Devoir de Philosophie

QUELS TYPES DE RAPPORT L'ARTISTE ENTRETIENT-IL AVEC LA NATURE ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

Certes, nous avons vu que l?artiste peut mettre sa perception fine au service de la nature, peut se laisser envahir en quelque sorte par la nature. Cependant, à quelle fin se destine cet échange ? Quelle est la fonction de l?artiste dans ce rapport ? L?artiste, à la différence de l?artisan, crée, et par sa création s?exprime, partage un sens. On pourrait alors faire l?hypothèse que l?artiste donne un sens à la nature, qu?il est son interprète. A) Pour illustrer l?importance de l?expression de l?artiste dans son ?uvre, on peut tout d?abord simplement penser à l?engagement de l?artiste que peut porter l??uvre d?art, l?expression d?un sentiment, d?une critique, d?un jugement à l?encontre du monde. Pensons à Guernica de Picasso. B) Selon Paul Klee, « l?art ne reproduit pas le visible, il rend visible «, c?est-à-dire que le rôle de l?artiste n?est pas simplement d?imiter, mais se laisser imprégner pour ensuite donner à voir, donner à comprendre, rendre visible, ce qui est vu de tous. C) Nous avons dit que l?artiste pouvait donner un sens, amener à propos de la nature une réflexion. Hegel souligne l?importance de l?Esprit dans les beaux-arts : « le beau artistique est supérieur au beau naturel, parce qu?il est un produit de l?Esprit «.

« que dans notre rapport quotidien.

Qui prendrait le temps de regarder un fruit par exemple ? Notrepréoccupation est de le manger et, comme tel, il est littéralement invisible, il se dérobe à toute valeuresthétique.

Or, dans la nature morte, nous prenons le temps de contempler ces mêmes choses qui nouslaissent indifférents hors de l'œuvre et l'invisible se fait visible, il donne à voir ce que nos préoccupationsimmédiatement pratiques nous masquent. C) Nous avons dit que l'artiste pouvait donner un sens, amener à propos de la nature une réflexion.

Hegelsouligne l'importance de l'Esprit dans les beaux-arts : « le beau artistique est supérieur au beau naturel,parce qu'il est un produit de l'Esprit ».

(Esthétique.

Tome I.) Hegel rompt avec Kant, pour qui la beauté naturelle tient une large part.

Lacontemplation de la belle nature accordemystérieusement l'imagination et l'entendement.

Hegel rejette la beauténaturelle, car la beauté artistique étant un produit de l'esprit lui estnécessairement supérieure.

C'est pour nous et non en soi et pour soi qu'unêtre naturel peut être beau.

L'imitation de la nature n'est donc pas de l'art,tout au plus un exercice d'habileté, par lequel on imite le Créateur.

Il y a plusde plaisir à fabriquer des outils ou des machines qu'à peindre un coucher desoleil.

La valeur de l'art est tout autre : c'est l'esprit à l'oeuvre, qui s'arrachede la nature en la niant.

Au moyen de l'art, l'homme se sépare de la nature etse pose comme distinct.

L'art peut donc faire l'objet d'une science, penseHegel, il suffit d'en montrer la nécessité rationnelle dans l'histoire del'humanité.

L'oeuvre d'art ne décrit pas une réalité donnée, elle n'est pas faitepour notre plaisir, mais l'art est en son essence une intériorité qui cherche às'exprimer, à se manifester ; c'est un contenu qui cherche une forme, un sensqui veut se rendre matériel.

On ne peut le condamner pour son apparence,car il faut bien à la vérité une manière de se montrer.

L'art étanthistoriquement la première incarnation de l'esprit, il se confond d'abord à lareligion : la religion grecque est l'art grec lui-même.

Ce sont Homère etHésiode qui ont inventé les dieux grecs.

Cet âge d'or de l'art, que Hegeldéfinit comme "classique", sera dépassé par l'art romantique avec l'apparitiondu christianisme.

La religion chrétienne est essentiellement anthropomorphique : le divin est le Christ, soit une pure individualité charnelle, qui a souffert et qui est morte encroix.

Seul l'art peut ici donner une représentation charnelle de ce divin, dont le passage historique a été fugitif, etsi l'art est mort dans notre société moderne, c'est probablement pour la raison que la spiritualité chrétienne ne suffitplus tout à fait aux besoins de l'esprit. Le beau est une idée, soit l'unité d'un concept et de la réalité.

Le concept est l'âme tandis que la réalité en estl'enveloppe charnelle.

Le beau est donc la manifestation sensible de cette unité ; il exprime une réconciliation.

Il estnaturel qu'il échappe à l'entendement qui sépare et qui divise, de même qu'à la volonté qui cherche à soumettrel'objet à ses propres intérêts.

Tout ce qui est libre, indépendant, infini, conforme à la seule nécessité de sonconcept, peut être dit beau.

De plus, un bel objet est vrai, puisqu'il est conforme à son être.

Cela implique qu'aucunorganisme vivant ne pourra être beau, parce que soumis au besoin, il n'a pas de véritable liberté.

Seule la beautéartistique peut être accomplie : elle représente l'idéal.

L'idéal est soustrait de la vie quotidienne imparfaite etinauthentique.

Il incarne l'universel dans l'individualité absolument libre et sereine : le symbole en est l'individualitéapollinienne, perfection d'harmonie et de forme, sérénité conquise sur la douleur.

En un sens, cette beauté idéaleest hors du temps et de l'histoire, symbole de l'éternité.

Si cet idéal de beauté est désormais révolu, alors qu'ilculminait dans l'art grec, c'est que l'organisation sociale et la production économique sont devenues prévalentes,soudant les individus dans des rapports de besoin, d'échange et de travail complexes et étroits.

L'Idéal ne peut pluss'incarner dans l'art, il s'est incarné dans l'État et la politique à la fin du xixe siècle et au cours du xxe siècle.

Onpeut toutefois remarquer qu'à notre époque présente, ces deux formations ne semblent plus animées par lesaspirations spirituelles les plus hautes des individus et de la collectivité.

Nous vivons dans l'ère du nihilisme queNietzsche avait diagnostiquée à la fin du xixe siècle. III. L'ARTISTE A L'ECOUTE DE LA NATURE AU SENS LARGE. Il nous faut ici remarquer que le terme de nature peut être pris dans un sens plus ou moins large, il y a une certainepolysémie du terme de nature.

Nous nous proposons dans un dernier temps de prendre en considération l'expression« nature humaine », car en effet l'artiste est aussi à l'écoute de sa propre essence, de sa nature propre en tant quenature humaine, et peut en exprimer quelque chose. A) L'artiste peut exprimer au moyen de son art ses ressentis, ses sentiments, ses émotions.

Le passage dupictural à l'abstrait en est un biais, par exemple. B) Cézanne expliquait que l'artiste exprimait tout d'abord ce qui se passait en son for intérieur. C) Sur ce point, nous pourrions terminer par une étude de l'œuvre de Camus qui propose ce voyage à l'intérieur de l'individu.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles