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Le progrès technique peut-il se concilier avec une exigence éthique ?

Publié le 08/06/2012

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technique

Le progrès technique change les relations de l’homme avec la nature. Cette évolution de l’homme grâce au perfectionnement de sa technique a inauguré des types de couplages ; et cette évolution entretient des rapports controversés avec la technique. Le progrès technique peut rendre l’homme esclave de ce perfectionnement, sans qu’il en soit conscient. En effet, l’homme poursuit une finalité qui se concrétise dans sa fabrication d’objets. C’est spécifiquement cette finalité qui est interrogée. Le progrès technique constitue toujours un moyen, qui doit être utilisé pour rendre l’homme plus libre et non à l’asservir. C’est pourquoi, selon Jonas il est nécessaire que la technique soit soumise à une éthique des techniques afin d’être régulé. Le progrès technique peut se concilier avec l’exigence éthique uniquement s’il se soumet au jugement humain. Cette éthique devra être secondée par la mise en place de conditions structurelles qui garantissent son application. Autrement dit, le progrès technique doit se concilier avec une exigence éthique, il s’agit d’un devoir qui ne peut être accompli seulement si le politique s’en donne les moyens.

technique

« manipulé par les industriels, suggère à l’homme ses finalités par les possibilités qu’il lui offre.

Théoriquement, l’hommeest censé décider de ses finalités, c’est pourquoi cette civilisation de la technique sans objectivation préalable peutconduire à une aliénation de l’homme à la technique, par le progrès technique lui-même.On peut considérer comme plus inquiétant le changement induit par le progrès technique que personne ne peutprévoir, car la technique semble posséder une finalité propre.

Elle est en train de devenir la finalité même del’homme.

Ce qui pourrait le laisser penser, c’est que dans la machine, il y a quelque chose qui offre à l’homme lesigne qu’il sort vainqueur du débat avec la nature, et qu’il peut pouvoir penser se déprendre de ce débat.Pour Herbert Marcuse, il est certain que la technique porte en elle ses fins.

Il considère la technique comme un tout,comme un système, un projet global, qui est servi lui-même par les moyens techniques isolés qui, un par un, ne sontque les outils servants cette grande finalité d’ensemble.

Comme exemple, l’isolement social induit par la technologie,favorisant des mondes virtuels au détriment de l’appartenance sociale, est une constante des grandes villes commeParis.Le destin de l’homme pourrait se soumettre à ce qu’il découvre s’il part d’une illusion, celle que la technique est unmoyen qui ne contient aucune détermination.

L’homme par ce présupposé, est inconsciemment poussé par la sociétéà utiliser les techniques.

Par conséquent, il est pris dans une frénésie sans distinction de bien ou de mal, ce qui peutêtre illustré par le mythe de Prométhée où la technique de l’homme se révèle dangereuse pour lui-même.

Or l’hommene désire pas se détruire, il le fait par ignorance, il est nécessaire qu’il se pose des limites « librement consenties »selon la formule de Jonas dans le Principe responsabilité. Si les finalités sont décidées par les hommes lors de la fabrication, il semble alors que l’homme a le devoir deconcilier progrès technique avec des principes moraux.

Le progrès technique peut devenir un instrument au servicedes valeurs morales. Nous avons vu que la technique possède des finalités intrinsèques, il faut donc que l’homme examine toutes lespossibilités avant la réalisation des techniques elle-même.

Etant donné que la découverte est un stade important duprogrès technique, il semble que c’est ici que doit se concilier l’exigence éthique.

Il faudrait qu’elle s’applique avantla fabrication effective car cette fabrication porte en elle la réalisation de la finalité.

La morale doit examiner lespossibilités et conclure si elles sont acceptables.

La réalisation du progrès technique peut être maîtrisée dans lesfaits quand il y a une mise en ordre, une hiérarchie des finalités déjà accomplie en théorie.

L’idée est que le chaosdes possibilités ne peut pas donner lieu à une maîtrise naturelle des techniques.

