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En quoi l'idée de perfectionnement est-elle caractéristique de l'espèce humaine?

Publié le 03/02/2005

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    II-                La perfectibilité : caractéristique propre à l'homme.   A-  Rousseau dans son Discours sur l'origine de l'inégalité distingue l'homme de l'animal par sa perfectibilité : c'est-à-dire le fait qu'il n'est pas déterminé par un instinct à la différence des animaux et qu'en tant qu'agent libre, il puisse changer sa manière d'être, se perfectionner. Cette caractéristique est ainsi ce qui permet à l'homme de progresser, au sens où il dépasse ce qui est donné, ce qui est naturel : « [La] nature seule fait tout dans les opérations de la bête, au lieu que l'homme concourt aux siennes, en qualité d'agent libre. L'un choisit ou rejette par instinct, et l'autre par un acte de liberté; ce qui fait que la bête ne peut s'écarter de la règle qui lui est prescrite, même quand il lui serait avantageux de le faire, et que l'homme s'en écarte souvent à son préjudice. C'est ainsi qu'un pigeon mourrait de faim près d'un bassin rempli des meilleures viandes, et un chat sur des tas de fruits ou de grain, quoique l'un et l'autre pût très bien se nourrir de l'aliment qu'il dédaigne, s'il s'était avisé d'en essayer. »   B-De plus,  le perfectionnement semble être constitutif de l'homme non comme capacité physique mais comme capacité de l'esprit. Si, de fait, l'homme semble avoir la possibilité physique de s'améliorer, car non déterminé par l'instinct, ce qui semble vraiment constitutif de son humanité c'est justement le fait que le perfectionnement soit un idéal, quelque chose qui permet de saisir la tension qu'il y a entre ce qui est et ce qui devrait être. L'idée même de perfectionnement implique de s'abstraire des conditions matérielles pour tenter de les dépasser. Le perfectionnement est ainsi nécessairement d'abord une idée, c'est le fait de pouvoir viser des fins et donc, de se projeter vers un futur, de créer des valeurs : en un mot de déborder la réalité, ce qu'aucun autre être vivant n'est capable de faire.   Transition :   Cette idée de perfectionnement prise en ce sens est ainsi propre à l'homme et à lui seul, mais ne témoigne-t-elle pas d'une caractéristique encore plus fondamentale chez l'homme ?

 

Se demander en quoi l’idée de perfectionnement constitue une caractéristique humaine pose d’emblée le problème de l’attribution du perfectionnement : est-ce une caractéristique seulement propre à l’homme ou bien attribuable aux autres êtres vivant ? De plus, les réponses peuvent varier selon le type de perfectionnement dont on parle, on peut parler d’un perfectionnement physique : ainsi arriver à l’âge adulte (c’est-à-dire réaliser ce qu’on est en puissance à l’enfance), ou encore développer une plus grande adaptation a son milieu, dans ces deux cas, si le perfectionnement semble être une caractéristique de l’être humain, elle ne lui est pas spécifique car elle semble commune à tout être vivant. Mais on peut aussi parler d’un perfectionnement « moral « qui lui, peut-être individuel ou sociopolitique (ce qui pose aussi la question du progrès dans l’Histoire). Mais dans ce dernier cas on voit bien qu’il ne s’agit pas d’un simple perfectionnement, mais bien de l’idée d’un perfectionnement et qui par conséquent est nécessairement propre à l’homme et à lui seul. En effet, l’homme semble se dépasser grâce à des valeurs qui sont au-delà de la réalité, qui la dépassent : l’homme  transcende sa condition par des idéaux (l’idée de perfectionnement étant la base de tout idéal) tandis que l’animal lui, se contentera toujours de sa condition. Mais si l’homme a en lui cette idée de perfectionnement, est-ce que ça ne témoigne pas par là-même de son incomplétude, de son inachèvement premier, inachèvement qui, loin d’être négatif, témoignerait de sa liberté originaire ?

 

« A- Rousseau dans son Discours sur l'origine de l'inégalité distingue l'homme de l'animal par sa perfectibilité : c'est-à-dire le fait qu'il n'est pas déterminépar un instinct à la différence des animaux et qu'en tant qu'agent libre, ilpuisse changer sa manière d'être, se perfectionner.

Cette caractéristique estainsi ce qui permet à l'homme de progresser, au sens où il dépasse ce qui estdonné, ce qui est naturel :« [La] nature seule fait tout dans les opérations de la bête, au lieu quel'homme concourt aux siennes, en qualité d'agent libre.

L'un choisit ou rejettepar instinct, et l'autre par un acte de liberté; ce qui fait que la bête ne peuts'écarter de la règle qui lui est prescrite, même quand il lui serait avantageuxde le faire, et que l'homme s'en écarte souvent à son préjudice.

