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Quel(s) lien(s) peut-on faire entre sciences et réel ?

Publié le 27/02/2008

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Bien au contraire, le fait que deux énoncés contradictoires permettent des prédictions identiques aurait tendance à nous pousser à considérer que ces énoncés ne correspondent pas du tout au réel, puisqu?ils peuvent tout deux décrire une même réalité et être pourtant différents. b) Comme l?écrit Einstein : « la physique décrit la ?réalité?. Or, nous ne savons pas ce qu?est la  ?réalité?, nous ne la connaissons qu?à travers la description qu?en donne la physique ! » (Lettre à Schrödinger du 19 juin 1935) L?homme ne connaît en effet de la réalité que ce qu?en disent les théories, or, comme c?est l?homme lui-même qui écrit ces théories, nous pourrions en déduire qu?il n?a aucun accès à la réalité en soi. Le physicien construit voire invente des entités et des processus, en vue de prévoir et de produire des événements. Le terme « atome », par exemple, ne serait alors qu?une manière abrégée de désigner une classe de procédures expérimentales. Cela ne signifie aucunement que les atomes existent effectivement dans la nature indépendamment de l?homme qui en parle. c) Passant du registre scientifique au registre métaphysique, un philosophe comme Berkeley ira même jusqu?à soutenir que le monde matériel n?est qu?une représentation des sujets humains, qu?il n?a pas d?existence autonome et qu?il disparaîtrait en conséquence si tous les hommes disparaissaient. Peut-être que les sciences ne font qu?interpréter le réel, et peut-être même qu?elles l?inventent et qu?elles le créent. Ainsi que l?écrit Nietzsche : « Le monde nous paraît logique parce que nous avons commencé par le rendre logique. » (Volonté de puissance, Tome 1, Livre 1, §135) Le lien qui unit les sciences au réel serait donc bien particulier, car le scientifique serait celui qui créerait le réel.

« Texte: Einstein et de Léopold Infeld, La théorie est une interprétation du réel « Les concepts physiques sont des créations libres de l'esprit humain et ne sont pas, comme on pourrait le croire,uniquement déterminés par le monde extérieur.

Dans l'effort que nous faisons pour comprendre le monde, nousressemblons quelque peu à l'homme qui essaie de comprendre le mécanisme d'une montre fermée.

Il voit le cadran etles aiguilles en mouvement, il entend le tic-tac, mais il n'a aucun moyen d'ouvrir le boîtier.

S'il est ingénieux, il pourrase former quelque image du mécanisme, qu'il rendra responsable de tout ce qu'il observe, mais il ne sera jamais sûrque son image soit la seule capable d'expliquer ses observations.

Il ne sera jamais en état de comparer son imageavec le mécanisme réel, et il ne peut même pas se représenter la possibilité ou la signification d'une tellecomparaison.

Mais le chercheur croit certainement qu'à mesure que ses connaissances s'accroîtront, son image dela réalité deviendra de plus en plus simple et expliquera des domaines de plus en plus étendus de ses impressionssensibles.

Il pourra aussi croire à l'existence d'une limite idéale de la connaissance que l'esprit humain peutatteindre.

Il pourra appeler cette limite idéale la réalité objective.

» Dans ce texte, il s'agit de s'interroger sur les rapports entre la théorie et la réalité.

Les concepts que nous utilisonspour expliquer la réalité ne sont pas guidés et fournis par le réel, mais sont des constructions de l'esprit humain.

Unetelle thèse va alors conduire à s'interroger sur la question de la vérité.

Afin de mieux le comprendre, on peut partirici de l'analogie : On a beau répéter qu'il nous est impossible d'ouvrir le boîtier, la tentation est grande de s'imaginerle contenu de la montre, son mécanisme.

Or c'est bien là ce qui peut retenir notre attention dans la lecture de cetexte.

Il ne s'agit pas d'une interdiction provisoire, conjoncturelle, mais d'une impossibilité principielle : nous nepouvons voir la réalité physique telle qu'elle est en elle-même, indépendamment de tout sujet observant.

Bref, nousn'avons pas d'accès à la chose en soi.

La théorie ne pourra plus dès lors être pensée comme une copie de la réalité(ou alors une copie sans modèle, une copie qui n'imite rien) mais bien comme un modèle d'interprétation,d'intelligibilité des phénomènes.

