses actes. Il vaut mieux dire des choses que les gens veulent entendre    Les Animaux malades de la peste    Un mal qui répand la terreur,  Mal que le Ciel en sa fureur  Inventa pour punir les crimes de la terre,  La Peste (puisqu'il faut l'appeler par son nom)  Capable d'enrichir en un jour l'Achéron,  Faisait aux animaux la guerre.  Plus d'amour, partant plus de joie.  Le Lion tint conseil, et dit : Mes chers amis,  Je crois que le Ciel a permis  Pour nos péchés cette infortune ;  Que le plus coupable de nous  Se sacrifie aux traits du céleste courroux,  Peut-être il obtiendra la guérison commune.  L'histoire nous apprend qu'en de tels accidents  On fait de pareils dévouements :  Ne nous flattons donc point ; voyons sans indulgence  L'état de notre conscience.  Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons  J'ai dévoré force moutons.  Que m'avaient-ils fait ? Nulle offense :  Je me dévouerai donc, s'il le faut ; mais je pense  Qu'il est bon que chacun s'accuse ainsi que moi :  Car on doit souhaiter selon toute justice  Que le plus coupable périsse.  - Sire, dit le Renard, vous êtes trop bon Roi ;  Vos scrupules font voir trop de délicatesse ;  Et bien, manger moutons, canaille, sotte espèce,  Est-ce un péché ? Non, non. Vous leur fîtes Seigneur  En les croquant beaucoup d'honneur.  Tous les gens querelleurs, jusqu'aux simples mâtins,  Au dire de chacun, étaient de petits saints.  L'Ane vint à son tour et dit : J'ai souvenance  Qu'en un pré de Moines passant,  La faim, l'occasion, l'herbe tendre, et je pense  Quelque diable aussi me poussant,  Je tondis de ce pré la largeur de ma langue.  Je n'en avais nul droit, puisqu'il faut parler net.  A ces mots on cria haro sur le baudet.  Un Loup quelque peu clerc prouva par sa harangue  Qu'il fallait dévouer ce maudit animal,  Ce pelé, ce galeux, d'où venait tout leur mal.  Sa peccadille fut jugée un cas pendable.  Manger l'herbe d'autrui ! quel crime abominable !  Rien que la mort n'était capable  D'expier son forfait : on le lui fit bien voir.  Selon que vous serez puissant ou misérable,  Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.    Le lion est ici personnifié et dresse le portrait du roi Louis XIV. On peut mettre en parallèle cette fable et l’affaire Fouquet où La Fontaine se moque du manichéisme politique et de la subtilité et les artifices des juristes du temps.    « Les deux coqs «    Deux coqs vivaient en paix: une poule survint,  Et voilà la guerre allumée.  Amour, tu perdis Troie ; et c'est de toi que vint  Cette querelle envenimée  Où du sang des Dieux même on vit le Xanthe teint.  Longtemps entre nos coqs le combat se maintint.  Le bruit s'en répandit par tout le voisinage,  La gent qui porte crête au spectacle accourut.  Plus d'une Hélène au beau plumage  Fut le prix du vainqueur. Le vaincu disparut:  Il alla se cacher au fond de sa retraite,  Pleura sa gloire et ses amours,  Ses amours qu'un rival, tout fier de sa défaite  Possédait à ses yeux. Il voyait tous les jours  Cet objet rallumer sa haine et son courage;  Il aiguisait son bec, battait l'air et ses flancs,  Et, s'exerçant contre les vents,  S'armait d'une jalouse rage.  Il n'en eut pas besoin. Son vainqueur sur les toits  S'alla percher, et chanter sa victoire.  Un vautour entendit sa voix :  Adieu les amours et la gloire;  Tout cet orgueil périt sous l'ongle du vautour  Enfin, par un fatal retour  Son rival autour de la poule  S'en revint faire le coquet :  Je laisse à penser quel caquet;  Car il eut des femmes en foule.  La fortune se plaît à faire de ces coups;  Tout vainqueur insolent à sa perte travaille.  Défions-nous du Sort, et prenons garde à nous  Après le gain d'une bataille.  La parodie dans la fable est donc double, le texte présente les coqs comme des héros d’épopée avec des allusions à l’Iliade comme « tu perdis Troie « et « plus d’une Hélène «mais aussi un registre de noble avec « haine «, « courage «, « gloire « . De plus, les coqs sont aussi comme des hommes arrogants, prêt à défier le destin au lieu de faire preuve de prudence.    « Le Lion et le Moucheron «  "Va-t'en, chétif insecte, excrément de la terre! "  C'est en ces mots que le Lion  Parlait un jour au Moucheron.  L'autre lui déclara la guerre.  "Penses-tu, lui dit-il, que ton titre de Roi  Me fasse peur ni me soucie ?  Un boeuf est plus puissant que toi :  Je le mène à ma fantaisie. "  A peine il achevait ces mots  Que lui-même il sonna la charge,  Fut le Trompette et le Héros.  Dans l'abord il se met au large ;  Puis prend son temps, fond sur le cou  Du Lion, qu'il rend presque fou.  