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QUI PARLE ?

Publié le 27/02/2008

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QUI PARLE ?

« L'indice : signe naturel dont la présence indique la présence d'autre chose qui est passé ou qui est présent, mais qui n'est pas directement perçu ou qui n'est pas de l'ordre du perceptible.

C'est par exemple la fuméecomme l'indice du feu, la fièvre comme indique d'une attaque virale (et d'une manière générale ce qu'on appelleles signes cliniques ou symptômes qui font l'objet d'une lecture médicale qu'on appelle le diagnostic : voir oulire à travers, définie par ce qu'on appelle la sémiologie médicale), les cendres qui indique à S.

Holmes qu'elleest la marque du cigare, etc.

… La lecture de ce type de signe repose sur le principe de causalité : le signe estun des effets visibles de quelque chose qui en est la cause et qu'on identifie par lui.

Ce qui comporte toujoursun risque d'erreur qui fait de toute lecture de signes naturels un art délicat… Le signal : signe naturel ou conventionnel qui déclenche un comportement et qui est destiné à cela, comme un feu rouge, un ordre donné à l'armée ou la sonnerie à la fin du cours.

La lecture consiste en uncomportement adapté au signal émis, en une réaction déterminée, le plus souvent apprise, acquise parapprentissage.

Un signal n'est en effet pas un stimulus auquel on répond de manière réflexe. Le symbole : signe qui indique une chose par analogie ou par métaphore avec elle, comme c'est le cas des symboles de la justice par exemple.

Le rapport entre le symbole et ce qu'il symbolise n'est pas naturel, maisconventionnel ou culturel.

La lecture des symboles suppose donc une certaine connaissance des repèresculturels en cours là où il est employé.

Sans la connaissance de cet arrière-fond culturel, la lecture dessymboles est impossible ou difficile. Les signes linguistiques : le mot signe est donc nom du genre et de l'espèce la plus éminente des signes.

Il s'agit des signes qui composent les langues naturelles ou humaines.

Les signes linguistiques entretiennent avecce qu'ils signifient, indiquent un rapport conventionnel.

Le rapport est institué et reconduit ou modifié par legroupe social qui en fait usage en parlant.

Ce qui signifie qu'il n'existe aucune relation intrinsèque entre lessignes linguistiques et ce qu'ils indiquent, que le lien entre le signe et ce qu'il indique est arbitraire : il aurait puêtre autre.

(Cf : Saussure , Le cours de linguistique générale : l'idée de sœur n'est liée par aucun rapport avec la suite de sons qui composent le mot sœur.

La preuve en est les différentes langues humaines : si un liennaturel par exemple existait entre les sons des mots et ce qu'ils désignent, il n'y aurait qu'une seule languehumaine.

Mais que les signes aient un sens institué, conventionnel, cela signifie aussi que les individus n'ontpas le loisir de prendre un mot pour un autre : ce ne sont pas les individus qui décident, mais le groupe, lesusages collectifs, l'adoption collective des signes et de leurs sens, y compris de leur glissement, leurmétamorphose.

Avec justesse, Saussure suggère de ne pas dire arbitraire, mais immotivé : il n'y a aucuneraison ou motivation pour que tel signe signifie ceci plutôt que cela, mais c'est ainsi pourtant.

La lecture dessignes de cette nature suppose la connaissance du sens des signes, c'est-à-dire un apprentissage ignoré etrapide avec la langue maternelle, long, volontaire et souvent difficile avec les autres langues.

La pluralité desgroupes sociaux explique la pluralité des langues.) 2 ) Tous les langages sont-ils parlés ? Ces définitions des langues ou langages et des signes permettent de comprendre que toutes les langues ne sont pasparlées, et donc ne supposent pas le langage comme faculté.

C'est du reste pour cette raison que la question desavoir si tous les êtres qui communiquent au moyen d'un langage parlent.

En effet, il apparaît que certaines langues ne sont pas parlées mais utilisées par nous pour exprimer quelque choseet le communiquer mais en dehors de toute verbalisation, comme toutes les langues symboliques (envoi de fleurs,code vestimentaire) ou les codes de signaux (signalisation routière).

Ces langages peuvent être conçus etinterprétés dans les langues naturelles, mais elles ne sont pas parlées comme telles puisque c'est impossible.

Rq : Il faut distinguer la parole de la seule phonétisation, de l'utilisation de la voix : les sourds-muets parlent sansphonétiser en ce qu'ils disent bien quelque chose à quelqu'un.

Ce qu'on appelle le langage des signes est donc unelangue parlée.

Mais, il y a plus : on peut détecter la présence de langues comme telles en dehors même d'une quelconque intentionexpressive et communicationnelle, c'est-à-dire sans qu'un être décide par des signes de dire quelque chose, ycompris sans parler.

C'est le cas par exemple des langages "naturels" que sont les indices : ils ne sont des signesque par un être qui sait qu'ils sont les effets de telles ou telles causes.

Par exemple, la lecture des symptômescliniques, celle de la gestuelle de quelqu'un comme expression de ses états intérieurs.

Dans tous ces cas, on aaffaire à des signes expressifs et lisibles, différenciés et porteurs d'une signification en dehors de toute intentionexpressive et communicationnelle.

Rien ne parle : on fait parler des choses après avoir compris qu'elles ne sont pas que des choses, mais des signes en tant qu'elles sont les effets visibles qui accompagnent toujours et spécifiquement certains événements qui ensont la cause.

Comme les boutons qui révèlent la rougeole.. »

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