C'est ainsiqu'un pigeon mourrait de faim près d'un bassin rempli des meilleures viandes,et un chat sur des tas de fruits ou de grain, quoique l'un et l'autre pût trèsbien se nourrir de l'aliment qu'il dédaigne, s'il s'était avisé d'en essayer .

» La faculté de se perfectionner, à l'aide des circonstances, développesuccessivement toutes les autres, et réside parmi nous tant dansl'espèce que dans l'individu, au lieu qu'un animal est au bout dequelques mois ce qu'il sera toute sa vie, et son espèce au bout de milleans ce qu'elle était la première année de ces mille ans.

Pourquoil'homme seul est-il sujet de devenir imbécile ? N'est-ce point qu'ilretourne ainsi dans son état primitif, et que, tandis que la bête, qui n'a rien acquis et qui n'a rien non plus àperdre, reste toujours avec son instinct, l'homme, reperdant par la vieillesse ou d'autres accidents tout ceque sa perfectibilité lui avait fait acquérir, retombe ainsi plus bas que la bête même ? L'homme naturel est capable de progresser, de se perfectionner.

C'est même ce qui va lui permettre de développerdes techniques, et d'inventer la société, quittant ainsi l'état de nature.

De ce fait, Rousseau va souligner, à la suitedu texte cité, que c'est précisément cette perfectibilité qui pourrait être la cause de tous les malheurs de l'homme. Problématique. Qu'est-ce qui distingue l'homme de l'animal ? Tandis que l'animal est figé dans une conduite totalement instinctuelle,l'homme, lui, est capable de se perfectionner, en utilisant son environnement à son profit.

Ce qui le prouve, c'estque l'homme peut régresser, alors que 'animal ne le peut pas. Enjeux. On trouve ici la distinction essentielle entre l'homme et l'animal, qui du même coup permet de comprendrel'opposition entre nature et culture.

Parce qu'il est capable de progresser, de s'améliorer lui-même, et pas seulementde comprendre des choses nouvelles, l'homme est de loin supérieur à l'animal.

Mais encore lui faut-il savoir utiliser cedon : la guerre comme la médecine sont des fruits de cette perfectibilité. éléments d'explication Dans le Discours sur l'inégalité, Rousseau fait l'hypothèse d'un état de nature dans lequel l'homme aurait vécu avantl'institution de la société.

Cette hypothèse doit lui permettre de mieux comprendre l'état présent, celui de l'hommecivilisé et malheureux.L'homme naturel selon Rousseau est presque un animal : « un animal moins fort que les uns, moins agile que lesautres, mais à tout prendre organisé le plus avantageusement de tous ».

Il n'est pourtant pas totalement un animal: s'il l'était, on ne comprendrait pas qu'il ait pu devenir ce que nous voyons.

Quelle différence y a-t-il donc entre lesbêtes et nous ?Traditionnellement, les philosophes répondent que l'homme est intelligent, qu'il a une raison, bref qu'il a une natureplus « riche » que celle de l'animal.

Rousseau ne se contente pas de cette perspective qui sous-estime l'influencedes causes externes.

Il soutient même que « tout animal a des idées puisqu'il a des sens », et qu' « il combine sesidées jusqu'à un certain point ».Il est par ailleurs possible que l'homme n'ait « aucun instinct qui lui appartienne », ce qui lui permettrait des'approprier tous ceux des animaux.

Mais cette question est discutée.

Elle prépare, cependant, l'introduction de lanotion île perfectibilité, finalement caractéristique incontestable- île l'homme.

En mettant en avant ce concept deperfectibilité, Rousseau définit en effet la nature de l'homme connue une pure virtualité, qui ne suppose, chezl'homme purement naturel, aucune qualité déterminée, bien qu'elle les contienne toutes en puissance.

La viesolitaire, oisive et libre, de cet homme, laisse toutes les possibilités qu'il enferme en sommeil.

Dans ce texte,Rousseau indique que la faculté de se perfectionner ne développe toutes les autres facultés qu' « à l'aide descirconstances ».

Si celles-ci n'avaient pas changé, l'homme serait resté dans son état originaire.

La perfectibilité, enelle-même, ne produit rien.En outre, ce mot ne doit pas faire penser que l'homme dont les facultés se développent se dirige nécessairementvers une « perfection », un état idéal ou simplement meilleur; pour Rousseau, au contraire, cette faculté a d'abordété « la source de tous nos malheurs », puisque sans elle nous coulerions « des jours tranquilles et innocents ».Comme le montre avec éclat l'état présent, la nature de l'homme contenait autant de possibilités de lumières que. »

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