Le quadrupède écume, et son oeil étincelle ;  Il rugit ; on se cache, on tremble à l'environ ;  Et cette alarme universelle  Est l'ouvrage d'un Moucheron.  Un avorton de Mouche en cent lieux le harcelle :  Tantôt pique l'échine, et tantôt le museau,  Tantôt entre au fond du naseau.  La rage alors se trouve à son faîte montée.  L'invisible ennemi triomphe, et rit de voir  Qu'il n'est griffe ni dent en la bête irritée  Qui de la mettre en sang ne fasse son devoir.  Le malheureux Lion se déchire lui-même,  Fait résonner sa queue à l'entour de ses flancs,  Bat l'air, qui n'en peut mais ; et sa fureur extrême  Le fatigue, l'abat : le voilà sur les dents.  L'insecte du combat se retire avec gloire :  Comme il sonna la charge, il sonne la victoire,  Va partout l'annoncer, et rencontre en chemin  L'embuscade d'une araignée ;  Il y rencontre aussi sa fin.  Quelle chose par là nous peut être enseignée ?  J'en vois deux, dont l'une est qu'entre nos ennemis  Les plus à craindre sont souvent les plus petits ;  L'autre, qu'aux grands périls tel a pu se soustraire,  Qui périt pour la moindre affaire.  Dans cette fable, Jean de La Fontaine critique l'arrogance de la morgue. Sa morale pessimiste comporte deux leçons. C'est une leçon pour le lion : ce n'est pas parce que le moucheron est petit qu'il n'est pas dangereux et une leçon d'humilité pour le moucheron, sa gloire dure peu.          « La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le Bœuf «  Une Grenouille vit un Boeuf  Qui lui sembla de belle taille.  Elle, qui n'était pas grosse en tout comme un oeuf,  Envieuse, s'étend, et s'enfle, et se travaille,  Pour égaler l'animal en grosseur,  Disant : "Regardez bien, ma soeur ;  Est-ce assez ? dites-moi ; n'y suis-je point encore ?  - Nenni. - M'y voici donc ? - Point du tout. - M'y voilà ?  - Vous n'en approchez point.". La chétive pécore  S'enfla si bien qu'elle creva.  Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages :  Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs,  Tout petit prince a des ambassadeurs,  Tout marquis veut avoir des pages.    « La Fille «    Certaine fille un peu trop fière  Prétendait trouver un mari  Jeune, bien fait et beau, d'agréable manière.  Point froid et point jaloux ;  Cette fille voulait aussi  Qu'il eût du bien, de la naissance,  De l'esprit, enfin tout. Mais qui peut tout avoir ?  Le destin se montra soigneux de la pourvoir :  Il vint des partis d'importance.  La belle les trouva trop chétifs de moitié.  Quoi moi ? quoi ces gens-là ? l'on radote, je pense.  A moi les proposer ! hélas ils font pitié.  Voyez un peu la belle espèce !  L'un n'avait en l'esprit nulle délicatesse ;  L'autre avait le nez fait de cette façon-là ;  C'était ceci, c'était cela,  C'était tout ; car les précieuses  Font dessus tous les dédaigneuses.  Après les bons partis, les médiocres gens  Vinrent se mettre sur les rangs.  Elle de se moquer. Ah vraiment je suis bonne  De leur ouvrir la porte : Ils pensent que je suis  Fort en peine de ma personne.  Grâce à Dieu, je passe les nuits  Sans chagrin, quoique en solitude.  La belle se sut gré de tous ces sentiments.  L'âge la fit déchoir : adieu tous les amants.  Un an se passe et deux avec inquiétude.  Le chagrin vient ensuite : elle sent chaque jour  Déloger quelques Ris, quelques jeux, puis l'amour ;  Puis ses traits choquer et déplaire ;  Puis cent sortes de fards. Ses soins ne purent faire  Qu'elle échappât au temps cet insigne larron :  Les ruines d'une maison  Se peuvent réparer ; que n'est cet avantage  Pour les ruines du visage !  Sa préciosité changea lors de langage.  Son miroir lui disait : Prenez vite un mari.  Je ne sais quel désir le lui disait aussi ;  Le désir peut loger chez une précieuse.  Celle-ci fit un choix qu'on n'aurait jamais cru,  Se trouvant à la fin tout aise et tout heureuse  De rencontrer un malotru.    « Le Héron «    Les Levantins en leur légende  Disent qu'un certain Rat las des soins d'ici-bas,  Dans un fromage de Hollande  Se retira loin du tracas.  La solitude était profonde,  S'étendant partout à la ronde.  Notre ermite nouveau subsistait là-dedans.  Il fit tant de pieds et de dents  Qu'en peu de jours il eut au fond de l'ermitage  Le vivre et le couvert : que faut-il davantage ?  Il devint gros et gras ; Dieu prodigue ses biens  A ceux qui font voeu d'être siens.  Un jour, au dévot personnage  Des députés du peuple Rat  S'en vinrent demander quelque aumône légère :  Ils allaient en terre étrangère  Chercher quelque secours contre le peuple chat ;  Ratopolis était bloquée :  On les avait contraints de partir sans argent,  Attendu l'état indigent  De la République attaquée.  