Est-ce à dire qu'il n'y aura jamais aucune connaissance de la réalité, que si toutesles théories ne sont que des interprétations, aucune ne vaut plus que l'autre ? vous pouvez montrer en quoil'affirmation selon laquelle nous n'avons pas accès au réel en soi ne conduit pas nécessairement à de tellesaffirmations.

Pour reprendre l'analogie utilisée dans le texte, il y a des images du mécanismes qui rendent beaucoupmieux compte que d'autres la manière dont la montre fonctionne.

Enfin, il convient d'insister sur la fin du texte quiachève le passage d'un point de vue réaliste naïf à un point de vue idéaliste méthodologique puisque la notion devérité est définie comme limite idéale de la connaissance de l'esprit humain.

Le rappel de l'impossibilité de toutecomparaison entre la description théorique et la chose elle-même opère en effet une sortie de la compréhensionclassique de la vérité comme adequatio intellectus et rei (adéquation de l'esprit et de la chose).

Mais la réalitéobjective n'est pas la réalité en soi.

L'homme ne connaît en effet de la réalité que ce qu'en disent les théories, or, comme c'est l'homme lui-même quiécrit ces théories, nous pourrions en déduire qu'il n'a aucun accès à la réalité en soi.

Le physicien construit voireinvente des entités et des processus, en vue de prévoir et de produire des événements.

Le terme « atome », parexemple, ne serait alors qu'une manière abrégée de désigner une classe de procédures expérimentales.

Cela nesignifie aucunement que les atomes existent effectivement dans la nature indépendamment de l'homme qui en parle.c) Passant du registre scientifique au registre métaphysique, un philosophe comme Berkeley ira même jusqu'àsoutenir que le monde matériel n'est qu'une représentation des sujets humains, qu'il n'a pas d'existence autonome etqu'il disparaîtrait en conséquence si tous les hommes disparaissaient.

Peut-être que les sciences ne fontqu'interpréter le réel, et peut-être même qu'elles l'inventent et qu'elles le créent.

Ainsi que l'écrit Nietzsche : « Lemonde nous paraît logique parce que nous avons commencé par le rendre logique.

» ( Volonté de puissance , Tome 1, Livre 1, §135) Le lien qui unit les sciences au réel serait donc bien particulier, car le scientifique serait celui quicréerait le réel.

Les sciences seraient ainsi un instrument de création du réel.

Transition : Que devient alors le statut de la réalité si ce qu'on perçoit par les sciences peut être un pur produit de l'esprit humain ? Les sciences réalisent une interprétation humaine d'un réel extérieur. 3.a) Si Berkeley et Nietzsche avaient raison, alors la réalité pourrait n'être rien de plus que le fruit de l'imagination dusujet pensant, et la science pourrait entièrement modeler la réalité.

Nous appellerions alors « réel » ce que nousdécrivons par les sciences, et ce seraient nos conceptions scientifiques qui forgeraient le réel, si bien que nouspourrions affirmer qu'il n'y a pas de réel.

Mais si le monde n'était rien de plus que la représentation que s'en faisaientles humains, alors il suffirait à ces humains de changer leur représentation du monde pour changer le monde.

Or,nous constatons bien que cela n'est pas possible, et que, par ailleurs, une réalité extérieure contraint les théoriesscientifiques à certaines nécessités.b) « Par quoi le pouvoir de connaître serait-il éveillé et mis en exercice, si cela ne se produisait pas par des objetsqui frappent nos sens (…) ? » ( Critique de la raison pure , Introduction, I, De la différence de la connaissance pure et de la connaissance empirique) interroge Kant.

En effet, même si la science ne reflète pas absolument le réel, ilest indéniable que nous sommes touchés par des perceptions communes qui éveillent notre raison.

Si le sujet n'avaitpas d'objets à penser, il est probable qu'il ne penserait pas.

Il existe donc bien des objets réels qui viennent à nouspar la perception, et ce sont ces objets que nous interprétons par la science.c) Cela étant, tirant profit de la critique du réalisme, nous pouvons affirmer qu'il est peu probable que ce réel quenous percevons, nous soyons capables de le percevoir tel qu'il est vraiment.

En réalité, nous percevonsnécessairement le réel à travers la structure de notre esprit (ce que Kant nomme la structure de la « subjectivité »,. »

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