Devoir de Philosophie

Le progrès humain ?

Publié le 12/06/2011

Extrait du document

« Toute nouvelle connaissance, tout perfectionnement technologique devrait améliorer automatiquement la condition humaine. Il est difficile de résister à ce sentiment qui prend les apparences trompeuses de l'évidence. L'automobile, l'énergie nucléaire, la relativité, l'informatique : autant de progrès, autant de victoires pour l'humanité. Qui oserait le contester ? « Ainsi le développement de la science et de la technique paraît-il autojustifié. Il n'a pas besoin d'être organisé, dirigé, asservi à des objectifs extérieurs. Il suffit de laisser faire le processus miraculeux. Le progrès pour le progrès conduit au bonheur. « Malheureusement, les résultats infirment le postulat. Un progrès n'est pas le progrès. Mille progrès accumulés de façon anarchique ne sont pas le progrès. « La technique ne donne et ne donnera jamais que des moyens. Elle ne comporte aucune finalité. De moyens, l'homme est riche comme il n'aurait jamais pensé l'être. Il peut changer la face de la Terre, généraliser l'abondance, vaincre la plupart des maladies, humaniser le monde. Mais il est toujours aussi démuni de finalités. Aussi peut-il provoquer un suicide collectif, ravager la Terre, déshumaniser le monde, aliéner l'individu, etc. Le dynamisme de la condition humaine n'a pas de direction privilégiée. Surtout pas celle du bonheur et de la sagesse. Il mêle le meilleur et le pire dans un chaos indissociable. «

François de CLOSETS, journaliste et écrivain contemporain, En danger de progrès, Denoël.

Liens utiles