Ils demandaient fort peu, certains que le secours  Serait prêt dans quatre ou cinq jours.  Mes amis, dit le Solitaire,  Les choses d'ici-bas ne me regardent plus :  En quoi peut un pauvre Reclus  Vous assister ? que peut-il faire,  Que de prier le Ciel qu'il vous aide en ceci ?  J'espère qu'il aura de vous quelque souci.  Ayant parlé de cette sorte.  Le nouveau Saint ferma sa porte.  Qui désignai-je, à votre avis,  Par ce Rat si peu secourable ?  Un Moine ? Non, mais un Dervis :  Je suppose qu'un Moine est toujours charitable.    Ces deux fables, assez cruels, couplées par La Fontaine lui-même, nous présentent deux versions d'un même thème : dans le monde animal et dans la société humaine, celui qui fait le difficile risque de devoir se contenter de peu.    « Le Cheval et l'Ane «    En ce monde il se faut l'un l'autre secourir.  Si ton voisin vient à mourir,  C'est sur toi que le fardeau tombe.    Un Ane accompagnait un Cheval peu courtois,  Celui-ci ne portant que son simple harnois,  Et le pauvre Baudet si chargé qu'il succombe.  Il pria le Cheval de l'aider quelque peu :  Autrement il mourrait devant qu'être à la ville.  La prière, dit-il, n'en est pas incivile :  Moitié de ce fardeau ne vous sera que jeu.  Le Cheval refusa, fit une pétarade :  Tant qu'il vit sous le faix mourir son camarade,  Et reconnut qu'il avait tort.  Du Baudet, en cette aventure,  On lui fit porter la voiture,  Et la peau par-dessus encor.    Cette fable, inspiré d'Esope, nous montre la nécessité de l’attention envers les autres, l'entre aide dans notre société.    « Le loup et l'agneau «  La raison du plus fort est toujours la meilleure ;  Nous l'allons montrer tout à l'heure  Un agneau se désaltéroit  Dans le courant d'une onde pure.  Un loup survient à jeun, qui cherchoit aventure, et que la faim en ces lieux attiroit.  "Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ? Dit cet animal plein de rage  Tu seras châtié de ta témérité.  - Sire, répond l'Agneau, que Votre Majesté  Ne se mette pas en colère  Mais plutôt qu'elle considère  Que je me vas désaltérant  Dans le courant,  Plus de vingt pas au-dessous d'Elle ;  Et que par conséquent, en aucune façon,  Je ne puis troubler sa boisson.  - Tu la troubles, reprit cette bête cruelle  Et je sais que de moi tu médis l'an passé.  - Comment l'aurois-je fait si je n'étois pas né ?  Reprit l'Agneau ; je tette encore ma mère.  - Si ce n'est toi, c'est donc ton frère.  - Je n'en ai point. - C'est donc quelqu'un des tiens ;  Car vous ne m'épargnez guère,  Vous, vos bergers, et vos chiens.  On me l'a dit il faut que je me venge."  Là-dessus, au fond des forêts  Le loup l'emporte, et puis le mange,  Sans autre forme de procès.  Cette fable est sans doute la plus connue et la plus cruelle. Le loup cherche des arguments pour justifier qu'il dévore l'agneau c’est déjà un progrès par rapport à la violence brute de celui qui engloutirait sa victime sans dire un mot. Ce besoin de justifier son agressivité et de la présenter comme une riposte légitime révèle que le loup est conscient que la violence pure est inacceptable car les conduites entre individus doivent être guidées par la raison.  Donc, même s'il déraisonne, le loup porte en lui le germe de la raison.    Depuis sa parution, le recueil de La Fontaine a été illustré de nombreuses fois et la comparaison des diverses interprétations montre l’influence de l’époque, le tempérament du dessinateur et les facons diverses de lire les « Fables « Les « Fables « sont illustrées dès la première édition par Chauveau et ses disciples. François Chauveau (1613-1676) est un dessinateur, graveur et peintre français très cultivé et imaginatif . Puis au XVIIIe siècle, Jean-Baptiste Oudry (1686 -1755) peintre et graveur français, propose de nouvelles illustrations, plus naturalistes. Jean Jacques Grandville (1803-1847), caricaturiste et dessinateur français puis Gustave Doré (1832-1883) illustrateur peintre français reconnu internationalement de son vivant avec des illustration très sombres . Tout deux en 1838 et en 1867 ont proposé successivement une nouvelle iconographie des « Fables «. Enfin, au XXe siècle, Benjamin Rabier (1864 1939 ), illustrateur français célèbre pour le dessin de « La vache qui rit « suivi de Chagall (1887-1985), un peintre célèbre du surréalisme . proposent, à leur tour, leur vision assez humoristique des « Fables «.    