La psychologie
Publié le 28/01/2012
Extrait du document
Lorsque nous employons dans le langage courant les mots psychologie, psychologique, psychologue, notre pensée est orientée vers un certain ordre de réalité ; nous avons, autrement dit, une certaine idée de ce dont il s'agit, même si cette idée n'est pas claire. Si un adolescent nous déclare que les méthodes qu'il emploie pour arriver à ses fins (par exemple obtenir de l'argent ou avoir la permission de partir plusieurs jours en camping avec des camarades) ne sont pas les mêmes suivant qu'il s'adresse à sa mère ou à son père, nous dirons, si ses méthodes réussissent, qu'il fait preuve de psychologie. Si ses parents se laissent manoeuvrer sans être dupes, nous dirons qu'ils sont plus psychologues que lui. Ainsi cet adolescent et ses parents " font de la psychologie " peu ou prou, consciemment ou non....
«
La psychologie spontanée telle qu'elle vient d'être déèrite est la
connaissance empirique et intuitive de quelques comportements, de leur " motivation • habituelle, de leur déroulement et de leurs effets.
n suffirait,
semble-t-il; d'ôter de cette définition tout ce qu'elle a de partiel, de limitatif, pour avoir une idée plus claire de ce qu'est la psychologie et des progrès qu'elle doit faire pour mériter le nom de science.
b) Pour être scientifique, la ,psychologie doit-elle se calquer SIJr ill.
physique mathématique '1
On est tenté de dire qu'elle doit simplement devenir connaissance réfléchie, rationnelle, positive, qu'elle doit devenir exacte et systéma tisée, utiliser un système de concepts et de symboles universel, partir d'observations objectives et aboutir à des lois vérifiées.
Il suffit de formuler ces exigences
pour s'apercevoir que la science qui sert plus ou moins implicitement de modèle est la physique mathé matique, et même, si l'on veut être sincère, la physique mathématique de la fln du XIX• siècle.
Qu'elle était belle et réconfortante pour l'esprit humain cette physique fondée par Descartes, bâtie par Newton,
Laplace, Lagrange, Huygens, Faraday, Ampère, Maxwell et tant d'autres savants illustres dont les découvertes étaient auiant de pierres apportées à la construction et à l'extension du même édifice, d'un édifice .t>olide, lumineux, absolu ...
et même absolutiste puisqu'il s'annexait bientôt la chimie minérale, puis la chimie organique,
puis la physiologie ...
La réalité absolue de son objet, l'objectivité de sa méthode, l'uni
versalité de ses résultats sont présentées comme les conditions sine qua non de la constitution de toute science.
c) Les difficultés de la psychologie comme science.
Malheureusement l'application à la psychologie de ce schème idéal
de toute science se révèle pleine de contradictions : L'• objet» de la
psychologie est le • sujet • 1 Le • sujet • humain est avant tout, un ensemble unifié de conduites impliquant d'une part une conscience
personnelle avec un passé et un avenir, et d'autre part des • situations concrètes·» dans lesquelles il est engagé.
La conduite, le • moi •, la situation ne se comprennent chacun qu'en fonction des deux autres, et ils sont en outre en évolution dans une • exist.;nce • pour laquelle chaque • instant » peut avoir une importance imprévisible.
Comment définir cette réalité complexe,
mouvante, temporelle, chaque fois différente et, par certains aspects,
unique et singulière ?
L'• objectiver •, c'est-à-dire ne pas tenir compte de la subjectivité,
n'est-ce pas risquer de perdre l'essentiel? Comment atteindre cet objet-sujet?
-1- La Dléthode objective.
En science elle se résume dans ces
deux mots-clés : Expérience et Raisonnement.
Entre le fait scienti-.
»
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