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Ce qui est matériel seul existe, ce qui est spirituel n'est qu'une illusion ?

Publié le 27/02/2008

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illusion
laisse le champ libre à d'autres propositions. Cela veut dire qu'il y a des alternatives entre le matériel et l'illusion.               Problématisation :               «La réalité, c'est ce qui continue d'exister lorsqu'on cesse d'y croire.»               Cette citation de Philip K. Dick sous-tend que seul le monde physique est réel, le reste étant objet de croyance. Ce qui est matériel seul existe, ce qui est spirituel n'est qu'une illusion ? Cela voudrait dire en premier lieu qu'une grande part de la religion est purement illusoire. Cela signifie aussi qu'on peut qualifier d'illusion tout ce que nous construisons au-delà du matériel : la loi de la gravité serait une illusion, car c'est un rapport spirituel que nous établissons entre plusieurs phénomènes matériels. D'une manière générale, l'existence de concepts tels que justice ou liberté serait compromise. Exister, est-ce seulement exister physiquement ?

«La réalité, c’est ce qui continue d’exister lorsqu’on cesse d’y croire

 

            Cette citation de Philip K. Dick sous-tend que seul le monde physique est réel, le reste étant objet de croyance. Ce qui est matériel seul existe, ce qui est spirituel n'est qu'une illusion ? Cela voudrait dire en premier lieu qu’une grande part de la religion est purement illusoire. Cela signifie aussi qu’on peut qualifier d’illusion tout ce que nous construisons au-delà du matériel : la loi de la gravité serait une illusion, car c’est un rapport spirituel que nous établissons entre plusieurs phénomènes matériels. D’une manière générale, l’existence de concepts tels que justice ou liberté serait compromise. Exister, est-ce seulement exister physiquement ?

illusion

« II – Le matériel dépend du spirituel · Que le spirituel soit ou non une illusion, c'est bien dans notre esprit que nous recevons le matériel.

C'est notre esprit qui donne une unité aux objets sensibles et nous permet de les comprendre. · On pourrait aller au-delà en disant que, puisque ce que nous voyons du monde, c'est ce que notre esprit nous en fait connaître, nous ne connaissons que ce que nous percevons. «Que ni nos pensées ni nos passions ni les idées formées par l'imagination n'existent hors de l'esprit, c'est ce que tout le monde accordera.

Et il semble tout aussi évident que les diverses impressions ou idées imprimées sur lessens, quelque mélangées ou combinées qu'elles puissent être (c'est-à-dire quels que soient les objets qu'ellescomposent), ne peuvent exister autrement que dans un esprit qui les perçoit.

Je pense qu'une connaissanceintuitive de cela peut s'obtenir par quiconque fera attention à ce que veut dire «exister» lorsqu'il est appliqué auxchoses sensibles.

Je dis que la table sur laquelle j'écris existe, c'est-à-dire que je la vois et la touche; et, si jen'étais pas dans mon bureau, je dirais que cette table existe, ce par quoi j'entendrais que, si j'étais dans monbureau, je pourrais la percevoir; ou bien, que quelque autre esprit [ spirit ] la perçoit actuellement.

«Il y eut une odeur», c'est-à-dire, elle fut sentie; «il y eut un son», c'est-à-dire, il fut entendu; il y eut une couleur ou unefigure» : elle fut perçue par la vue ou le toucher.

C'est tout ce que je puis entendre par des expressions telles quecelles-là.

Car, quant à ce qu'on dit de l'existence absolue de choses non pensantes, sans aucun rapport avec le faitqu'elles soient perçues, cela semble parfaitement inintelligible.

L' esse de ces choses-là, c'est leur percipi [«esse est percipi » «être, c'est être perçu»]; et il n'est pas possible qu'elles aient une existence quelconque en dehors des esprits ou des choses pensantes qui les perçoivent.

Berkeley, Traité sur les principes de la connaissance humaine , §3 Berkeley : « Etre, c'est être perçu » Cette formule de Berkeley peut sembler surprenante puisqu'elle consiste à n'accorder de réalité qu'à ce que nouspercevons.

Dire « Etre c'est être perçu », c'est affirmer que rien n'existe en dehors de l'esprit, que toute réalité estun esprit qui perçoit.

Nous avons commencé par noter que la perception est cette activité de l'esprit qui rassemble,qui collecte, or c'est justement la raison pour laquelle Berkeley ne va accorder de réalité qu'à ce qui est perçu.

Eneffet, il est impossible de séparer, d'isoler une idée des sensations que nous éprouvons.

Par exemple, on ne peut pasparvenir à se représenter l'étendue (ce qu'on se représente étendu dans l'espace) dépourvue de couleur, de mêmenous ne pouvons pas nous représenter la matière indépendamment d'une certaine forme, d'une certaine étendue,d'une certaine figure.

Tous les éléments qui composent notre univers, que l'on pense à la couleur, la saveur,l'étendue, le mouvement…n'ont aucune existence en dehors de la perception que nous en avons.

L'étendue n'est nigrande ni petite, le mouvement n'est ni lent, ni rapide, ils ne sont donc rien ; de même je ne puis former l'idée d'uncorps étendu qui est en mouvement sans lui donner aussi une couleur.

Quand nous pensons que la matière oul'étendue existent seules, nous nous laissons abuser par les mots, par le langage.

Berkeley va répondre à unproblème (le problème de Molyneux), qui a suscité de nombreux débats, et qui consistait à se demander si unaveugle né, recouvrant subitement la vue, pourrait discerner visuellement le cube et la sphère qu'il sait déjàdiscerner par le toucher.

Or, ceci serait possible si notre perception nous livrait l'étendue géométrique abstraite,mais une description des processus de la vision montre qu'il n'en est rien, car nous éprouvons à tout instantl'incommunicabilité des idées visuelles et des idées tactiles.

L'illusion selon laquelle il y aurait une idée commune à lavue et au toucher, une idée abstraite d'étendue vient de l'emploi de mots.

Le langage nous fait croire, à tort, àl'existence d'entités abstraites, mais il n'y a pas de réalité en dehors de la perception.

Mais alors, si la matièrecomme substrat, comme réalité indépendante, est une pure illusion, qu'est-ce qui fait que les objets qui tombentsous nos sens demeurent là, même quand nous fermons les yeux, même quand nous ne sommes plus là ? Berkeley vaalors faire appel à l'existence de Dieu, c'est-à-dire un esprit qui soutient le tout, et qui permet de penser l'unité dumonde.

· Nous devons accorder à Berkeley que, selon la formule de Kant, il n'y a pas d'objet sans sujet , c'est-à-dire que des choses existant hors de toute perception et de toute connaissance ont autant d'impact sur mon espritque si elles n'existaient pas.

Le spirituel a ainsi la primauté sur le matériel, puisqu'il lui donne forme. Transition : Nous voilà forcés d'admettre qui, si la religion émane bel et bien de conditions matérielles, à un degré plus élémentaire toute chose matérielle doit être perçue pour exister.

En revanche, la philosophie de Berkeleypourrait nous amener trop loin : elle pourrait dire que les objets n'ont aucune existence hors de l'esprit, et que lematériel, s'il existe, est insignifiant.

L'esprit serait affublé d'un pouvoir si grand que l'homme en deviendrait un Dieudécidant du matériel d'après ce qu'il perçoit.

Comme limiter le rôle du spirituel afin d'éviter cet écueil ? III – Les deux sources de la connaissance.

· Par raisonnement, nous pouvons imaginer qu'aucune communication entre sujets ne serait possible à propos des objets si ceux-ci ne se fondaient pas sur un substrat commun à la perception des sujets.. »

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