Mon illustrateur préfère des « fables « de la fontaine n’est autre que Gustave Doré . Ce personnage a laissé derrière lui un trésor de dessins et d'illustrations impressionnant dont certaines me fascine tel « le lâcher de la colombe « ou encore « le déluge « qui sont, selon moi, ses meilleurs illustrations dans « La Bible «. Pour revenir aux « fables «, sa gravure « Le Loup et l’Agneau « est une des plus faciles a analyser et une des plus « parlante «. On remarque tout d’abord l’opposition entre les deux bêtes par le contraste du noir avec le loup et du blanc pour l’agneau ainsi que la taille du loup dressé et celle de l’agneau courbé. L’angle choisi ici, la contre plongée agrandit le loup et écrase l’agneau et la diagonale séparant l’espace à ciel ouvert du loup et l’espace oppressant occupé par l’agneau accroît cette opposition, le loup étant « le plus fort « et domine sur l’agneau.    Mon deuxiéme illustrateur est un caricaturiste français : JJ Grandville. Toutes ses illustrations des « Fables de la Fontaine « de la 1e édition montrent des hommes avec une tête d’animal. Or,les fables mettent, pour la plupart, en scène des animaux personnifié, avec l'attribution de caractéristiques comportementales ou morphologiques humaines. Grandville a donc permit à La Fontaine d’insister sur ses intentions morales en se servant d’animaux personnifié visuellement pour instruire les hommes.      ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------      PREFACE.    Vous connaissez sûement et plus ou moins ce grand auteur qu'est Jean de la Fontaine qui a écrit trois recueils avec plus de 240 fables qui doivent surement vous sembler vieillies et effacées, pourtant il y en a des très populaires, qui sont toutes plus belles et plus évocatrices les unes que les autres. Parmi celles ci, vingt ont été plus récité que d'autres. Ces fables très connues sont: Le Corbeau et le Renard tiré du livre I fable 2, Le Loup et l'Agneau tiré du livre I fable 10, La Cigale et la Fourmi I fable 1, Le Renard et le Bouc tiré du livre III fable 5, Le Renard et la Cigogne tiré du livre I fable 18, Le petit Poisson et le Pêcheur tiré du livre VI fable 3, Le Renard et le Raisin tiré du livre III fable 11, La Laitière et le pot de Lait tiré du livre VII fable 10, Le Loup la chèvre et le Chevreau tiré du livre IV fable 15, Le Meunier, son fils et l'âne tiré du livre III fable 1, Le singe et le chat tiré du livre IX fable 17, Le chat la Belette et le petit Lapin tiré du livre VII fable 5, Le Cochet, le Chat et le Souriceau tiré su livre IV fable 5, Le Héron tiré du livre VII livre 4, L'Huître et les Plaideurs tiré du livre IX fable 9, La Poule aux oeufs d'Or tiré du livre X fable 13, Le Lièvre et la Tortue tiré du livre VI fable 10, La Belette entrée dans un grenier tiré du livre III fable 17, Le Conseil tenu par les rats tiré du livre II fable 2 et Les voleurs et l'âne tiré du livre I fable 13. Mon anthologie vous fera découvrir que certaines fables sont plus détachées que les autres car elles sont plus connues.    Jean de la Fontaine était un fabuliste très célèbre de part l'invention de ces apologues. Il a écrit de nombreuses fables qui sont aujourd'hui encore étudiées à l'école. Elles sont connues grâçe à leurs histoires mais surtout grâçe à leurs morales semblables à des proverbes.    Ces fables ont aussi été dénnoncées par Jean Jacques Rousseau comme des récits puérils qui mettent en scène des animaux conventionnels, où la culture est nécéssaire pour apprécier les allusions et comme des apologues trop complexes qui empêchent les enfants d'accéder à la morale et plus loin encore, le pousse vers le vice à cause d'une mauvaise compréhension.    Chacun d'entre nous connait au moins une des fables présenté dans mon apologue et cela n'est pas dû au hasard. En effet, certaines fables sont étudiées durant notre scolarité pour plusieurs raisons qui sont les suivantes: elles sont toutes explicitent, bien écritent ( de façon versifié qui donne un aspect rythmé et ordonné à la fable, (séparation du récit et de la morale)) , quelques fois amusantes, personnifiées avec des animaux qui donnent goût à la lecture et sont aussi je pense importante à notre vie par ces morales qui nous enseignent des règles de conduites et des valeurs importantes. Voilà pourquoi elles sont essentielles à apprendres et à comprendres le plus tôt possible. Les plus connues sont principalement les plus étudiées car ce sont celles qui correspondent les mieux à ces critères.    Je vous laisse maintenant savourer la lecture de ces vingt fables qui vous rappelerons votre enfance et pourquoi elles sont si importante et ne doivent pas être oubliées.   

