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Qu'est-ce qui distingue la croyance religieuse des autres croyances ?

Publié le 27/02/2008

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L'homme fait appel aux dieux pour atténuer l'angoisse que génère la grandeur impressionnante d'un univers arbitraire en première apparence. Mais bien loin de calmer cette angoisse, la religion, en conférant une finalité aux phénomènes, les rend d'autant plus étrangers, agissant comme un catalyseur de cette angoisse primordiale. L'esprit humain va bientôt saisir que les causes matérielles suffisent à expliquer l'univers, en dehors de tout recours aux mythes. La physique est cette entreprise qui n'a recours qu'à la réalité matérielle, et qui déduit les faits présents à partir des faits antécédants, sans recourir aux caprices d'une divinité. Nulle finalité ne traverse ce monde qui se réduit à une composition d'atomes matériels. Ces derniers, par l'ensemble possible de leurs combinaisons générent l'entièreté du réel. La croyance religieuse, tout comme les superstitions, naît de l'angoisse, ce n'est que ce sentiment originaire qui la convoque avec nécessité, jusqu'à cet instant où l'homme saisit que la raison lui suffit, qu'il perd plus qu'il ne gagne à recourir à ce qui le dépasse.   Kant: la religion comme croyance rationnelle   Dans la Critique de la Raison Pure, Kant expose le programme de la raison humaine en trois questions: Que dois-je faire? (morale), Que puis-je savoir? (épistémologie), et enfin, Que m'est-il permi d'espérer?

« détachés en partie, renvoyant l'une à l'autre. En ce sens, elle est une croyance rationnelle.

Elle est le fruit de la raison humaine qui, pour donner une certaineassise à son comportement moral, est appelée à postuler d'une part l'existence de Dieu, d'autre part l'immortalité del'âme.

Premièrement, Kant nous parle de postuler l'existence de Dieu: quand on postule on ne démontre pas, on part de quelque chose qu'on ne discute pas.

Postuler l'existence de Dieu comme créateur de l'univers selon un ordre etselon le bien, voilà pour Kant ce qui peut aider celui qui agit moralement.

Postuler l'immortalité d'une âme qui de vieen vie, de réincarnation en réincarnation tend un peu plus asymptomatiquement vers le bien, soit une âme qui progresse, voilà encore ce qui aide celui qui agit moralement.

La croyance religieuse, contrairement à tout autrecroyance, peut donc fournir le symbole de l'action morale dans lequel resurgissent ensemble bonheur et bien. La croyance religieuse: une croyance lucide III. Nous avons vu chez Lucrèce cette croyance qui n'est en fait qu'une erreur, qui vient remplir la place que devraitprendre une explication rationnelle.

Elle ignore son statut, elle croit être une explication vraie et satistaisante desfaits .

Bientôt on démontre qu'elle est fausse par le biais de la physique ou de toute autre science qui s'appuie surl'expéirence sans rien n'y ajouter ou y retrancher.

A cette croyance succède une autre croyance, celle qui s'assumecomme telle, celle qui dit « je crois » parce qu'elle doute aussi, parce qu'elle n'est pas sûre.

Il s'agit là d'une croyance hypothétique .

On pose une hypothèse, sans plus être assurer de ce que l'on pose.

La démarche scientifique fonctionne ainsi, de telle sorte qu'elle tient pour assuré ce qui n'a pas été falsifié: c'est vrai en attendant pourrions-nous dire. La croyance religieuse dialectise les deux étapes précédentes: elle sait n'être qu'une croyance mais affirme pourtantêtre la vérité.

Cette dernière n'ignore pas qu'elle ne peut être vérifiée, qu'elle ne peut être confrontée à la réalité,mais elle n'accueille pas pour autant un esprit qui douterait de son message: elle révèle une vérité qu'un prophèteen contact avec le divin à énoncé. Mais l'on peut insister sur ce fait que, parce qu'elle se croit vérité, parce qu'elle appelle à croire sans douter, elle estfoncièrement dogmatique .

La croyance religieuse est intrinsèquement intolérante envers ce qui annonce une vérité qui est autre que celle qui sort de ses propres canaux, puisque selon elle, elle seule détient cette vérité.

En mêmetemps qu'elle pose la vérité, elle se prépare à récuser toute autre entreprise qui empiétrerait sur son domained'investigation.

Elle est hors de toutes épreuves donc hors de toute raison précisément parce qu'elle se veut être laseule raison. Conclusion La particularité de la croyance religieuse est donc d'assurer au-delà de la sphère de la simple raison, un espacedogmatique qui se veut incarner à lui seule la vérité absolue.

Lorsqu'elle est un choix personnel permettant de sevisualiser, comme chez Kant, l'union du bien et du bonheur, elle apparaît comme un béquille à l'action morale.

En cesens, elle ne prétend à rien de plus qu'à être l'incarnation d'un symbole, une Idée que la raison génère afin de certirede sens son déploiement.

Mais lorsqu'elle n'est plus accompagnatrice de la raison et qu'elle prétend à l'autonomiecomme unique source de vérité, elle devient dogmatique, indiscutée et donc indiscutable.. »

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