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En quel sens l'homme peut-il etre irresponsable ?

Publié le 27/08/2005

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Transition Le concept d'irresponsabilité, tel que nous la concevons à présent, porte cependant en lui sa propre limite. En effet, s'il est même possible de dénoncer une détermination fondamentale, et d'en détailler même les conditions, n'est-il pas aussi possible de la contrecarrer ? Par exemple, si la psychanalyse peut dévoiler l'existence et les conditions génétiques de l'inconscient, elle permet une mise à jour, une venue au conscient de ce qui était voilé. Il faut bien comprendre l'aporie ici soulevée : si je puis même énoncer mon irresponsabilité, et en dévoiler les causes, cela ne me rend-il pas ipso facto responsable de ne rien faire pour la disqualifier ? Notre tâche est donc à présent de comprendre cette irresponsabilité qui se fragilise du fait d'être simplement dite. II  La responsabilité comme appel KANT  Critique de la raison pratique « Devoir ! nom sublime et grand, toi qui ne renfermes rien en toi d'agréable, rien qui implique insinuation, mais qui réclames la soumission, qui cependant ne menaces de rien de ce qui éveille dans l'âme une aversion naturelle et épouvante, pour mettre en mouvement la volonté, mais poses simplement une loi qui trouve d'elle-même accès dans l'âme et qui cependant gagne elle-même, malgré nous, la vénération (sinon toujours l'obéissance), devant laquelle se taisent tous les penchants, quoiqu'ils agissent contre elle en secret ; quelle origine est digne de toi, et où trouverait-on la racine de ta noble tige, qui repousse fièrement toute parenté avec les penchants, racine dont il faut faire dériver, comme de son origine, la condition indispensable de la seule valeur que les hommes peuvent se donner à eux-mêmes ? Ce ne peut être rien de moins que ce qui élève l'homme au-dessus de lui-même (comme partie du monde sensible), ce qui le lie à un ordre de choses que l'entendement seul peut concevoir et qui en même temps commande à tout le monde sensible et avec lui à l'existence, qui peut être déterminée empiriquement, de l'homme dans le temps, à l'ensemble de toutes les fins qui est uniquement conforme à ces lois pratiques et inconditionnées comme la loi morale. Ce n'est pas autre chose que la personnalité, c'est-à-dire la liberté et l'indépendance à l'égard du mécanisme de la nature entière, considérée cependant en même temps comme un pouvoir d'un être qui est soumis à des lois spéciales, c'est-à-dire aux lois pures pratiques données par sa propre raison, de sorte que la personne, comme appartenant au monde sensible, est soumise à sa propre personnalité, en tant qu'elle appartient en même temps au monde intelligible. Il n'y a donc pas à s'étonner que l'homme, appartenant à deux mondes, ne doive considérer son propre être, relativement à sa seconde et à sa plus haute détermination, qu'avec vénération, et les lois auxquelles il est en ce cas soumis, qu'avec le plus grand respect. Pour cette raison, toute volonté, même la volonté propre à chaque personne, dirigée sur la personne elle-même, est astreinte à la condition de l'accord avec l'autonomie de l'être raisonnable, [.

      Tout d'abord, le sujet intercale le problème de la liberté entre le sujet agissant et la représentation que celui-ci se fait de ses propres actes. Cependant, même à démontrer que le sujet soit pris dans des réseaux de causalités, et obéissent à des lois du même type que les lois de la nature, les lois du monde physique, il ne serait pas encore établi que l'homme soit irresponsable : le sujet aurait toujours, au moins, l'illusion du choix, le sentiment d'avoir obéi à des mobiles qu'il aurait aussi bien pu décidé de ne pas écouter. La question de la liberté n'épuise donc pas le problème de la responsabilité.

