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Privilégier la conscience est-ce surestimer l'homme ?

Publié le 27/02/2008

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L'homme se caractérise par la conscience qu'il a de lui-même. La conscience est donc une faculté proprement humaine, qui s'origine dans le sentiment de sa propre existence et de son être dans le monde. Le privilège accordé à la conscience distingue donc avant tout l'homme   de l'animal. Cette différenciation opère-t-elle par conséquent une distinction de valeur, en accordant une supériorité à l'homme sur le monde vivant ? Privilégier la conscience, c'est donner raison à la conscience, lui accorder un statut crucial, un rôle précieux, et pour cela la faire valoir. La conscience ainsi privilégiée serait considérée comme critère de vérité, gage de moralité et de bien. Mais la conscience n'est pas indépendante du sujet dans lequel elle réside. Toute conscience est conscience d'un sujet conscient. Privilégier la conscience semble alors donner raison à l'homme, lui accorder les pleins pouvoirs sous la garantie de la conscience. On peut alors se demander si privilégier la conscience n'est pas surestimer l'homme.
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« -Hegel a montré que la conscience de soi se forme toute la vie.

Il y a deuxfaçons de prendre conscience de soi : l'introspection, lorsque l'on prendconscience de soi en s'examinant soi-même (on cherche ce que l'on est parl'auto-examen), ou l'examen de nos œuvres (on regarde ce que l'on fait et cequ'en disent les autres).

Ainsi, la conscience permet d'accéder à uneconnaissance de soi, donc à notre identité propre, notre singularité.- La conscience de soi permet aussi de nous assurer d'une connaissancestable, car elle nous permet de reconnaître l'identique dans la durée et lechangement.

Paul Ricœur, dans son ouvrage Soi-même comme un autre , définit l'identité personnelle sous deux angles distincts : « l'identité-mêmeté », qui renvoie à une certaine permanence de caractère chez unindividu, et « l'identité-ipséité » qui renvoie à la notion de maintient de soi.Cette dernière acception semble tout à fait liée à la conscience humaine, carelle signifie que l'homme maintient son identité tout au long de sa vie.

Eneffet c'est bien la conscience qui permet cette persévérance de l'esprit à sepenser toujours identique à lui-même.

Nous ne doutons pas que nous sommesle même aujourd'hui qu'hier, et partant, que le « je » qui affirme « je pense »aujourd'hui est le même « je » que celui qui affirmait « je pense » quand nousétions enfant ou quand nous serons vieillard.

Même si ce que je pense n'aplus rien à voir avec ce que je pensais alors ou ce que je penserais plus tard,même si mon caractère ou mes convictions ont changés, il n'en reste pasmoins quelque chose de permanent en moi qui est cette identité-ipséité.

Je suis et je reste moi-même, indépendamment de l'histoire, et c'est ma conscience intime, celle que pensait Descartesen réfléchissant la pensée de l'esprit par lui-même, qui me permet d'assurer cette identité et cette connaissancecertaine de mon être identique malgré l'apparence de changement.Privilégier la conscience de soi, c'est chercher à se connaître soi-même le mieux possible, et le plus exactementpossible, sans se surestimer.

Conclusion : Si on donne le privilège à la conscience, en la considérant comme une faculté humaine supérieure qui permet àl'homme de se bien conduire, rien n'implique que l'on accorde une supériorité injustifiée à l'homme.

Au contraire,soutenir la conscience au rang de faculté supérieure peut être une manière de rendre compte de la faiblesse del'homme, et de son impuissance naturelle sans le secours de la conscience.

La conscience apparaît alors comme lagarante de la supériorité humaine, mais ce n'est pas l'homme qui est surestimé.

Cependant, si la conscience estprivilégiée sans prendre en compte la raison et la volonté qui sont les facultés agissantes de l'homme, on accorde àl'homme une quasi omnipotence en ne tenant la conscience que pour seule faculté nécessaire à sa vie et saconduite.

Privilégier la conscience revient à surestimer l'homme quand on suppose que la conscience seule lui suffitpour être accomplit, alors qu'en réalité, l'homme doit mettre en œuvre d'autres capacités.

La conscience ne fait niagir, ni agir bien.

Ce serait surévaluer l'homme que de lui attribuer les qualités morales que la conscience ne donnepas.

Pourtant, le privilège accordé à la conscience, s'il l'on s'en tient au seul domaine de la conscience réflexive, laconscience que l'homme à de lui-même, doit permettre finalement la juste évaluation de l'homme.

L'homme par saconscience a un regard sur lui-même, et peut se juger sans se surestimer.. »

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