C’est à cette seule condition que leprogrès technique pourra se concilier avec une exigence éthique.

La bioéthique, c'est-à-dire la mise sous contrôledes résultats de recherche biologique est révélatrice de cette exigence : la simple possibilité d’un acte ne signifiepas qu’il est souhaitable.

Non seulement il faut éclaircir la finalité mais également les conséquences possibles.

Lespossibilités doivent toujours être interrogées sur la légitimité de leurs fins.Dans ce domaine, il faut échapper à toute pression sociale, économique ou politique qui peut avoir desconséquences désastreuses.

A titre d’exemple, les recherches en biotechnologie doivent être orientées en prioritésur des améliorations de sécurité alimentaire, et non seulement du point de vue du rendement.

Le problème des OGMaux Etats-Unis soulève la question de l’indépendance de la science.

Sous la pression d’une firme multinationaleagroalimentaire, dont le but fut d’instaurer un monopole, le gouvernement n’a pas réagi aux avertissementsscientifiques -allant jusqu’à les nier- alors que les risques de santé, et l’éradication des espèces non-OGM étaientréelles.

Il se trouve qu’en 1995, la biotechnologie a rapporté quatre milliard de dollars, et que les prévisions pour l’an2000 s’élevaient à cinquante milliards.

L’appât du rendement a eut pour conséquence de bouleverser l’environnementdéfinitivement et des menaces de santé réelles.

L’indépendance de la science semble illusoire, puisque defondamentale, elle devient de plus en plus appliquée.

Parallèlement, la recherche se privatise de plus en plus ; ayantpour conséquence que les liens entre privé et publique semblent créer un consensus.

Il semble nécessaire de garderun organisme de contrôle.

Concrètement, la gouvernance politique au niveau international a un grand rôle à jouerd’uniformisation dans la réglementation et son application.

En effet, l’éthique devra être secondée par la mise enplace de conditions structurelles qui garantissent son application.

Elle peut favoriser les produits technologiquesprocurant des avantages substantiels à la population et à l’environnement.

Il est possible alors d’utiliser la techniqueen respectant l’éthique, à une seule condition : celle de diriger en amont les techniques puisque la technique n’estpas neutre, mais suggère des finalités ; et de contrôler en aval.Le progrès technique peut s’harmoniser avec les exigences éthiques lorsque l’homme dans ses finalités prend encompte les changements définitifs dont il est l’acteur.

C’est une question impliquant la notion de responsabilité.

Onpeut comparer les devoirs de l’homme à ceux d’un père de la nature, les effets immédiats ne doivent pas lui faireperdre de vue les effets sur le long terme.

Là encore, Jonas a très bien explicité la responsabilité de l’homme.

« Agisde façon que les effets de ton action soient compatibles avec la permanence d’une vie authentiquement humainesur terre.

» Il est nécessaire de se poser la question de ce qui fait que l’homme soit humain.

Il lui faut poser desfinalités pour que l’homme reste homme par rapport à sa relation avec le monde qui l’entoure et la société.

Lejugement humain devrait toujours être prioritaire en matière de progrès technique. Le progrès technique change les relations de l’homme avec la nature.

Cette évolution de l’homme grâce auperfectionnement de sa technique a inauguré des types de couplages ; et cette évolution entretient des rapportscontroversés avec la technique.

Le progrès technique peut rendre l’homme esclave de ce perfectionnement, sansqu’il en soit conscient.

En effet, l’homme poursuit une finalité qui se concrétise dans sa fabrication d’objets.

C’estspécifiquement cette finalité qui est interrogée.

Le progrès technique constitue toujours un moyen, qui doit êtreutilisé pour rendre l’homme plus libre et non à l’asservir.

C’est pourquoi, selon Jonas il est nécessaire que latechnique soit soumise à une éthique des techniques afin d’être régulé.

Le progrès technique peut se concilier avecl’exigence éthique uniquement s’il se soumet au jugement humain.

Cette éthique devra être secondée par la mise en. »

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