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Une proposition peut-elle être vraie en théorie et fausse en pratique ?

Publié le 22/03/2004

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"Science, d'où prévoyance ; prévoyance, d'où action", telle est la formule très simple qui exprime d'une manière exacte les relations de la théorie et de la pratique, de la science et de l'art.  Science, d'où prévoyance; prévoyance, d'où action. (Cours de philosophie positive) Pour Auguste Comte, toute recherche gratuite et désintéressée est un non-sens. Il pense, au contraire, que la connaissance scientifique doit être au service de la société et que les recherches qui n'ont d'autres buts qu'elles-mêmes ne sont que perte de temps et luxe inutile. Le positivisme développe une conception pratique voire pragmatique de la connaissance scientifique. Il faut lier théorie et pratique. La connaissance permet à l'homme de prévoir et donc d'agir sur le monde. La science permet à l'homme, par sa connaissance de la nature, de développer des techniques pour satisfaire ses besoins. Il ne faut néanmoins pas en conclure que la science ne sert qu'au développement de l'industrie. Elle a aussi pour but de satisfaire le besoin de connaissance de notre intelligence.

« peut être réfutée par la pratique.

Autrement dit, un ensemble de règles et de principes est faux, s'il n'a pas fait sespreuves dans la réalité.

Notre problème consistera donc à déterminer si une théorie peut être réfutée par sa mise enapplication, ou au contraire, si sa vérité en est toujours indépendante. I.

La vérité d'une théorie ne dérive pas de la pratique Une théorie ne semble tenir sa vérité que de la pratique, c'est-à-dire de l'expérience qu'on en fait.

Cependant,si une théorie n'est valable que dans la pratique ou l'expérience, cela ne veut pas dire pour autant qu'elle enest issue.

En effet, nous pouvons considérer qu'elle n'a d'application que dans l'expérience, bien que sonorigine ne soit pas empirique. a. Cette thèse est défendue par Kant dans son opuscule Théorie et pratique (« Du lieu commun : ce qui est vrai en théorie peut être faux en pratique »). Kant commence par distinguer la théorie comme ensemble de règles constituant des principes universels, de la pratique comme action libre, réglée par ces principes universels.

Or,le passage de l'une à l'autre nécessite un jugement , qui consiste dans un acte permettant de décider si la règle contenue dans un concept s'applique bien au cas particulier.

Par exemple, un médecin doit posséder un art du diagnostique, en plus de ses connaissances médicales, pour pouvoir soigner son malade.

Dès lors, unethéorie peut s'avérer incomplète, et doit être complétée par des expériences fournissant de nouvelles règles. Nous dirons qu'un bon médecin est un homme d'expérience. b. Nous avons établi que la théorie peut être complétée par la pratique.

Mais on ne doit pas en conclure qu'elletire sa vérité de la seule pratique.

Kant montre précisément l'inverse : la valeur de la pratique ne tient quedans conformité à la théorie.

A cet égard, il se sert de deux exemples particulièrement significatifs.Premièrement, au niveau moral , la théorie fondée a priori sur le concept de devoir vaut en pratique.

En effet, la transgression du devoir est toujours ressentie comme une faute : par exemple, si je détiens un bien étranger, alors que son propriétaire est mort et ses héritiers n'en savent rien.

Deuxièmement, au niveaupolitique, le contrat est une idée de la raison ayant une réalité pratique pour le sujet (l'obligation de se soumettre à la loi qu'il s'est prescrite), et pour le législateur (comme règle a priori de la conformité d'une loi au droit).

Par conséquent, la vérité d'une théorie n'est jamais infirmée par la pratique, parce qu'elle est établie a priori . c. II.

La pratique peut invalider une théorie L'argument de Kant repose pour l'essentiel sur la possibilité d'établir a priori la vérité d'une théorie.

Mais la science, au cours de ses investigations, nous montre que la vérité d'une théorie est d'abord éprouvée par lapratique.

Ainsi, c'est toujours l'expérimentation qui décide de la vérité d'une construction théorique. a. Dans le Novum organum , Bacon considère le rôle fondamental que joue l'expérience dans l'acquisition des connaissances scientifiques.

Selon lui, la vérité d'une théorie scientifique dépend d'une expérience cruciale.Cette dernière consiste dans le contrôle de deux théories rivales par une même expérimentation : la réfutationde l'une implique obligatoirement la confirmation de l'autre.

Cependant, l'expérience cruciale n'est pas décisive,car une troisième théorie est toujours possible. b. Dans la Logique de la découverte scientifique , Karl Popper critique la conception baconienne.

Selon lui, une expérience particulière peut réfuter une loi ou une théorie générale, mais elle ne constitue pas une preuve desa vérité.

Le seul critère de vérité d'une théorie réside dans ce que Popper appelle sa « falsifiabilité » .

Celle-ci consiste à affirmer, d'une part, que la vérité d'une théorie peut être réfutée, mais non confirmée parl'expérience.

Et d'autre part, elle constitue un test de scientificité : la valeur scientifique d'une théorie dépendde la possibilité d'un cas empirique capable de la réfuter.

Par exemple, la découverte d'un corbeau blanc réfuterait la loi selon laquelle “tous les corbeaux sont noirs”, tandis que le énième corbeau noir aperçu neprouvera pas que cette loi est définitivement vraie.

Nous pouvons donc en conclure que la pratique peutinvalider la théorie, mais non la valider. c. III.

Toute théorie est le résultat d'une pratique Dans les analyses menées jusqu'à présent, nous avons présupposé que la théorie préexistait à la pratique, quecette antériorité soit transcendantale (l' a priori chez Kant) ou temporelle (la théorie scientifique chez Popper). Mais toute théorie est en réalité le résultat d'une pratique historique et sociale.

Dès lors, si ce qui est vrai enthéorie peut s'avérer faux en pratique, c'est qu'une certaine pratique à amener à une théorie nécessairementfausse. a. Dans l' Idéologie allemande (Section A, 1 re partie), Marx peut ainsi dépasser la simple opposition entre théorie et pratique, en montrant que toutes les productions théoriques de l'homme sont l'œuvre d'une praxis .

En effet, b.. »

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