      Or justement, on s'aperçoit que, dans la langue courante, on taxera d'irresponsable celui qui commet des actes répréhensibles plutôt que le vertueux, que l'homme honnête et droit, que l'on trouvera, au contraire, responsable. Une mère ne confierait pas son enfant à un homme trop léger, trop irresponsable, justement, et chercherait un homme responsable. Mais le malhonnête comme le vertueux n'ont-ils pas à répondre également de leurs actes ? La responsabilité pénale le montre bien. Un nouveau sens de la responsabilité se précise donc : serait responsable celui qui peut répondre de ses actes selon la moralité, qui peut justifier sa conduite universellement; irresponsable, celui dont la conduite serait si peu rationnelle, qu'elle serait réductible à des purs désirs subjectifs, non universalisables, bref, l'homme de la sensibilité et non de la raison. Ainsi, au problème de la liberté, la question de la responsabilité ajoute celui de la rationalité.

      Mais si l'homme responsable est celui qui écoute sa raison et non sa sensibilité, l'irresponsable, comme homme, reste doué d'une raison au même titre que le premier. Pour devenir responsable, il faudrait qu'il entende sa raison et ainsi, se réforme. Mais justement, s'il est l'homme de la sensibilité, comment écouterait-il cette voix de la raison ? Ne sommes-nous pas en présence d'un cercle vicieux de l'irresponsabilité ?

      Cette question va nous permettre de choisir le problème dont nous avons besoin car, à y regarder de plus près, elle concerne tout homme. En effet, avant d'être homme, au sens d'adulte, tout homme est enfant, c'est-à-dire irresponsable. L'homme n'est pas créé ex nihilo, mais engendré, c'est-à-dire pris dans des réseaux contingents qui le précèdent, le rendent possible, et le définissent. Comment l'enfant accède-t-il à la responsabilité ? Par l'éducation certes. Mais l'enfant, dans la mesure où, lorsqu'il la reçoit, il est irresponsable,  ne le reste-t-il pas à l'égard de cette éducation ? Si la moralité et la rationalité se reçoivent de l'extérieur, ne semble-t-il pas, en fin de compte, que le vertueux comme l'immoral en soient irresponsable ? Comment comprendre, alors, la responsabilité du vertueux, s'il n'est pas responsable de sa formation ? Et l'irresponsabilité de l'immoral ?

      Une dernière remarque : si la notion d'homme semble ne pas poser problème, il faudra veiller à ne pas lui présupposer trop d'évidence : c'est justement elle qui permettra de moduler l'irresponsabilité que l'on questionnera. Aux diverses states de sens de cette dernière, correspondent divers aspect de l'homme, qui ne se réduisent pas les uns aux autres: le sujet, le sujet moral, la conscience, l'être rationnel, l'individu, etc.

« il cette voix de la raison ? Ne sommes-nous pas en présence d'un cercle vicieux de l'irresponsabilité ? ● Cette question va nous permettre de choisir le problème dont nous avons besoin car, à y regarder de plus près, elle concerne tout homme.

En effet, avant d'être homme, au sens d'adulte, tout homme estenfant, c'est-à-dire irresponsable.

L'homme n'est pas créé ex nihilo , mais engendré, c'est-à-dire pris dans des réseaux contingents qui le précèdent, le rendent possible, et le définissent.

Comment l'enfant accède-t-ilà la responsabilité ? Par l'éducation certes.

Mais l'enfant, dans la mesure où, lorsqu'il la reçoit, il estirresponsable, ne le reste-t-il pas à l'égard de cette éducation ? Si la moralité et la rationalité se reçoiventde l'extérieur, ne semble-t-il pas, en fin de compte, que le vertueux comme l'immoral en soient irresponsable? Comment comprendre, alors, la responsabilité du vertueux, s'il n'est pas responsable de sa formation ? Etl'irresponsabilité de l'immoral ? ● Une dernière remarque : si la notion d'homme semble ne pas poser problème, il faudra veiller à ne pas lui présupposer trop d'évidence : c'est justement elle qui permettra de moduler l'irresponsabilité que l'onquestionnera.

