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Qu'est-ce qui fait l'unité d'une science ?

Publié le 27/02/2008

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Ainsi, la mécanique quantique a pour référence la matière, mais la manière dont elle accepte cette référence, la manière dont elle la conçoit, le sens qu'elle lui donne donc, peut être: « La matière correspond à un groupement subatomique déterminé ». Ce n'est donc pas la référence à un objet qui confère l'unité d'une science, mais bien la manière dont cet objet est perçu, la manière dont il est conceptualisé par une discipline, la manière en somme par laquelle il fait sens pour elle.   Schème conceptuel quinnien et l'exemple de la logique formelle On saisit donc que l'objet d'une science n'est pas une référence extérieur, mais la conceptualisation que cette science fait de cet objet, la façon dont elle le reçoit. Dans Le mot et la chose, le philosophe et logicien Quine nous rappelle que notre langage même est déjà une conceptualisation du monde, et même une véritable théorie sur le monde. Le langage ordinaire véhicule déjà une façon de percevoir le monde, un certain sens du monde au sens frégéen. Quine utilise l'exemple d'un linguiste en terrain étranger. En compagnie d'un autochtone qui ne parle pas la même langue, notre linguiste voit un lapin surgir. L'indigène réagit à cet événement en énonçant « Gavagaï ». Mais qu'est ce que ce mot désigne? « Lapin », ou « élément de lapinité » ou encore « course du lapin entre deux arbres »?

« La notion de PARADIGME Explications Désigne une manière d'être et de penser propre àune communauté scientifique.(La communauté scientifique est une sociétécomme les autres, avec ses circuits, sesrelations, ses communautés d'intérêt et dediscussion.) 1) Un même cursus de formation; dans les matières scientifiques, cette « initiation professionnelle est semblable, à un degré inégalé dans la plupart des autres disciplines » : même enseignement, même littérature technique, mêmes exemples, etc.).2) Un ensemble d'objectifs communs, « qui englobent la formation de leurs successeurs ». 3) Des réseaux spécifiques de circulation d'informations : périodiques, conférences spécialisées, articles, correspondances officieuses ou officielles. Désigne la matrice disciplinaire de cette communauté.(Le paradigme représente « l'ensemble decroyances, de valeurs reconnues et de techniquesqui sont communes aux membres d'un groupedonné.

» C'est ici une communauté technique depratiques, de gestes et de vocabulaire qui soude legroupe de chercheurs.) 1 ) Des généralisations symboliques : ce sont les éléments formalisables (symboles, concepts, principes, équations de base...) couramment utilisés. Certaines équations fonctionnent à la fois comme lois de la nature et comme définitions conceptuelles.

Par exemple, la formule newtonienne : la force est leproduit de la masse par l'accélération, est à la fois une loi de la nature, et une définition de la force.2) Des croyances en des métaphores, des analogies fonctionnant comme modèles heuristiques (qui aident à la découverte).

Par exemple, l'analogie entre le courant électrique et le modèle hydraulique ; entre des molécules de gaz et des boules de billard élastiques se heurtant au hasard...3) Des valeurs générales : exactitude des calculs, cohérence interne, simplicité, «beauté» d'une démonstration, efficacité des théories...

Ces valeurs peuvent être communes à plusieurs groupes, mais leur application, leur hiérarchisation diffèrent souvent d'un cercle scientifique à un autre.

Désigne au sens strict les exemples communs utilisés fréquemment et qui forment la pensée et lapratique du groupe.( Les solutions exemplaires sont « les solutionsconcrètes de problèmes que les étudiantsrencontrent durant leur carrière de recherche etqui leur montrent aussi, par l'exemple, commentils doivent faire leur travail.

»)Une partie de l'efficacité opérationnelle d'un groupede chercheurs provient d'habitudes intellectuellesinconscientes. Ces exemples fonctionnent comme :1 ) Outils d'initiation pédagogique : « en l'absence de tels exemples, les lois et les théories que [l'étudiant] a déjà apprises auraient peu de contenu empirique.

»2) Outils d'initiation intellectuelle : l'exemple permet de « voir » les ressemblances mathématiques ou de structures, entre problèmes différents.

« Une fois que [l'étudiant] a vu la ressemblance et saisi l'analogie entre deux ou plusieurs problèmes distincts, il peut établir une relation entre les symboles etles rattacher à la nature d'une manière qui s'est déjà révélée efficace ».Le chercheur s'incorpore des règles méthodologiques à partir de ces exemples, sans même s'en rendre compte.3) Outils d'initiation sociologique : « dans l'intervalle, [l'étudiant] a assimilé une manière de voir autorisée par le groupe et éprouvée par le temps ». ConclusionC'est donc le sens de l'objet perçu par une science, soit la manière dont elle articule un schème conceptuel autours de l'objet, qui permet à la science d'acquérir une unité tant sur le plan théorique que sur le plan de la pratique.

Par ce biais, les scientifiques d'une discipline communient entre eux dans une même vision de l'objet, une même appréhension de son fonctionnement, et forment ainsi autours de lui une communauté liguistique, sociologique,projective...

C'est donc dans le travail de théorisation que se trouve l'unité d'une science, soit dans la cohérence d'une théorie qui n'est qu'un ensemble de propositions qui s'agencent correctement et qui demeurent nouées pour laplupart des sciences (exceptées les sciences formelles) avec l'expérience.. »

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