fontaine

« Tout l'été,Se trouva fort dépourvueQuand la bise fut venue :Pas un seul petit morceauDe mouche ou de vermisseau.Elle alla crier famineChez la Fourmi sa voisine,La priant de lui prêterQuelque grain pour subsisterJusqu'à la saison nouvelle."Je vous paierai, lui dit-elle,Avant l'Oût, foi d'animal,Intérêt et principal.

"La Fourmi n'est pas prêteuse :C'est là son moindre défaut.Que faisiez-vous au temps chaud ?Dit-elle à cette emprunteuse.- Nuit et jour à tout venantJe chantais, ne vous déplaise.- Vous chantiez ? j'en suis fort aise.Eh bien! dansez maintenant. « La Cour du Lion »Sa Majesté Lionne un jour voulut connaîtreDe quelles nations le Ciel l'avait fait maître.Il manda donc par députésSes vassaux de toute nature,Envoyant de tous les côtésUne circulaire écriture,Avec son sceau.

L'écrit portaitQu'un mois durant le Roi tiendraitCour plénière, dont l'ouvertureDevait être un fort grand festin,Suivi des tours de Fagotin.Par ce trait de magnificenceLe Prince à ses sujets étalait sa puissance.En son Louvre il les invita.Quel Louvre ! Un vrai charnier, dont l'odeur se portaD'abord au nez des gens.

L'Ours boucha sa narine :Il se fût bien passé de faire cette mine,Sa grimace déplut.

Le Monarque irritéL'envoya chez Pluton faire le dégoûté.Le Singe approuva fort cette sévérité,Et flatteur excessif il loua la colèreEt la griffe du Prince, et l'antre, et cette odeur :Il n'était ambre, il n'était fleur,Qui ne fût ail au prix.

Sa sotte flatterieEut un mauvais succès, et fut encore punie.Ce Monseigneur du Lion-làFut parent de Caligula.Le Renard étant proche : Or çà, lui dit le Sire,Que sens-tu ? Dis-le-moi : parle sans déguiser.L'autre aussitôt de s'excuser,Alléguant un grand rhume : il ne pouvait que direSans odorat ; bref, il s'en tire.Ceci vous sert d'enseignement :Ne soyez à la cour, si vous voulez y plaire,Ni fade adulateur, ni parleur trop sincère,Et tâchez quelquefois de répondre en Normand. La Fontaine critique ici la cour et surtout Louis XIV, représenté par le lion qui symbolise la brutalité.

La leçon quel'on peut tirer de cette fable est une leçon de sagesse et de prudence.

Il faut savoir mesurer ses paroles et sesactes.

Il vaut mieux dire des choses que les gens veulent entendre Les Animaux malades de la peste Un mal qui répand la terreur,Mal que le Ciel en sa fureurInventa pour punir les crimes de la terre,. »

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