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Quel est le meilleur fondement pour la société ? l'intérêt ? le sentiment ou la raison ?

Publié le 27/02/2008

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    Proposition de plan : 1. L'illusion de la sentimentalité. a) Dans l'évangile de Jésus-Christ selon Saint Jean, il nous est conté qu'au cours du dernier repas que le Messie prit avec ses disciples, celui-ci leur donna ce commandement : « aimez-vous les uns les autres. » Il semblerait en effet plus aisé de fonder la société sur le sentiment : s'il était tout simplement possible d'aimer la société, d'aimer autrui, alors la société marcherait d'elle-même. Le lien se créerait de lui-même autour de cette affection du coeur qu'est le sentiment et la société avancerait d'un bon pas. b) Mais il y a un problème avec les sentiments, c'est qu'ils sont multiples. Il n'y a pas que des sentiments d'amour, il y a aussi des sentiments de haine, et les seconds peuvent même avoir été engendrés par les premiers. Les sentiments changent, ils évoluent. Pourquoi ? Parce qu'ils proviennent du corps et qu'ils font appel à notre sensibilité.

« « le pouvoir de persuader par ses discours les juges au tribunal, les sénateurs dans le Conseil, les citoyens dans l'assemblée dupeuple et dans toute autre réunion qui soit une réunion de citoyens » comme le déclare Gorgias dans le Gorgias de Platon. b) La société serait fondée, qu'on le veuille ou non, sur l'intérêt : celui que les hommes trouvent dans le fait d'établir des lois pourne pas subir l'injustice.

Glaucon, dans la République (358e), soutient que « l'injustice est par nature un bien, et que le fait de subir l'injustice est un mal ».

Il ajoute également que « subir l'injustice représente un mal plus grand que le bien qui consiste à lacommettre ».

On trouverait ainsi en ces deux arguments la raison pour laquelle les hommes auraient décidé de « passer un accordles uns avec les autres pour ne plus commettre ni subir l'injustice.

»c) Ne serait-il donc pas plus sage de fonder la société sur ce vers quoi elle semble de toute façon se tourner ? Si la constitutionde l'homme et l'état de nature sont faits de telle manière que l'homme ressente le besoin de poser des conventions pour garantirson intérêt, ne serait-ce pas aller à l'encontre de la nature que de chercher ailleurs un substitut pour ce qui s'impose déjà avecévidence ?Transition : Pourtant, n'a-t-on pas l'impression que cette solution n'est pas satisfaisante, qu'elle ne ressemble à riende plus qu'à un pis-aller ? 3.

La société existe pour que puisse éclore la justice véritable, laquelle n'est découverte que par la raison.a) Faire de l'intérêt un fondement de la société, c'est essayer de bâtir une communauté d'individus sur le désir.

Or le désir souffrede deux graves défauts : il est infini et il repose sur la présence simultanée d'états contraires.

Platon explique ces défauts dans leGorgias. D'abord il exprime l'idée que le désir inféode l'homme à une prospection toujours reconduite et qu'il rend les hommes comme ces habitants de l'Hadès qui « portent de l'eau dans des tonneaux percés » ( Gorgias , 493b).

Ensuite, Platon va démontrer que le plaisir – qui répond au désir – ne peut nous permettre de devenir heureux car il a besoin de contraires.

Onprend en effet du plaisir à boire, mais ce plaisir ne provient que du fait qu'il met fin à la souffrance qu'était la soif.

Aussi, désirer leplaisir de boire, ce serait désirer la souffrance d'avoir soif.

A l'inverse, le bonheur et le malheur ne peuvent être présentssimultanément, aussi le bonheur ne peut-il reposer sur le seul critère du plaisir.

Il découle de ces deux arguments qu'il paraîtdifficile de fonder la société sur l'intérêt car ce serait une société fondée sur quelque chose de trop instable.b) Il faut donc fonder la société sur quelque chose qui permette aux hommes de vivre ensemble et qui permette la stabilité.

Pourcela, il est nécessaire de permettre la cohésion en dépit des disparités d'intérêts et des sentiments divergents des individus qui lacomposent.

Cela reviendrait à créer un ordre véritable, or, il semble que ce soit cette harmonie que Platon cherche à atteindrelorsqu'il expose sa conception de la justice, justice qui ne peut s'appuyer que sur des principes rationnels.

Il explique notammentdans la République au livre IV (443c-e) que la justice est le lien qui permet d'unifier une multiplicité.

Elle est ce qui permet de dépasser l'intérêt individuel pour lebien plus grand que constitue le bien de la société.c) La vraie justice requiert un savoir véritable qu'on pourrait appeler une technique politique.

Mais comme toute technique, celle-ci présuppose une connaissance rationnelle de son objet, une connaissance qui passe par l'intellect et qui permette de rendreraison de ce que l'on avance.

En effet, si l'on avait une connaissance de la justice qui n'était pas rationnelle, on ne pourrait dire decette dernière que c'est une connaissance véritable et on retomberait plutôt dans le sentiment ou l'opinion.

C'est pourquoi Platondans le Gorgias (465a) écrit : « Je ne donne pas le nom de technique à une pratique sans raison.

» Aussi, la justice qu'il nous faut atteindre pour trouver le meilleur fondement à la société est une justice fondée en raison.

De la sorte, on peut considérer que c'estla raison qui constitue le meilleur fondement pour la société, car c'est elle qui permettrait de découvrir la justice.

Conclusion : Nous nous sommes d'abord penchés sur l'éventualité de fonder la société sur le sentiment.

Constatant que c'était l'intérêt quiprenait alors le dessus, nous avons essayé de trouver un compromis réaliste en cherchant le fondement de la société dans l'intérêt.Cependant, l'intérêt ne satisfaisant pas aux exigences d'une société juste, nous avons découvert la nécessité de rechercher unejustice fondée en raison.

Si le meilleur fondement pour la société semble donc être la raison, il reste à résoudre un problème :comment instaurer le règne de la raison sans basculer dans le despotisme ?. »

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