Aux diverses states de sens de cette dernière, correspondent divers aspect de l'homme, qui nese réduisent pas les uns aux autres: le sujet, le sujet moral, la conscience, l'être rationnel, l'individu, etc. Proposition de plan I Facticité, déterminations sociales et historiques, inconscient. FREUD Métapsychologie « On nous conteste de tous côtés le droit d'admettre un psychiqueinconscient et de travailler scientifiquement avec cette hypothèse.

Nouspouvons répondre à cela que l'hypothèse de l'inconscient est nécessaire etlégitime, et que nous possédons de multiples preuves de l'existence del'inconscient.

Elle est nécessaire, parce que les données de la consciencesont extrêmement lacunaires ; aussi bien chez l'homme sain que chez lemalade, et il se produit fréquemment des actes psychiques qui, pour êtreexpliqués, présupposent d'autres actes qui, eux, ne bénéficient pas dutémoignage de la conscience.

Ces actes ne sont pas seulement les actesmanqués et les rêves, chez l'homme sain, et tout ce qu'on appelle symptômespsychiques et phénomènes compulsionnels chez le malade ; notre expériencequotidienne la plus personnelle nous met en présence d'idées qui nousviennent sans que nous en connaissions l'origine, et de résultats de penséedont l'élaboration nous est demeurée cachée.Tous ces actes conscients demeurent incohérents et incompréhensibles sinous nous obstinons à prétendre qu'il faut bien percevoir par la consciencetout ce qui se passe en nous en fait d'actes psychiques ; mais ils s'ordonnentdans un ensemble dont on peut montrer la cohérence, si nous interpolons lesactes inconscients inférés.

Or, nous trouvons dans ce gain de sens et decohérence une raison, pleinement justifiée, d'aller au-delà de l'expérienceimmédiate.

Et s'il s'avère de plus que nous pouvons fonder sur l'hypothèse de l'inconscient une pratique couronnéede succès, par laquelle nous influençons, conformément à un but donné, le cours de processus conscients, nousaurons acquis, avec ce succès, une preuve incontestablement de l'existence de ce dont nous avons faitl'hypothèse.

L'on doit donc se ranger à l'avis que ce n'est qu'au prix d'une prétention intenable que l'on peut exigerque tout ce qui se produit dans le domaine psychique doive aussi être connu de la conscience .

» MARX ET ENGELS L'idéologie allemande « Les individus sont toujours et en toutes circonstances «partis d'eux-mêmes», mais ils n'étaient pas uniques ausens qu'ils ne pouvaient se passer d'avoir des relations entre eux ; au contraire, leurs besoins, leur nature parconséquent, et la manière de les satisfaire les rendaient dépendants les uns des autres (rapport des sexes,échanges, division du travail): aussi était-il inévitable que des rapports s'établissent entre eux.

En outre, ilsentraient en rapport, non comme de purs Moi, mais comme des individus arrivés à un stade déterminé dudéveloppement de leurs forces productives et de leurs besoins, et ce commerce déterminait à son tour la productionet les besoins (...).

Il s'avère, il est vrai, que le développement d'un individu est conditionné par le développementde tous les autres, avec qui il se trouve en relation directe ou indirecte; de même, les différentes générationsd'individus, entre lesquelles des rapports se sont établis, ont ceci de commun que les générations postérieures sontconditionnées dans leur existence physique par celles qui les ont précédées, reçoivent d'elles les forces productivesque celles-ci ont accumulées et leurs formes d'échanges, ce qui conditionne la structure des rapports quis'établissent entre les générations actuelles.

Bref, il apparaît que c'est une évolution qui a lieu ; l'histoire d'unindividu pris à part ne peut en aucun cas être isolée de l'histoire des individus qui l'ont précédé ou sont sescontemporains : son histoire est au contraire déterminée par la leur (...).Nous avons déjà montré plus haut qu'abolir le caractère autonome des conditions existantes par rapport auxindividus, la soumission de l'individualité à la contingence, la subordination des rapports personnelles de l'individu auxrapports de classe de caractère général, etc., est en dernière instance conditionné par la suppression de la divisiondu travail.

». »

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