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Le Procès de Franz Kafka (Analyse et Résumé)

Publié le 22/02/2012

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Deux hommes viennent, au réveil, arrêter Joseph K., fondé de pouvoir dans une banque. Joseph K. cherchera pendant tout le roman à savoir de quoi on l'accuse. multipliera les démarches à cet effet, sans jamais obtenir de réponse. Des envoyés du tribunal viennent à la fin exécuter la sentence : la condamnation à mort. Fondé de pouvoir dans une banque, Joseph K. apprend par deux hommes, un matin, qu'il est mis en état d'arrestation. Ils précisent que c'est le commencement de son procès. Pourtant, on le laisse libre d'aller où il lui plaît après cette arrestation. Il ne sait pas de quoi on l'accuse, il ne le saura jamais. Il multipliera les démarches pour essayer de le comprendre, il interrogera beaucoup de gens, mais jamais il ne trouvera de réponse. Et, à la fin, il sera exécuté par deux envoyés du tribunal chargés d'appliquer la sentence.
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« pèsent sur lui sans jamais les découvrir : il répond un dimanche à une convocation où il trouve une foule assemblée,fait un long discours au juge, qui ne lui répond qu'en lui disant les avantages d'un interrogatoire.

Il se retrouve uneautre fois dans la même salle vide.

Il ne rencontre là que la femme de l'appariteur, à laquelle il semble plaire ; elle luipropose de l'aider.

Il va de salle en salle, monte des escaliers, suit des couloirs, traverse des places, — on dirait quele tribunal est partout, car K.

tombe de façon inattendue sur des séances, des représentants, des gens qui sedisent prêts à lui apporter leur assistance dans sa recherche, et qui, finalement ne servent à rien : Huld, sonavocat, chez lequel son oncle Karl l'a amené, auquel le juge n'a fourni aucun dossier sur l'affaire ; un industriel quel'avocat se plaît à humilier et qui est devenu une sorte d'esclave de cet étrange défenseur ; un peintre, Titorelli, quidit travailler pour le tribunal, être devenu un homme de confiance de cette institution à la fois omniprésente etinsaisissable, dont l'atelier surchauffé est envahi de gamines perverses, et qui lui propose de choisir la troisième destrois voies possibles (l'acquittement véritable — inaccessible, l'acquittement apparent, — trompeur, le reportindéfini, — seul porteur d'avenir); Leni, la belle secrétaire de maître Huld, qui ne peut lui offrir que son corps ; unprêtre dans une cathédrale, qui lui conte la parabole des gardiens de la Loi (ils rendent celle-ci inaccessible,toujours extérieure et supérieure, ils protègent sa Transcendance par rapport aux hommes).Est-ce une conséquence de cette Transcendance ? Au moment où les envoyés du tribunal le mettent à mort à lafin, K.

n'a toujours pas atteint ce qu'il n'a cessé de chercher : la conscience claire de ce qui lui était reproché. L'ANALYSE Le thème du procès dans la littérature contemporaine Le retentissement de l'oeuvre de Kafka fut énorme.

On adjectiva son nom pour désigner certaines réalités très ettrop actuelles : on dit « c'est kafkaïen » en parlant des cours de justice nazies ou des « grands procès » staliniens.Un autre de ses textes les plus célèbres préfigurait, pensait-on, les camps de concentration, de travail, deredressement : dans La Colonie pénitentiaire, un instrument de supplice a été inventé, destiné à faire mourir eninscrivant la loi dans la peau, et à procurer ainsi à la fois la douleur, le décès et une extase libératrice.Influence de Kafka ou simple convergence ? Les thèmes du procès et de l'homme accusé, jugé, culpabilisé, furentcentraux dans les récits contemporains.

Parfois, le tribunal est familial ou conjugal : pourquoi Émilie me méprise-t-elle, se demande le mari rejeté ? Quelle est ma faute ? (cf.

Moravia : Le Mépris).

Mais, le plus souvent, il est montrécomme faisant partie de l'appareil d'État despotique : dans Le Zéro et l'Infini, d'Arthur Koestler, où deux agents dugouvernement viennent arrêter Roubachof au début (exacte réplique du texte de Kafka), 1984 d'Orwell (le crime parla pensée), Une journée d'Ivan Denissovitch de Soljenitsyne, Les Mouches et Les Séquestrés d'Altona de Sartre,presque tout Camus, Lumière d'aout de Faulkner.

La place manque pour faire voir ce qui est né du Procès ou yretourne, comme on revient à sa source.On s'y réfère d'autant plus facilement que des lectures très multiples en sont possibles. Littérature fantastique Déjà on ne s'accorde pas sur le « genre » : récit fantastique ou réalisme symbolique ? Todorov a ouvert le débat dans Introduction à la littérature fantastique.

Il montre que le fantastique suppose une hésitation du lecteur, ou du personnage central auquel le lecteur s'identifie, sur les événements insolites : sont-ilsprovisoirement étranges, ou définitivement merveilleux ? Or, le texte de Kafka exclurait une telle hésitation.

Ilrelèverait « à la fois du merveilleux et de l'étrange». Ne peut-on parler plutôt d'un renouvellement du fantastique ? On peut remarquer que, si Joseph K.

ne doute pas dela réalité des événements (il est arrêté et accusé), il ne cesse de se poser des questions sur leur sens et leur raison d'être.

Ils lui paraissent dénués de tout fondement, absurdes.

L'hésitation a été remplacée par l'étonnement : on pourrait parler de « fantastique métaphysique ». Lecture d'un philosophe de l'absurde » Non seulement Joseph s'étonne mais il se met en colère, demande des justifications, n'en trouve jamais.

«C'est absurde veut dire : c'est impossible, mais aussi : c'est contradictoire» (Camus : Le Mythe de Sisyphe, Appendice : « L'Espoir et l'absurde dans l'oeuvre de Kafka »). On comprend que Camus se soit reconnu dans la révolte contre un procès insensé.

D'autant que si les faits sont invraisemblables, les détails et les personnages eux-mêmes sont d'une grande banalité, les soucis les plus quotidiens.

L'extraordinaire arrive à des hommes ordinaires : chacun a pu avoir affaire dans une banque à un fondéde pouvoir comparable à K., préoccupé de sa carrière, en butte aux tracasseries de son directeur général adjoint,respectueux de la hiérarchie (on pourrait avancer le concept de « réalisme fantastique»). Si Joseph K., c'est n'importe lequel d'entre nous, et si le procès qui lui est fait dit le divorce entre l'homme et lemonde, par lequel se définit l'absurde, sa démarche pour comprendre a une portée philosophique.

Et chacun peut sereconnaître en lui. N'est-il pas, toutefois, l'expression de celui qui l'a imaginé, avant même d'être une image de la condition humaine ?. »

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