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En quoi la séparation des pouvoirs est-elle nécessaire dans un État démocratique ?

Publié le 19/03/2005

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Il y a donc une égalité parfaite entre les individus. Mais alors que se passerait-il si dans un tel cadre, le pouvoir de l'Etat n'était pas limité ? Alors un seul homme aurait la charge de faire la loi, de l'appliquer et de la faire respecter. Cet homme-là aurait donc plus de pouvoir qu'un autre et le corps social ne fonctionnant plus sur l'égalité se désagrègerait. L'homme souverain pourrait donc tout à fait passer pour un tyran, car faisant les lois à sa guise, il choisit selon ses désirs. Nous ne nous trouverions donc plus dans une démocratie, mais dans une tyrannie. Hobbes récuse cette idée-là, pour lui, ce n'est pas parce que l'on a du pouvoir, que l'on va nécessairement  être tyrannique. L'Etat est-il néfaste à l'homme ?     II.                L'Etat : 'La mort des peuples'.

Est nécessaire ce qui ne peut être autrement. Ainsi l’on comprend que dans une démocratie, s’il n’y a pas de séparation des pouvoirs, il n’y a pas d’Etat possible. Mais comment cela se fait-il ? Qu’est-ce qu’un Etat démocratique et qu’est-ce que cette séparation des pouvoirs ? La démocratie est un régime dans lequel le peuple exerce sa souveraineté lui-même, sans l’intermédiaire d’un organe représentatif. C’est donc un fonctionnement dans lequel, le chef d’Etat et le peuple exercent conjointement et chacun leur souveraineté. Il semble donc nécessaire, s’il y a deux souverains, qu’il y ait plusieurs pouvoirs. Quels sont-ils ? Il y a le pouvoir législatif : celui qui nous permet de faire les lois. Le pouvoir exécutif : celui qui applique les lois, et enfin, le pouvoir judiciaire qui est celui qui concerne le respect de ces lois. Le peuple participe aux décisions politiques en tant qu’il vote au suffrage universel. Mais ce n’est pas un seul homme qui s’occupe de ces trois pouvoirs : chacun connaît un ou plusieurs hommes spécialisés comme dirigeant. Par exemple : pour le pouvoir judiciaire, ce sont les juges. Mais alors que produit la séparation des pouvoirs ? Cela produit un morcellement du pouvoir qui se trouve ainsi limité car divisé. Mais pourquoi vouloir limiter l’Etat ?

« La division des pouvoirs est nécessaire, mais elle ne doit pas être absolutisée.En effet, même s'il est vrai que l'Etat profite de son pouvoir et trouve mêmedes moyens d'en abuser, il n'empêche que l'Etat est ce qui assure notresécurité et notre vivre ensemble.

C'est ce qu'explique Hobbes dans leLéviathan .

Pour l'auteur, l'état de nature est un état horrible de guerre de tous contre tous, personne n'est à l'abris et l'on se fait toujours extorquer parun plus grand et plus fort que soi.

L'Etat en la personne du souverain bienporte dans une main un livre de loi, et dans l'autre le glaive.

Il est dur, et nenous laisse libre que dans le silence de la loi.

Cependant, il nous protège, ilnous permet de vivre sans avoir peur.

Pour l'auteur la séparation des pouvoirsn'est pas nécessaire car il y a bel et bien une différence entre le SOUVERAINet ses SUJETS.

Nous ne sommes donc plus dans une démocratie puisque lepeuple n'est pas souverain.

Il est donc véritablement nécessaire pour que lepeuple puisse être souverain, que les pouvoirs de l'Etat soient partagés. Il apparaît clairement par là qu'aussi longtemps que les hommesvivent sans un pouvoir commun qui les tient en respect, ils sontdans cette condition qui se nomme guerre, et cette guerre est laguerre de chacun contre chacun... Il existe une certaine similitude entre la situation historique de Jean Bodin (1530-1596) et de Thomas Hobbes(1588-1679), même s'ils ne vivent pas au même siècle et s'ils habitent des pays différents.Bodin vit dans une France déchirée par ces conflits intestins qu'étaient les guerres de Religion.

