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Qu'est-ce qui fait l'unité des sciences de la nature ?

Publié le 27/02/2008

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.. et les constantes que sont les foncteurs, les quantificateurs...), ses règles propres (on parle ici de règle de déduction). La logique génére donc son propre schème conceptuel qu'elle affine par une morphologie et des outils précis et opératoire. Le travail de conceptualisation culminant dans le paradigme Le terme de paradigme vient de l'épistémologue américain Thomas Kuhn, qui expose sa formation dans son ouvrage La structure des révolutions scientifiques. On peut dire qu'un paradigme correspond à un ensemble théorique considéré comme vrai à un moment donné par la communauté scientifique: « Les hommes dont les recherches sont fondées sur le même paradigme adhèrent aux mêmes règles et aux mêmes normes dans la pratique scientifique ». Or, « c'est l'étude des paradigmes [...] qui prépare principalement l'étudiant à devenir membre d'une communauté scientifique particulière ». Nous avons vu jusqu'ici que la science formait son unité en conceptualisant un objet précis: or, Kuhn nous explique que cette unité ne vaut que s'il y a consensus autours de ce travail de conceptualisation et de théorisation qu'il nomme paradigme. Tant que des théories s'affrontent chacune de leur côté avec la même puissance, qu'aucune n'émerge comme dominante, majeure, il n'y a jamais d'unité de travail. Or, c'est pourtant de cette unité seule que peut survenir le progrès scientifique.

« La notion de PARADIGME Explications Désigne une manière d'être et de penser propre àune communauté scientifique.(La communauté scientifique est une sociétécomme les autres, avec ses circuits, sesrelations, ses communautés d'intérêt et dediscussion.) 1) Un même cursus de formation; dans les matières scientifiques, cette « initiation professionnelle est semblable, à un degré inégalé dans la plupart des autres disciplines » : même enseignement, même littérature technique, mêmes exemples, etc.).2) Un ensemble d'objectifs communs, « qui englobent la formation de leurs successeurs ». 3) Des réseaux spécifiques de circulation d'informations : périodiques, conférences spécialisées, articles, correspondances officieuses ou officielles. Désigne la matrice disciplinaire de cette communauté.(Le paradigme représente « l'ensemble decroyances, de valeurs reconnues et de techniquesqui sont communes aux membres d'un groupedonné.

» C'est ici une communauté technique depratiques, de gestes et de vocabulaire qui soude legroupe de chercheurs.) 1 ) Des généralisations symboliques : ce sont les éléments formalisables (symboles, concepts, principes, équations de base...) couramment utilisés. Certaines équations fonctionnent à la fois comme lois de la nature et comme définitions conceptuelles.

Par exemple, la formule newtonienne : la force est leproduit de la masse par l'accélération, est à la fois une loi de la nature, et une définition de la force.2) Des croyances en des métaphores, des analogies fonctionnant comme modèles heuristiques (qui aident à la découverte).

Par exemple, l'analogie entre le courant électrique et le modèle hydraulique ; entre des molécules de gaz et des boules de billard élastiques se heurtant au hasard...3) Des valeurs générales : exactitude des calculs, cohérence interne, simplicité, «beauté» d'une démonstration, efficacité des théories...

Ces valeurs peuvent être communes à plusieurs groupes, mais leur application, leur hiérarchisation diffèrent souvent d'un cercle scientifique à un autre.

Désigne au sens strict les exemples communs utilisés fréquemment et qui forment la pensée et lapratique du groupe.( Les solutions exemplaires sont « les solutionsconcrètes de problèmes que les étudiantsrencontrent durant leur carrière de recherche etqui leur montrent aussi, par l'exemple, commentils doivent faire leur travail.

»)Une partie de l'efficacité opérationnelle d'un groupede chercheurs provient d'habitudes intellectuellesinconscientes. Ces exemples fonctionnent comme :1 ) Outils d'initiation pédagogique : « en l'absence de tels exemples, les lois et les théories que [l'étudiant] a déjà apprises auraient peu de contenu empirique.

»2) Outils d'initiation intellectuelle : l'exemple permet de « voir » les ressemblances mathématiques ou de structures, entre problèmes différents.

« Une fois que [l'étudiant] a vu la ressemblance et saisi l'analogie entre deux ou plusieurs problèmes distincts, il peut établir une relation entre les symboles etles rattacher à la nature d'une manière qui s'est déjà révélée efficace ».Le chercheur s'incorpore des règles méthodologiques à partir de ces exemples, sans même s'en rendre compte.3) Outils d'initiation sociologique : « dans l'intervalle, [l'étudiant] a assimilé une manière de voir autorisée par le groupe et éprouvée par le temps ». ConclusionC'est donc le sens de l'objet perçu par une science, soit la manière dont elle articule un schème conceptuel autours de l'objet, qui permet à la science d'acquérir une unité tant sur le plan théorique que sur le plan de la pratique.

Par ce biais, les scientifiques d'une discipline communient entre eux dans une même vision de l'objet, une même appréhension de son fonctionnement, et forment ainsi autours de lui une communauté liguistique, sociologique,projective...

C'est donc dans le travail de théorisation que se trouve l'unité d'une science, soit dans la cohérence d'une théorie qui n'est qu'un ensemble de propositions qui s'agencent correctement et qui demeurent nouées pour laplupart des sciences (exceptées les sciences formelles) avec l'expérience.. »

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