Quel destin pour l'homme ?

« Le mot Destin suppose donc un Fatum, une Fatalité, alors que le mot destinée suppose une initiative possible, une liberté et un choix (cf.

ci-dessus p.

50).

La philosophie utilise également le mot Desti­ nation, qui pose le problème des buts de l'Homme, de la Finalité de l'Humanité et de son Histoire.

On rejoint aussi les problèmes de la fin de l'Homme ou de " la fin des Temps "• problèmes dont l'ensemble est appelé eschatologie.

L'eschatologie fut évidemment d'abord religieuse et le centre en est toujours le fameux livre biblique de l'Apocalypse.

Dans les périodes d'angoisse collective ou dans des groupes contaminés par des " prophètes " plus ou moins psycho­ tiques, la menace d'une destruction apocalyptique du Monde et de l'Humanité reprend sa puissance magique (cf.

R.

Mucchielli, Le mythe de la Cité idéale, livre II : L'apocalypse).

- I - Des déterminations existent pour l'Homme, comme pour tous les êtres de la nature, et soumettent l'existence humaine à un déterminisme.

1 -- Les conditions biologiques.

En tant qu'être vivant et en tant qu'organisme, l'homme est soumis à un réseau de lois et de causalités de type physique, physico-chimique, et biologique proprement dites.

Le développement de l'embryon, la structure spécifique du corps humain, la croissance et ses étapes, le fonction­ nement des organes et leurs désordres, le vieillissement et la mort, sont des déterminations de ce genre.

Leur nécessité, leur inéluctabilité, s'imposent à l'intelligence, provoquent des réactions psychologiques diverses, motivent des opinions métaphysiques ou des croyances compensatoires (cf.

Bergson.

Les deux sources de la morale et de la religion.

La fonction fabulatrice).

2 - Les données héréditaires.

Chaque individu, à sa naissance, est doté d'un équipement héréditaire.

La génétique est la science qui a pour objet l'étude des facteurs héréditaires et les lois de leur transmission.

Le type ethnique et de nombreux facteurs morpho­ logiques familiaux sont des donnés de ce genre, de même que certains facteurs pathogènes (l'hémophilie par ex.).

3 - Les données congénitales.

On nomme ainsi des détermi­ nations que l'enfant présente ou possède à sa naissance et qui ne relèvent pas, dans l'état actuel de la science, de l'équipement chromo­ somique héréditaire.

Il y a toute une gamme de déterminations de ce genre, depuis le sexe jusqu'aux caractéristiques fondamentales du tempérament, en passant par les différentes malformations ou séquelles de souffrance fœtale, dues à ce qui a atteint le développement de l'embryon au cours de la gestation.

Les maladies des parents (alcoolisme, syphilis, maladies à virus chez la mère pendant les 3 premièrs mois de la grossesse) provoquent par exemple des tares congénitales du nouveau-né.

Les constitutionnalistes et les caractérologues de l'École franco­ hollandaise admettent actuellement que le " caractère >> est une détermination congénitale, c'est-à-dire qu'une certaine structure. »