Quels sont les traits essentiels de la solidarité ? Montrez qu'ils sont différents de ceux de l'amitié, de la pitié ou de la charité

« diffèrent pas moine profondément par I'ori ,gine même de l'état d'âme qui les inspire .

Ainsi, ·quand nous faisons du bien à un être, quallld nous soulageons une misère matérielle ou morale, nous com· mettons ce qu'on a ooutume ·d'appel ~r un octe de bonté; mais oette bouté peut être dirigée par tout es sortes de sentiments.

Sui­ ' ' ant oe que .

nous éprouvons, notr e attitude envers le malheureux peut recevoir plusieurs noms.

Ge peut être un geste de solidarité, d'amitié, de pitié ou de charité.

La solidarité natt plutôt de la raison qu .e de la sensibilité.

Elle correspond, en somme, à 1 'exacte p·erooption d.e oe que oous d·evons à un être qui nous .a ;rendu des services ou qui nous · en rendra plus tar -d, à un g .rou!pe .envers lequel nous nou s ·sentons des obligations, à tous les homm .es , morts ou vivants,.

dont l'individu .

est toujourrs plus ou moins solidaire.

Ua solidarité est donc fondé e s·u.r le bon sens.

Nous avons beso .in de tous les hQID.mes.

Il faut les ai ·der pour qu'à l eur tour ils nous eTonnent le sec ours que nous attendons d'eux.

Il .S·e .

glisse donc, .

dans ce sentiment, une fo.I'te d.ose d'intérêt et d'égoïsme.

C'est une juste co nipréhen s-ion de nos besoi ns qui ;n.ous fait agir.

La solidarité est la base même d'une société bien ordonnée.

cc Un pour tous, tous pour un n, c'est le meilleur moyen d·e développer et d 'emichir un.e coHectivjté quelconque.

La soUda •rit.é ne se borne pas alllX vivants : nous nous sentons soHdaires ~missi des morts , de tous ceux à qui .nous devons une cunure, une patri e, une civilisation et envers 1es.qtrels nous ne poUJVons nous aoq:uitt er qu'en maintenant lew:r œuv;re et qu'en continuant et hooorant leur pensée.

Si no1,1s fai · SOM du bien à qoolqu'un pa.r solidarité, ce s·e ra, ou que nou~ lui de vons le mêm.e bienfait, ou que nous en -espérons un avantage quelconque : cc On a .souverut besoin d'un plus p·etit que soi n, ou bien enfin que , conscients du TÔle de l'hOtiDme dans l'hum~~;nité, nous cherchons à réaliser une solidlarrité totale entre tous le~ individus : Si c'est .

! 'amitié q.ui nous guide dans oe geste de bonté, le sen­ timent s.era tout autr ·e .

D'abord, il ;n.e s'adTessera pas à n'importe quel être; ·no.us ne l'acooiD!p .Jirons qu'à l'égare de quelqu'un de choisi, d '·élu par nous .

Nous obéirons al. »