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Le principe de sélection naturelle s'applique-t-il à l'homme ?

Publié le 22/02/2004

Extrait du document

Il y a là, selon toute apparence, une continuité et unité de direction que le mécanisme ne peut pas expliquer. Le mécanisme ne peut répondre à ces questions et, en d'autres termes, expliquer la vie sans la vie. Si l'on ne veut pas seulement connaître les mécanismes vitaux pour agir sur eux (lutte contre la maladie, le vieillissement, les tares) mais également comprendre la vie, sa diversité et unité, sa complexité, sa finalité, sa direction, l'apparition de cet être vivant conscient qu'est l'homme, il faut admettre l'existence d'un principe interne de changement et création que Bergson nomme élan vital. Cet élan vital est un courant qui traverse la matière. La matière traversée par cette force vitale s'organise de manière à engendrer des êtres vivants. Ces êtres vivants sont des êtres organisés par une "finalité sans fin". Il existe bien une finalité puisque les formes vivantes ne sont pas les effets de mécanismes aveugles mais cette finalité est cependant, selon les termes mêmes de Bergson, une "finalité sans fin" dans la mesure où l'élan vital ne poursuit pas une fin prédéterminée et extérieure à lui. Cet élan n'est pas un sujet susceptible de poursuivre une fin mais une énergie spirituelle. La vie n'est donc pas seulement une certaine organisation de la matière, un agencement complexe de mécanismes physico-chimiques ; la vie est aussi esprit, esprit qui se pense lui-même en l'homme. Bergson récuse la distinction cartésienne de l'âme et du corps qui fait du corps et par suite de la vie une pure mécanique.

« se transmet à sa postérité.

Celle-ci aura de même plus de chances de survivance; car, entre les nombreuxindividus de toute espèce qui naissent périodiquement, un petit nombre seulement peut survivre.

J'ai donnéle nom de sélection naturelle au principe en vertu duquel se conserve ainsi chaque variation légère, àcondition qu'elle soit utile, afin de faire ressortir son analogie avec la méthode de sélection de l'homme.Nous avons vu que l'homme, à l'aide de cette méthode de sélection, peut certainement produire de grandsrésultats et peut adapter les êtres organisés à ses propres convenances en accumulant les variationslégères, mais utiles, qui lui sont fournies par la main de la nature.

Or, de même que toutes les oeuvres de lanature sont infiniment supérieures à celles de l'art, la sélection naturelle est nécessairement prête à agiravec une puissance incommensurablement supérieure aux faibles efforts de l'homme.

( ...

)"Supposons une espèce de Loup, se nourrissant de divers animaux, s'emparant des uns par ruse, des autrespar force et des autres par agilité ; supposons encore que sa proie la plus agile, le Daim, par exemple, parsuite de quelques changements dans la contrée, se soit accrue en nombre ou que ses autres proies aientau contraire diminué pendant la saison de l'année où les Loups sont le plus pressés de la faim.

En depareilles circonstances, les Loups les plus vites et les plus agiles auront plus de chance que les autres depouvoir vivre.

Ils seront ainsi protégés, élus, pourvu toutefois qu'avec leur agilité nouvellement acquise ilsconservent assez de force pour terrasser leur proie et s'en rendre maîtres, à cette époque de l'année ou àtoute autre, lorsqu'ils seront mis en demeure de se nourrir d'autres animaux.

Nous n'avons pas plus deraisons pour douter de ce résultat que de celui que nous obtenons nous-mêmes sur nos Lévriers, dont nousaccroissons la légèreté par une soigneuse sélection méthodique ou par une sélection inconsciente,provenant de ce que chacun s'efforce de posséder les meilleurs Chiens sans avoir aucune intention demodifier la race.Sans même supposer aucun changement dans les nombres proportionnels des animaux dont notre Loup faitsa proie, un louveteau peut naître avec une tendance innée à poursuivre de préférence certaines espèces.Une telle supposition n'a rien d'improbable, car on observe fréquemment de grandes différences dans lestendances innées de nos animaux domestiques : certains Chats, par exemple, s'adonnent à la chasse desrats, d'autres à celle des souris.

D'après M.

Saint-John, il en est qui rapportent au logis du gibier ailé,d'autres des Lièvres ou des Lapins, d'autres chassent au marais, et, presque chaque nuit, attrapent desBécasses ou des Bécassines.

On sait enfin que la tendance à chasser les Rats plutôt que les Souris esthéréditaire.

Si donc quelque légère modification d'habitudes innées ou de structures est individuellementavantageuse à quelque Loup, il aura chance de survivre et de laisser une nombreuse postérité.

Quelques-uns de ses descendants hériteront probablement des mêmes habitudes ou de la même conformation, et parl'action répétée de ce procédé naturel une nouvelle variété peut se former et supplanter l'espèce mère oucoexister avec elle.

" C.

Darwin, L'origine des espèces, pp.106-107. Il n'existe pas de rupture dans l'évolution des organismes vivantsLe darwinisme repose sur une certitude: de l'être unicellulaire (c'est-à-dire la créature vivante la plus simple)à l'homme, il y a une continuité.

L'évolution des espèces dépend de mutations qui sont conservées, dès lorsqu'elles ont une finalité adaptative.

Tout, en l'homme, y compris sa pensée, sa conscience, résulte d'un longprocessus évolutif. Il existe un darwinisme socioéconomiqueLes théories de Darwin ont donné lieu à des interprétations servant la cause de certains idéologues libéraux.Sur un plan économique et social, la concurrence entre les êtres humains permet une sélection naturelle.

Elleéliminerait les plus faibles en permettant aux meilleurs de diriger la société.

[Il est peu probable que le niveau de complexité du cerveauhumain puisse résulter du hasard.

On ne voit pas de filiation entre l'inanimé, l'animal et l'intelligence humaine. L'homme est une créature à part. ] Le problème est le suivant : peut-on comprendre à partir du concept de hasard la complexité de l'organismeet la diversité des formes vivantes ? F.

Jacob, pourtant néo-darwinisme formule le problème comme suit :"Pour extraire d'une roulette, coup par coup, sous unité par sous unité, chacune des cent mille chaînesprotéiques qui peuvent composer le corps d'un mammifère, il faut un temps qui excède, et de loin, la duréeallouée au système solaire".Cela ne nous conduit-il pas à minimiser la victoire du mécanisme sur le vitalisme ? Le vitalisme est laconception selon laquelle la vie ne peut être réduite à des mécanismes physico-chimiques et plus largement àla matière.

Il existerait alors une force vitale organisatrice distincte de la matière.

Certes le vitalisme n'est pas. »

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