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LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE DE DESCARTES (analyse)

Publié le 15/03/2011

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Au moment même où Descartes publiait ses Méditations métaphysiques, certains défenseurs acharnés de l'aristotélisme traditionnel menaient une campagne ardente pour le maintien dans les écoles de leurs méthodes, de leur enseignement, de leur autorité, de leurs personnes ; la lutte contre le cartésianisme prenait un caractère menaçant; un effort considérable était tenté pour étouffer dès sa naissance la philosophie nouvelle. La guerre contre les « idées claires « était conduite en France par le Père Bourdin, jésuite ; en Hollande, par le pasteur protestant Voet ou Voetius, doyen de l'Université d'Utrecht.    A Utrecht, la philosophie cartésienne avait d'abord rencontré un accueil des plus favorables. L'Université de cette ville, fondée en 1634, avait eu pour premier professeur de philosophie un ami de Descartes, M. Réneri, qui tâchait de réformer dans une certaine mesure les théories d'Aristote en les interprétant à l'aide de la nouvelle méthode. En mors 1039, Réneri mourut et le professeur d'éloquence, Émilius, chargé de prononcer sou oraison funèbre, fut invité par les magistrats de la ville à faire en môme temps l'éloge du cartésianisme. Malheureusement Réneri eut pour successeur un autre ami et, disciple de Descartes, Leroy ou Régius, qui, par son zèle maladroit, créa bientôt à son maître les plus graves difficultés. Sous prétexte de répandre la vérité, il ne songeait qu'à heurter le plus violemment possible les opinions et les croyances traditionnelles, si bien que le recteur de l'Université, Voetius, interdit l'enseignement des doctrines cartésiennes en les taxant d'hérésie et cita même Descartes devant le magistrat d'Utrecht sous l'inculpation d'athéisme. Descartes n'échappa aux poursuites que grâce à l'appui de l'ambassadeur de France. Les points principaux du débat se trouvent résumés dans la lettre au très célèbre Voet, écrite par Descartes en 1643.

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« «l'objection des objections ! » réplique ironiquement Descartes; « toutes « les choses que nous pouvons entendreet concevoir ne sont à leur compte que des imagination» « et des fictions de notre esprit qui ne peuvent « avoiraucune subsistance, d'où il suit qu'il n'y a « rien que ce qu'on ne peut aucunement entendre « ni concevoir ouimaginer qu'on doive admettre « pour vrai.

» Si la matière a pour attribut essentiel l'étendue, l'espace ne peut être distingué des choses qu'il contient que par lapensée.

Il n'y a pas de vide dans la nature.

Un espace vide serait une étendue sans matière; mais il ne peut existerd'étendue sans quelque chose d'étendu ; pour que deux points soient séparés, il faut que quelque chose les sépare;une pure idée, celle de leur distance, rie saurait les séparer réellement; et il faut bien que des réalités soientinterposées entre eux pour qu'ils ne se touchent pas. Les atomes n'existent pas plus que le vide: car 'a notion d'atome est contradictoire; une étendue, si petite soit-elle,a toujours des dimension», et ses dimensions sont toujours divisibles; peu importe d'ailleurs qu'elles ne soient pasactuellement divisées. Dos changements se produisent dans la matière; c'est un fait Comment les expliquer ? En les considérant commedes mouvements.

Car le mouvement est la seule modification qui puisse se produire dans l'étendue.

Et dans laconception du mouvement il ne faut introduire aucune notion étrangère à l'essence du corps.

Par exemple nedéfinissons pas le mouvement : l'action par laquelle un corps tend à changer de lieu.

Qu'en-fendons-nous en effetparce terme, l'action ? Sans doute nous supposons que dans le corps se passe quelque chose d'analogue à l'effortde notre volonté pour remuer nos membres; nous mêlons encore ici quelque chose de spirituel à notrereprésentation du corporel.

Laissons à l'âme ce qui appartient à l'âme, et ne voyons dans le mouvement d'un corpsque son changement de situation par rapport aux corps environnants.