Hobbes vit dansune Angleterre troublée elle aussi par une guerre civile dont les causes sont à la fois religieuses et politiques.Dans les deux cas, le principe même de la monarchie est critiqué et le roi atteint dans sa personne.

En France,Henri III est assassiné en 1589 et Henri IV subit le même sort en 1610.

En Angleterre, Charles I' est exécuté en1649 et Jacques II doit s'enfuir en 1688.Bodin et Hobbes vont s'atteler à une tâche à la fois pratique et théorique.

Il s'agit, pour l'un comme pourl'autre, de soutenir la monarchie au pouvoir ; ce soutien prend la forme d'un ouvrage théorique qui justifiel'autorité quasi absolue du pouvoir en place.Les deux oeuvres sont donc axées sur le concept de souveraineté (autorité politique, puissance de l'État,pouvoir de commander) dont les auteurs affirment qu'elle est indivisible et quasi absolue.

Le parallèle s'arrête làcar, pour ce qui est de l'origine de cette souveraineté et ses modalités d'application, les avis de ces deuxpenseurs politiques diffèrent.Il reste cependant un autre point commun entre les deux hommes.

Leurs idées, fondatrices dans le domaine dela pensée politique, seront utilisées ou réinterprétées pour être mises au service de thèses fort différentes desleurs.Avant d'expliquer ce qui fait la spécificité de la pensée de Hobbes, exprimée principalement dans Léviathan(1651), il est nécessaire de préciser quelques points de vocabulaire.• République (« Common-Wealth » dans la version anglaise et « Civitas » dans la version latine) correspond àce que nous appelons l'« État ».

Hobbes lui-même donne le mot « State » comme un équivalent.• Souveraineté (ou souverain) est un mot qui, comme chez Bodin, désigne l'âme de la République, en ce sensqu'il exprime l'autorité de l'État, telle qu'elle existe indépendamment des individus.

Le mot « souverain » peutdonc, comme le mot « personne » étudié ci-après, se rapporter à plusieurs individus.• Personne est employé dans le sens moderne de « personne morale ».

Cette personne qui détient lasouveraineté peut être un individu, une assemblée ou la totalité du peuple.

Quand Hobbes dit que lasouveraineté ne peut pas être divisée et doit être détenue par une « personne unique », il envisage ces troissituations (un seul, une assemblée, la totalité du peuple).

Le fait que ses préférences aillent à la monarchiedont le roi détient effectivement le pouvoir (qui s'oppose à la monarchie parlementaire où le parlement détientune part de la souveraineté) ne l'empêche pas de penser que, dans les trois cas, la souveraineté doit êtrequasi absolue et indivisible.Enfin, dans l'exposé qui précède, nous avons parlé de l'Angleterre, alors qu'en toute rigueur, il aurait fallu parlerdu Royaume-Uni.

Nous avons suivi en cela, et continuerons à suivre, l'usage populaire.

A strictement parler, lemot Grande-Bretagne convient mieux parce qu'en 1603, Jacques VI Stuart, roi d'Écosse, devient Jacques I"d'Angleterre.

Même s'il faudra attendre 1707 pour qu'ait lieu la fusion des couronnes, on date de 1603 le débutdu Royaume-Uni.Si l'on devait résumer en une seule phrase l'oeuvre politique de Hobbes, la phrase étudiée ici, qui figure auchapitre 13 de Léviathan, est certainement celle qui conviendrait le mieux :« II apparaît clairement par là qu'aussi longtemps que les hommes vivent sous un pouvoir commun qui les tienten respect, ils sont dans cette condition qui se nomme guerre, et cette guerre est la guerre de chacun contrechacun.

»Les éléments fondamentaux sont mis en place :— parce que l'homme est poussé par un insatiable appétit de domination et qu'il cherche aussi à se protégercontre les agressions d'autrui par des actions préventives, la situation (« état de nature ») qui précède la vieen société se ramène à une guerre perpétuelle ;— la paix entre les hommes ne peut être obtenue que si tout le monde se soumet à une autorité (« un pouvoircommun ») qui contraint (« les tient en respect ») les hommes à ne plus attenter à la vie d'autrui.. »

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