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Le « pyroscaphe » du marquis de Jouffroy

Publié le 29/08/2013

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Deux ans plus tôt, Aurixon a même conçu un prototype, mais l'embarcation a sombré. A sa mort, en 1778, ses héri¬tiers et Follenay proposent à Jouffroy de constituer une so¬ciété pour exploiter le privi¬lège qui lui a été promis. Le marquis se lance dans la cons¬truction du premier bateau à vapeur qui va effectivement naviguer. Mesurant treize mè¬tres de long et deux mètres de large, il est mû par un système de propulsion à rames et vo¬lets mobiles. Jouffroy finance les essais sur le Doubs grâce à des fonds octroyés par sa soeur Élisabeth, chanoinesse au cha¬pitre de Baume-les-Dames. Cette expérience concluante incite Jouffroy à poursuivre les travaux d'Auxiron et à modifier les plans de l'embarcation.

« deux cours d'eau) et techni ­ ques (la batellerie y est en plein essor) sont plus favora­ bles et où il bénéficiera de l'appui de son oncle .

En 1782 , il met en chantier son « pyro­ scaphe », un bateau de qua ­ rante-cinq mètres de long et cinq mètres de large , mû par une machine à vapeur à deux cylindres .

Il lui faudra plus d'un an pour mener à bien la construction de l 'engin , finan­ cée en partie par sa belle­ famille.

Le 15 juillet 178 3, de­ vant la bonne société lyonnai­ se ébahie , Jouffro y fait sensa ­ tion en remontant le cours de la Saône pendant un quart d'heure grâce à la s eule inter­ vent ion d'une pompe à feu .

Priorité à la France Après ce succès , Jouffroy sou ­ haite mettre son invention en pratique et fonder une compa­ gnie de navigation fluviale.

Mais le ministre Calonne lui refuse le privilège d'exploita ­ tion : le savant a négligé de sol­ liciter le patronage de l'Acadé ­ mie des Sciences, et l'on exige qu'il réitère sa démonstration à Paris, sur la Seine .

Faute de pouvoir réunir les fonds néces­ saires à la construction d'un nouveau bateau, il doit renon­ cer.

Ce qui ne l'empêche pas de refuser de vendre les droits de son invention à l'Angleterre pour en conserver la priorité à la France .

Son patrioti sme sera bien mal récompensé ...

Sous la Révolution , le marquis de Jouffroy, par fidélité au roi, émigre .

Plus tard , il repou sse l'idée d'offrir son invent ion à Napoléon , « l 'usurpateur », et ne reprend ses travaux que sous la Restauration, après vingt-cinq ans d'interruption .

Entre-ten;ips, dès 180 3, le mé­ canicien américain Robert Ful­ ton a perfectionné son inven ­ tion, en développant rapide­ ment l'application pratique .

Et ce n' est qu'en 1816 que Jouf ­ froy fait breveter le plan et le profil de son pyroscaphe .

Plusieurs des compagnies de navigation récemment créées redoutent la concurrence et voient d'un mauvais œil les expériences de l 'inventeur et la mise sur pied de sa société .

Hélas ! Jouffroy , créateur de génie, mais piètre gestionnaire , fait faillite .

Ruiné, il se réfugie chez l'un de ses fils, où il s'adonnera modestement au travail manuel.

A la mort de sa femme , en 1829, désemparé, il décide de se retirer aux Inva­ lides et meurt à son tour le 18 juillet 1832, victime de l'épi­ démie de choléra .

LE « PERSÉVÉRANT » Jouffroy fonde une société de navigation sur la Saône : plusieurs bateaux sont mis en chantier à Chalon .

Bientôt naît le Persévérant ; pouvant transporter vingt personnes, il couvre le trajet Lyon-Chalon en trente heures contre le courant et en quatorze heures à la descente, gain de temps fort appréciable .

L'intérieur est le plus confortable possible ; la compagnie promet que « les voyageurs seront traités avec tous les égards possibles, (qu'lun cuisinier sera attaché au bateau » .

Mais le Persévérant est encore trop lourd et ne peut assurer un service régulier par tous les temps.

Jouffroy ne résiste pas à la concurrence des deux autres compagnies présentes sur le même parcours, en particulier à celle de la Société des transports accélérés d'Alphée Aynard .

Ruiné, il doit fermer ses chantiers .

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