On ne peut dire, en considérant un corps àpart de tous les antres, s'il se meut ou s'il est en repos.

Un corps ne se meut que relativement à tel autre corpsdont il s'approche ou s'éloigne.

Par suite, il est tout h fait indifférent, si l'on considère deux corps A et B dont ladistance varie, de dire que A se meut et que A reste en repos, ou, inversement, que A reste en repos et que B semeut, pourvu qu'après avoir choisi l'un ou l'autre point de vue on conçoive exactement les variations successives dedistance entre A et B. La matière étant continue, tout mouvement doit être circulaire ou fermé.

Aucun objet ne se déplace dans le mondesans qu'un autre objet vienne immédiatement occuper le lieu que le premier a quitté.

Ainsi, par exemple, autour dupoisson qui se meut, l'eau forme des tourbillons tels qu'il ne se produit jamais aucun vide ni devant ni derrière lui. Dieu est la première cause du mouvement des choses et il en conserve toujours une égale quantité dans l'univers.

Sil'énoncé de cette loi a quelque peu varié depuis Descartes, c'est encore un principe de la science moderne qu'il y adans toutes les transformations de l'énergie quelque chose qui demeure constamment égal à soi-même, et il estdifficile de concevoir ce quelque chose autrement que comme une certaine formule de mouvement. La première loi de la nature est « que chaque « chose demeure en l'état qu'elle est, pendant que « rien ne change».Ainsi c'est « un faux préjugé»» de croire qu'un corps en mouvement peut s'arrêter de lui-même ; « car le repos estcontraire au mouvement, et rien ne se porte par l'instinct de sa « nature à son contraire, ou à la destruction de soi« même ». La deuxième loi de la nature est « que tout corps « qui se meut tend à continuer son mouvement « en ligne droite »,ce qui est évident de ce qu'à chaque instant un mobile ne peut avoir plus d'une direction. La troisième loi est que « si un corps qui se « meut et qui en rencontre un autre a moins de « force pour continuerde se mouvoir en ligne « droite que cet autre pour lui résister, il perd sa « détermination sans rien perdre de sonmouvement, et que, s'il a plus de force, il meut avec « soi cet autre corps, et perd autant de son mouvement qu'illui en donne ». C'est à l'aide de ces principes généraux de la mécanique universelle que Descartes prétend expliquer tous les effetsparticuliers que nous remarquons en la nature des choses.

La science n'a pour but que de découvrir les moyensemployés par Dieu pour produire les phénomènes et non les fins qu'il s'est proposées en les produisant; ces fins sontimpénétrables, et d'ailleurs quand même nous les pourrions connaître, nous n'en serions pas plus habiles à modifier lamatière selon nos désirs. La recherche des causes finales prend un caractère tout particulièrement ridicule quand l'homme se pose lui-mêmecomme fin dernière de la création.

« Il serait puéril et absurde d'affirmer que « Dieu, agissant en cela comme un êtretrès « orgueilleux, n'a eu d'autre but en construisant « l'univers que d'être loué par les hommes, et « que le soleil,tant de fois plus grand que la terre, « n'a été créé qu'afin d'éclairer l'homme, qui n'occupe qu'une très petite partiede cette terre.

» La troisième partie des Principes de la Philosophie, intitulée Du Monde visible, est un essai de mécanique céleste.Descartes y décrit le mouvement de la terre et des autres planètes autour du soleil.

Il reprend l'hypothèse deCopernic, mais en employant toutes sortes de précautions pour la concilier avec l'orthodoxie catholique.

Il montre eneffet que l'espace étant plein de matière, le ciel est comme une masse liquide qui entraîne avec elle la terre et lesplanètes dans un vaste tourbillon dont le soleil occupe le centre ; et ainsi la terre et les planètes ne tournent pasautour du soleil, mais c'est tout le système solaire qui se meut autour de lui-même; la terre ne s'éloigne pas des. »

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