Devoir de Philosophie

En quoi consiste ma dignité ?

Publié le 16/12/2009

Extrait du document

Dignité

Idée de grandeur liée à la nature spirituelle d'un individu.

Kant distingue les choses, qui peuvent toujours être remplacées, des personnes, qui ont une dignité parce qu'elles sont irremplaçables et qu'elles ne doivent jamais être traitées comme un moyen mais comme une fin en soi.

« une valeur intrinsèque liée au fait de vivre conformément à leur vocation d'êtres rationnels, par là mêmesusceptibles de surmonter leurs inclinations pour parvenir à la maîtrise d'eux-mêmes. La source de tout bien et de tout mal que nous pouvons éprouver résidestrictement dans notre propre volonté.

Nul autre que soi n'est maître de cequi nous importe réellement, et nous n'avons pas à nous soucier des chosessur lesquelles nous n'avons aucune prise et où d'autres sont les maîtres.

Lesobstacles ou les contraintes que nous rencontrons sont hors de nous, tandisqu'en nous résident certaines choses, qui nous sont absolument propres,libres de toute contrainte et de tout obstacle, et sur lesquelles nul ne peutagir.

Il s'agit dès lors de veiller sur ce bien propre, et de ne pas désirer celuides autres ; d'être fidèle et constant à soi-même, ce que nul ne peut nousempêcher de faire.

Si chacun est ainsi l'artisan de son propre bonheur,chacun est aussi l'artisan de son propre malheur en s'échappant de soi-mêmeet en abandonnant son bien propre, pour tenter de posséder le bien d'autrui.Le malheur réside donc dans l'hétéronomie : lorsque nous recevons del'extérieur une loi à laquelle nous obéissons et nous soumettons.

Nul ne nousoblige à croire ce quel'on peut dire de nous, en bien ou en mal : car dans un cas nous devenonsdépendants de la versatilité du jugement d'autrui, dans l'autre nous finissonspar donner plus de raison à autrui qu'à nous-mêmes.

Enfin, à l'égard desopinions communes comme des théories des philosophes, ou même de nospropres opinions, il faut savoir garder une distance identique à celle qui estrequise dans l'habileté du jeu, c'est-à-dire qu'il faut savoir cesser de jouer entemps voulu.

Dans toutes les affaires importantes de la vie, nul ne nous oblige en effet que notre propre volonté. Pour les chrétiens, notamment Saint Thomas d'Aquin, Dieu a donné aux hommes un statut supérieur à celui desautres animaux.

La valeur que Dieu nous a accordée est un don, et non pas quelque chose que nous méritons.

Nousne pouvons donc pas perdre cet amour, mais nous devons respecter tous les êtres humains qui sont tous égalementdignes de ce respect, en tant que créatures rationnelles.

De cette manière nous nous rendons dignes en agissantde façon appropriée à la valeur que Dieu nous attribue, encore une fois, gratuitement ; et indépendamment de notremérite individuel ou de notre situation sociale. 3) L'apport de Pascal et de Rousseau Pascal et Rousseau contribuent à libérer cette doctrine de ses origines philosophiques ou aristocratiques («On peutêtre homme sans être savant» dit Rousseau) et même religieuses : pour Pascal, en effet, notre dignité consiste enla pensée : «L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature, mais c'est un roseau pensant[…] Toute notredignité consiste en la pensée.

C'est de là qu'il nous faut relever et non de l'espace et de la durée, que nous nesaurions remplir.

Travaillons donc à bien penser : voilà le principe de la morale».

Pensées 347-348, Pléiade. Conclusion Tout homme possède une dignité : par nature ? Quoi qu'il fasse ? Quoi qu'il pense de lui-même ? On remarque unhiatus entre la conception stoïcienne (l'homme doit s'élever pour s'accomplir et devenir digne de sa propre nature)et la conception chrétienne (la dignité est une sorte de don divin également réparti entre toutes les créatures).

Madignité est-elle donc indépendante de l'idée que je m'en fais ? II Ma dignité est liée au sentiment de mon unicité On encore : «ma» dignité renvoie à la conviction que j'ai le droit d'exister avec mes particularités, dans masingularité.

Nous ne sommes pas les pièces interchangeables d'une espèce animale supérieure aux autres.

Leshommes ont une valeur, une dignité parce qu'ils n'ont pas de prix, autrement dit parce qu'ils ne sont paséquivalents.Comment cette singularité de l'être humain s'explique-t-elle, et à quoi tient-elle ? 1) Une explication biblique : comment Adam et Eve sont devenus pudiques : ils ont découvert le «pouvoir de se choisir eux-mêmes leur propre conduite».

Et «après avoir connu une fois cet état de liberté, il [leur] devenaitimpossible de retomber dans la servitude, de se remettre sous la coupe de l'instinct» (Conjectures sur les débuts del'histoire humaine).

Ainsi ils eurent l'idée de se voiler, c'est-à-dire de se soustraire au regard de l'autre en tantqu'objet sexuel.

C'est ainsi que l'on peut surmonter la simple attirance sexuelle, et devenir l'un pour l'autre un objetd'amour ; un objet unique et irremplaçable : «la décence, penchant à provoquer chez autrui de la considération ànotre égard par nos bonnes manières (en masquant ce qui pourrait inciter au mépris) et fondement réel de toutesociabilité, fut en outre le premier signe réel de la formation de l'homme en tant que créature morale».

Début. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles