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En quoi l'histoire est elle utile aux sciences?

Publié le 20/01/2005

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histoire
La révolution surgit quand un problème irrésolu devient insoluble pour le paradigme existant : le nouveau paradigme offre alors une solution, mais il laisse s'évanouir également d'anciens problèmes, qui ne se posent plus grâce à lui. Le nouveau paradigme est donc une nouvelle manière de voir le monde. A l'inverse de Carnap, on ne peut pas penser que les paradigmes kuhniens s'affinent et deviennent plus précis à chaque révolution. Ils « révolutionnent » plutôt notre vision du monde. L'histoire est donc la succession des paradigmes, sans qu'il n'y ait derrière cela l'idée d'un progrès, c'est-à-dire d'une meilleure saisie du réel. Kuhn exprime cette idée en disant que la science ne doit pas se comprendre comme une évolution « à partir de ce que nous savons » : auquel cas, on pourrait croire que la science progresse et nous apprend toujours plus. Mais elle doit se comprendre comme une évolution « vers ce que nous désirons savoir », puisque les paradigmes sont des visions du monde à chaque fois différentes.   Conclusion :               Alors que la méthode de Carnap vise à rendre la science toujours plus performante dans son expression des choses et du monde, cela tend à donner une fausse image du rôle de l'histoire dans les sciences. La contradiction entre une méthode anhistorique de construction des énoncés et le progrès dans leur formation nous le rappelle. C'est dans la critique qu'il a fait de Carnap, en introduisant la notion de paradigme, que Kuhn a à la fois réintroduit l'histoire, tout en la distinguant du progrès.

L’histoire est un domaine qui concerne le passé, elle est une discipline qui peut être faite par l’historien, mais elle peut aussi être enseignée. Elle consiste en la narration de faits passés afin que nous comprenions et que nous retenions ce passé. Les sciences quant à elles s’intéressent à la découverte des lois de la nature pour comprendre le monde qui nous entoure, mais aussi pour améliorer les progrès techniques dans le futur. Mais alors, quels liens peuvent-elles bien entretenir, sachant que l’une concerne le passé, tandis que l’autre s’intéresse au futur ? Où peuvent-elles s’entendre ? Sans doute le présent est-il propice à leur union ? Mais alors en quoi l’histoire peut-elle être utile aux sciences ? Il semble que l’histoire soit la maîtresse de la mémoire. Hors les sciences, pour avancer, doivent se souvenir des expériences passées.

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« Désigne au sens strict les exemples communs utilisés fréquemment et qui forment la pensée et la pratique du groupe.( Les solutions exemplaires sont « lessolutions concrètes de problèmes que lesétudiants rencontrent durant leur carrière derecherche et qui leur montrent aussi, parl'exemple, comment ils doivent faire leurtravail.

»)Une partie de l'efficacité opérationnelle d'ungroupe de chercheurs provient d'habitudesintellectuelles inconscientes. Ces exemples fonctionnent comme :1 ) Outils d'initiation pédagogique : « en l'absence de tels exemples, les lois et les théories que [l'étudiant] a déjà apprises auraient peu de contenuempirique.

»2) Outils d'initiation intellectuelle : l'exemple permet de « voir » les ressemblances mathématiques ou de structures, entre problèmes différents.« Une fois que [l'étudiant] a vu la ressemblance et saisi l'analogie entredeux ou plusieurs problèmes distincts, il peut établir une relation entre lessymboles et les rattacher à la nature d'une manière qui s'est déjà révéléeefficace ».Le chercheur s'incorpore des règles méthodologiques à partir de cesexemples, sans même s'en rendre compte.3) Outils d'initiation sociologique : « dans l'intervalle, [l'étudiant] a assimilé une manière de voir autorisée par le groupe et éprouvée par letemps ».

III – Histoire et progrès dans les sciences Contre l'idée de Carnap concernant la construction des énoncés, Kuhn montre que les sciences se développent en fonction deparadigmes .

Il s'agit d'un ensembles de théories et de lois, qui expriment le monde d'une certaine manière, tout en faisant surgir un certain nombre de problèmes à résoudre.

Ces problèmes constituent le champ de recherche de la « science normale » (celle qui opère ausein d'un paradigme précis).

Mais vient un moment où le paradigme échoue à résoudre certains problèmes : à ce moment-là, la scienceentre en crise, d'où surgit une révolution, aboutissant à l'établissement d'un nouveau paradigme.

C'est ainsi que l'on est passé de lamécanique classique de Newton à la théorie de la relativité de Einstein.

Or, que s'est-il passé lors du changement ? Le nouveau paradigme n'est jamais une version amélioré de l'ancien.

Il s'agit carrément d'un nouveau cadre de résolution desproblèmes.

La révolution surgit quand un problème irrésolu devient insoluble pour le paradigme existant : le nouveau paradigme offrealors une solution, mais il laisse s'évanouir également d'anciens problèmes, qui ne se posent plus grâce à lui.

Le nouveau paradigme estdonc une nouvelle manière de voir le monde.

A l'inverse de Carnap, on ne peut pas penser que les paradigmes kuhniens s'affinent etdeviennent plus précis à chaque révolution.

Ils « révolutionnent » plutôt notre vision du monde.

L'histoire est donc la succession desparadigmes, sans qu'il n'y ait derrière cela l'idée d'un progrès, c'est-à-dire d'une meilleure saisie du réel.

Kuhn exprime cette idée endisant que la science ne doit pas se comprendre comme une évolution « à partir de ce que nous savons » : auquel cas, on pourrait croireque la science progresse et nous apprend toujours plus.

Mais elle doit se comprendre comme une évolution « vers ce que nous désirons savoir », puisque les paradigmes sont des visions du monde à chaque fois différentes.

Conclusion : Alors que la méthode de Carnap vise à rendre la science toujours plus performante dans son expression des choses et du monde,cela tend à donner une fausse image du rôle de l'histoire dans les sciences.

La contradiction entre une méthode anhistorique deconstruction des énoncés et le progrès dans leur formation nous le rappelle.

C'est dans la critique qu'il a fait de Carnap, en introduisant lanotion de paradigme, que Kuhn a à la fois réintroduit l'histoire, tout en la distinguant du progrès.

En effet, l'histoire nous oblige à rendrecompte des théories elles-mêmes, du moment de leur apparition (et non plus de leur simple structure logique), mais nous montreégalement que les paradigmes ne sont que des visions du monde et qu'il n'y a pas de progrès des uns aux autres.

C'est ainsi que, sil'histoire a désormais un rôle dans les sciences, ce n'est pas dans le cadre d'une téléologie (les sciences ne poursuivent pas un butdéterminé à l'avance).

Kuhn prend un exemple en ce sens : lors de l'apparition de la théorie de l'évolution formulée par Darwin, ce n'estpas l'idée que l'homme descende du singe qui fut proprement choquante ; c'est plutôt le fait que Darwin n'indiquait pas le sens del'évolution qu'il décrivait.

Il y avait certes évolution (changement, peut-être perfectionnement), mais non pas progrès, au sens oùl'évolution tendait vers un point fixe, déterminé à l'avance.

En somme, si l'histoire peut être utile aux sciences, c'est en les laissantévoluer et non pas en leur donnant un but précis.

>>>> SECOND CORRIGE DE CE MÊME SUJET: http://www.devoir2philo.com/dissertations/102728.htm. »

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